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© Le Jour : Aziz Salatou
- 23 Aug 2016 08:56:48
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CAMEROUN :: Mutations : Quand certains de ces comités de vigilance s’émancipent :: CAMEROON
Constitués au départ par des militaires, certains de ces comités de vigilance ne rendent plus compte à leurs maîtres d’hier.
Les comités de vigilance n’ont plus bonne presse auprès des militaires engagés au front, leurs maîtres d’hier. En cause, leur comportement. « Les comités de vigilance ont totalement échappé à notre contrôle. Ils sont encadrés par les sous-préfets qui leur assignent des missions comme l'escorte des réfugiés ou même d'assurer la police dans les villages », se plaint un militaire.
De fait, depuis les succès des opérations militaires Arrow et Blue pipe en territoire nigérian, une redistribution des rôles semblent avoir eu lieu. Les militaires attendaient vraisemblablement que les forces de premières et deuxième catégorie les suppléent (police et gendarmerie ndlr) pour assurer le maintien de l'ordre public. Au lieu de les déployer, les autorités ont plutôt encouragé les comités de vigilance. Ces derniers se sont enhardis.
« Nous voulons des armes pour combattre Boko haram. Nous ne pouvons rien faire contre des combattants armés de fusils d'assaut avec nos arcs et flèches et nos fusils de fabrication artisanale à un coup », réclament-ils. Les comités de vigilance encouragés et constitués au départ par les militaires ont échappé à leurs maîtres d'hier. Glorifiés par des observateurs ils se sont mues en force d'auto défense.
Ils mènent leurs propres opérations et gardent souvent pour eux les informations qu’ils donnaient volontiers aux militaires. « Ils sont sortis de leur mission de veille qui est de regarder, d’entendre et de rapporter les informations recueillies aux forces compétentes », regrette un administrateur. Les Covi ainsi qu’on les appelle affectueusement au front sont devenus un vrai tracas.
Les politiques locaux au contrôle
Ils ont délaissé leurs travaux champêtres pour se consacrer à cette nouvelle fonction adulée par les officiels. Pour autant, ils n'en sont pas les meilleurs amis. Ils s'en plaignent à qui veut l'entendre. Les 92 membres du comité de la ville de Kolofata, dont certains ont été décorés par le chef de l' État pour des actes de bravoure, clament ainsi n'avoir reçu que deux sacs de 50 kg de maïs , quatre machettes et une moto du don du chef de l' État.
Ils sont persuadés que les sommes qui leurs sont destinées sont détournées par des intermédiaires. Du coup, ils vivent sur le dos des populations qui les « motivent » en payant 50 ou 100 nairas (100 ou 200 Fcfa) aux check point que les Covi installent aux entrées des villages. D'autres subsides leurs proviennent aussi de politiques locaux qui vivent dans les grandes villes loin du front. Ceux-ci ont équipés les Covi de téléphones portables en retour ils ont la primeur des informations et les traitent selon leur bon vouloir souvent à l'insu des forces de défense dont ils se défient « et pour diminuer le stress des populations ».
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