PALAIS DES CONGRÈS : Le Rdpc poussé à la porte par les Chinois
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Ils ont démonté les toilettes et les climatiseurs.

Soumise à de fortes contraintes de résultats - la réception des travaux est théoriquement prévue pour le premier trimestre 2017 - l’entreprise chinoise qui effectue les travaux de réhabilitation du palais des Congrès, vient de passer à la vitesse supérieure pour obtenir le déguerpissement des derniers occupants des lieux. Parmi les récalcitrants qui freinent des quatre fers, figure le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc).

Le parti au pouvoir occupe respectivement les 2ème, 3ème, 4ème et 6ème étage de l’édifice. Pour parvenir à ses buts, Anhui construction energeering group CO., Ltd, entreprise chinoise à qui ont été confiés les travaux, a d’abord envoyé quelques signaux à la direction du parti au pouvoir. En effet, au mois de juillet 2016, ses ouvriers ont paralysé une fois pour toute le bon fonctionnement des 2ème, 3ème niveaux qui abritent le service de la communication du parti, les services techniques et les bureaux des deux secrétaires généraux adjoints que sont Grégoire Owona et Hamadjoda Adjoudji.

«Ils ont enlevé les WC dans les toilettes et les climatiseurs dans les bureaux. Quant aux ascenseurs, il y a belle lurette qu’ils ont été bloqués. Les Chinois ont créé les conditions pour nous mettre mal à l’aise, pour que nous partions et les laissions enfin travailler. Certes, certains d’entre nous continuent de venir travailler ou du moins faire semblant parce que les conditions sont tellement mauvaises, et même inhumaines. Il faut se prémunir d’un masque si vous ne voulez pas suffoquer», informe un cadre du parti au pouvoir. Sur place, votre reporter a pu se rendre compte de l’intensité des travaux dans le chantier.

Nonobstant cette situation, la direction du Rdpc n’a pas cru devoir prendre des mesures appropriées pour accélérer son déménagement. Pire, elle a continué à mettre à rude épreuve les nerfs des Chinois. Lesquels ont fini par craquer le lundi, 08 août 2016. Ce jour, les employés chinois se sont attaqués au saint des saints du parti, c’est-à-dire le 6eme étage où se prennent les décisions de la formation politique au pouvoir.

«Tant que le secrétaire général pouvait disposer allègrement de ses toilettes et de climatiseurs, il pouvait bien se moquer de la situation de ses collaborateurs et continuer à ignorer les mises en garde des Chinois qui ne demandaient qu’à travailler. Alors, ils sont venus, ont tout emporté. Plus de WC et climatiseurs chez Jean Nkueté et ses principaux lieutenants», explique une source interne au Rdpc. Les bureaux de ses principaux conseillers, Fabien Monkam et Paul Célestin Ndembiyembe, ont aussi été mis hors d’usage.

«Les Chinois ont agi comme au quartier, comme les bailleurs savent si bien faire avec les mauvais locataires. Ils ont rendu les lieux inutilisables. C’est comme si on enlevait la toiture de votre maison en saison pluvieuse. Le lendemain, 09 août 2016, il y a eu une sérieuse prise de bec entre un des conseillers du Sg et les Chinois en présence d’un diplomate chinois. On a failli frôler l’incident diplomatique tant le conseiller était d’une grande nervosité. Le conseiller a sans doute oublié que la Chine a fait un don de 10 milliards Fcfa sans contrepartie pour effectuer ces travaux», ricane un proche de Fabien Monkam.

Poussé à la porte du palais des Congrès, le parti fondé par Paul Biya en 1985 est désormais Sans domicile fixe (Sdf). Une situation qui pourrait perdurer. A moins que son secrétaire général, Jean Nkueté, ne fume le calumet de la paix avec le trésorier du parti, Gilbert Tsimi Evouna. le Rdpc pourrait enfin ainsi s’installer dans l’ancien siège de l’Union nationale camerounaise, situé au coeur de la capitale, non loin du secrétariat d’Etat à la Défense, qu’il a entrepris de rénover et de regagner.

«Pourquoi nous ne sommes pas encore là-bas alors qu’en apparence, les travaux sont achevés ? Un budget a été débloqué pour effectuer un certain nombre de travaux de rénovation, mais l’enveloppe s’est avérée insuffisante. Cependant, les travaux ont quand même été effectués et il faut payer le supplément. A ce sujet, deux camps s’opposent. Celui du Sg et celui de Tsimi Evouna. Voilà où nous en sommes», piaffe un cadre du parti au pouvoir.

Toutefois, les travaux n’ont toujours pas été réceptionnés par le secrétaire général du parti au pouvoir que ses détracteurs accusent de se livrer à des caprices préjudiciables à la bonne marche de leur formation politique. Le parti au pouvoir reste donc en quête d’un abri.

Si seulement il avait mis en application l’une de ses résolutions de politique générale adoptée au congrès de 2011, à savoir la construction d’un siège, il n’en serait plus à errer dans la nature. Mais est-il à une contradiction prêt?

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