Attaque de Kolofata : Les « agresseurs » d’Amadou Ali au Tribunal militaire
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Le procès des membres de Boko Haram accusés d’avoir participé au raid qui a conduit à l’enlèvement de l’épouse du Vice-Premier ministre a démarré hier à Yaoundé.

Le 27 juillet 2014 au matin, la résidence de Kolofata du Vice-premier ministre, Amadou Ali est attaquée. Les assaillants lourdement armés passent en revue le domicile. Ils mettent le feu à certaines pièces et brulent leurs occupants. L’épouse de M. Ali est kidnappée. Elle rejoindra le lamido de Kolofata, Seini Boucar Lamine et des membres de la famille de ce dernier qui avaient été pris quelques minutes plus tôt. Bilan de l’attaque : plusieurs personnes blessées, une vingtaine de morts, dont un frère du Vice-Premier ministre et d’autres proches.

Kolofata est laissé à feu et à sang. Au lendemain de cette attaque, des policiers du commissariat spécial du Logone et Chari mettent la main sur Mustapha Umar, Mohammed Sherif et Ishaka Ngare. Tombés dans une souricière, ces personnes sont soupçonnées d’avoir participé à l’attaque de Kolofata, entre autres griefs portés contre eux. Tous les trois nigérians, détenteurs des cartes nationales d’identité camerounaise, ils ont été interpellés à Kousseri ayant en leur possession un important stock d’armes et des munitions de guerre.

On retrouve également avec eux plusieurs ordinateurs, des téléphones portables, des tablettes et des tracts menaçants les populations qui seraient tentés de les dénoncer. Selon l’accusation, après avoir combattu et perpétré des actes pour le compte de Boko Haram pendant six mois, Mustapha Umar s’est reconverti en marchand d’armes. Il s’adonnait essentiellement au trafic d’armes et munitions pour le compte de Boko Haram avec Mohamed Sherif et Ishaka Ngare. Ils ont ainsi fourni à la secte 600 kalchnikov Ak27, 25 lances roquettes et 40 roquettes.

Des armes qui venaient du Tchad et qui étaient acheminées vers le camp d’entraînement de Boko Haram à Sambisa au Nigeria, a-t-on découvert lors de l’enquête ouverte après le drame du 27 juillet à Kolofata et d’autres attaques perpétrées à l’Extrême-Nord.

Ravitaillement de la secte

Traduits en justice, ils font depuis lors l’objet de poursuites pour avoir : pénétré irrégulièrement le territoire camerounais, détenu des armes et des munitions de guerre sans autorisation légalement requise, porté un instrument apte à forcer l’entrée d’un immeuble, notamment des armes de guerre, détruit dans un mouvement insurrectionnel et à l’aide des matériaux de guerre les édifices publics et privés en l’occurrence la brigade de Kousseri, la résidence du Vice-Premier ministre Amadou Ali.

Des accusations auxquelles Mustapha Umar, Mohammed Sherif et Ishaka Ngare, qui n’ont pas nié appartenir à Boko Haram lors de leurs différentes auditions, répondent devant le Tribunal militaire de Yaoundé depuis hier, 7 juin 2016. Wasiri Isma et Baba Talba, deux camerounais qu’on présente comme des « amis » de Mustapha Umar, Mohammed Sherif et Ishaka Ngare qui les aidaient « régulièrement » à transporter, à bord de leur motocyclette, le gasoil destiné au ravitaillement de la secte, ont aussi été mêlés à cette affaire.

Ramat Moussa, le maire de Fotokol est également cité dans cette procédure judiciaire. Défendu par Me Bernard Keou, le magistrat municipal est attendu au Tribunal militaire le 29 juin 2016.

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