7 militants de l’Undp au tribunal
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L’espace dédié aux manifestations publiques de Mbaïm Boum au centre du conflit.

L’affaire remonte au mois d’avril 2016. Après l’installation du nouveau sous-préfet de Touboro, le préfet du Mayo-Rey, François Amougou, effectue une visite de travail d’une journée dans la localité de Mbaï Boum. Immédiatement après son départ, le nommé Namali, commerçant et militant du Rdpc bien connu dans la localité, déclare être désormais propriétaire de l’espace dédié aux manifestations publiques de Mbaïmboum.

Les 9 et 10 mai 2016, les populations y aperçoivent des équipes du cadastre venues pour les formalités de bornage du terrain. C’est alors que des jeunes du village vont s’y opposer fermement. Namali ne trouvera pas d’autre issue que de porter l’affaire d’abord à la brigade de gendarmerie de Mbaï Mboum, puis devant le procureur de la République de Tcholliré.

Dans sa plainte déposée le 11 mai 2016, il poursuit les nommés Soroplé Victor, Nyaguele Nestor, Halidou Garba, Merifounya Bienvenu, Ngara Poui Esaie, Souroundal Johnathan et Dathim Dominique, tous militants de la sous-section Undp de Mbaï Boum, pour injures publiques, menaces de mort et trouble à l’ordre public.

Selon les accusés, cet espace ne peut appartenir au nommé Namali. D’après leurs explications, à la suite d’une requête adressée au maire de Touboro et au sous-préfet en 2014, ces derniers avaient consenti à adopter l’espace querellé comme la place des fêtes de Mbaïmboum. Après approbation du sous-préfet de l’époque, Ibrahima Mamouda, une tribune sera bâtie sur le site par la mairie de Touboro.

C’est alors que les célébrations de la fête de la jeunesse de février 2015 et 2016, ainsi que de la journée internationale de la femme 2015 et 2016 vont s’y dérouler en présence d’un représentant du sous-préfet et d’un adjoint au maire de Touboro.

«Cet espace n’a pas été choisi au hasard. Feu dogari Adamou Hamaraï avait, de son vivant, cédé cet espace pour l’installation des structures publiques. C’est ainsi que la mairie a offert au Minpostel un espace pour la construction du Télé centre communautaire, la brigade de gendarmerie s’y trouve également. Comment Namali a-t-il pu faire pour s’octroyer le reste de l’espace destiné aux administrations publiques», fulmine Sorople Victor.

DÉFENSE

Pour sa défense, Namali, qui détient un titre de session signé du sous-préfet Ibrahima Mamouda, a plusieurs versions. D’abord, il entame sa plainte en s’offusquant du fait que depuis plus de 50 ans, c’est à l’esplanade de la Fada de Touboro, représentation du lamidat de Rey Bouba à Mbaïmboum, que toutes les manifestations publiques se déroulent. D’où vient-il que les jeunes décident de s’octroyer un nouvel espace ?

L’auteur de la plainte poursuit  en indiquant que c’est un affront à sa majesté. Pour justifier l’acquisition du terrain, il souligne dans une première version avoir acheté le terrain à 500 000 Fcfa chez le préfet, lors de sa dernière visite à Mbai Boum, citant au passage un commissaire de police de la localité comme son témoin.

Dans une deuxième version, le terrain lui a été cédé à titre de compensation en raison du fait que son terrain à lui avait été réquisitionné pour abriter le siège du poste de police frontalier de Mbaï Boum. Dans une dernière version, il aurait acheté le même terrain à Djaouro Hamayadji.

Une dernière version très contestée par Soropolé Victor. «Djaouro Hamayadji commande un territoire qui n’intègre pas cette partie ; elle n’est même pas limitrophe à son territoire. L’espace en question est situé dans le quartier Socbé, où règne un autre Djaouro. Comment peut-il donc prétendre avoir acheté un terrain chez quelqu’un qui n’a rien à voir avec ladite parcelle ?», s’interroge-t-il.

En attendant, des enquêtes sont en cours pour déterminer les responsabilités des uns et des autres dans l’affaire.

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