Panne de voiture : Paul Biya a perdu son pouvoir le 20 mai
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Ceux qui persistent à ne voir dans la panne du véhicule du président camerounais le 20 mai en pleine parade de la fête nationale ne comprennent rien au langage des présages. Certes, des grands de ce monde ont connu des pannes de véhicules. Ceux pour qui comparaison est raison vous citeront volontiers la panne de voiture de Barack Obama au moyen orient, la panne d’avion de François Hollande, etc. Mais tous ces incidents ne revêtent pas la même signification que ce qui est arrivé à Paul Biya lors du défilé du 20 mai et qui est tout, sauf un acte anodin. `

Dans tous les pays du monde, la fête nationale est l’événement le plus important de l’année. On la prépare avec une précision quasi chirurgicale. Et sans doute jamais avant, on n’avait assisté au spectacle pathétique d’agents poussant à la main le véhicule dans lequel le chef suprême des armées devait faire la revue des troupes.

Ce n’est donc en rien comparable à une panne de trajet routier ordinaire en voiture, ou à bobo d’avion vite remédié avant un décollage imminent.

Paul Biya a montré aux yeux de la nation entière et à ceux du monde que tout le poussait vers la sortie, et que le Ciel avait définitivement agrée ce processus irréversible.

Un sage chinois médiéval du nom de Miao Lo avait dit ceci : « Les sages savent reconnaître les présages comme les serpents connaissent les mœurs des serpents. Quand le ciel est clair la terre est visible. De même, celui qui connaît le Sutra du Lotus  (enseignement par excellence de la Loi de Causalité de la Vie) comprend le sens de tous les événements de la vie quotidienne ».

Depuis le début de cette année, Paul Biya accumule les présages défavorables qui indiquent que son pouvoir lui échappe.

La réception télévisée de son discours à la nation du 31 janvier avait été interrompue pendant une dizaine de minutes par une coupure d’électricité. Un incident inédit. C’était un peu comme si les dieux du Cameroun, excédés par ses mensonges et son mépris du peuple lui disaient : « ferme-là. » Certains avaient dit, pince sans rire, que c’était des corbeaux en se posant sur les câbles électriques avaient entravé la circulation du courant.

Dans certaines mythologies, rencontrer le corbeau est signe de malheur et parfois de mort, surtout quand il se pose sur le toit d’une maison. Son croassement lugubre fait frémir et ses grandes ailes d’un noir profond, inspirent crainte et tristesse. Selon ses cris et la direction de son vol, il annonce les tempêtes, la guerre et la famine. On prétend que le démon peut se montrer sous la figure d’un corbeau. Lorsque les sorciers disent la messe du sabbat, ils invoquent le Diable en criant trois fois : Corbeau noir ! Corbeau noir ! Il fait partie des créatures réputées être sous la dépendance du Diable qui donne à chaque sorcière, le jour du sabbat, des animaux prenant l’apparence soit d’un crapaud, d’un chat noir, d'une chauve-souris ou d’un corbeau.

Dans l'Europe chrétienne ancienne,  le corbeau avait acquis une mauvaise réputation à cause de son plumage noir, de son cri rauque et de sa nécrophagie, en particulier. D’où son appellation d'« oiseau de mauvais augure ».

Dans la tradition musulmane, le corbeau est perçu comme un animal sans scrupule. Il est parfois surnommé « fils du malheur » (Ibn al-berih)23. Dans le Coran, il est mentionné dans l'histoire de Caïn et Abel, les deux fils d'Adam, comme étant la créature qui montre à Caïn comment enterrer son frère qu'il a assassiné (al-mā'ida, 5:31).

Depuis plusieurs semaines, sa fille que l’on dit poursuivre ses études aux Etats-Unis et qui a déjà vingt ans multiplie des actes de vulgarité sur les réseaux sociaux, provoquant plaintes et railleries. Un signe sans doute, d’une profonde crise au sein de sa famille. Brenda Biya est aujourd’hui, dans un pays où les jeunes se cachent pour défier la norme sociale,  la seule jeune Camerounaise qui apparaît sur internet, le visage voilée par l’épaisse fumée dégagée par sa fumette.

On dira que les enfants d’autres dirigeants, élevés dans la luxure et la facilité ont aussi pu déconner. Mais jamais, ils n’ont essayé de le faire savoir de tous. Brahim Déby, un des fils du président Tchadien assassiné en 2007 à Courbevoie en banlieue parisienne était par exemple un consommateur de drogues dures. Mais c’est seulement après son assassinat que ce travers a été signalé. Il avait été mis sous surveillance des services tchadiens et français, et n’était revenu en Europe qu’en réussissant à déjouer les contrôles sous fausse identité.

Il est donc évident pour le cas Brenda Biya que Paul Biya ne maitrise même plus sa propre famille.

Il ne maitrise pas davantage le pays qu’il dirige depuis 34 ans, et où se multiplient les crimes rituels, comme si des responsables avaient régressé du stade humain pour tomber dans l’animalité la plus débilitante.

Le président qui est un grand adepte des pratiques occultes doit savoir que ces signes annoncent la fin pour lui. Bien évidemment, il choisira de les ignorer. Les adeptes des pratiques obscures ont en commun d’ignorer la raison et de se croire tout puissant. Son ami Mobutu qui buvait du sang humain se croyait invincible. Il ignora ainsi les signes de la fin et résista jusqu’au bout. Finalement, il connut la mort en exil au Maroc, dans des circonstances pathétiques.

Si Paul Biya se contente pour l’essentiel d’envoyer ses adversaires mourir en prison, Samuel Doe, un ancien président du Libéria et auteur d’un coup d’Etat sanglant avait fait assassiner tout un gouvernement en public, avant d’instituer le tribalisme d’Etat. En 1990, lorsque la rébellion est aux portes de son palais, Samuel Doe attache toutes sortes de gris-gris autour de son corps et convaincu de leur efficacité, sort à la rencontre des assaillants. Alors que ses sorciers lui ont fait croire qu’il est invulnérable à tout y compris les balles, il est capturé comme un vulgaire malfrat. Placé sur un pousse-pousse, il est promené et torturé dans les rues de Monrovia, la capitale. Il a les oreilles et les doigts coupés, avant qu’une balle en pleine tête ne vienne mettre un terme à son supplice.

Personne ne souhaite évidemment à Paul Biya qui a aussi beaucoup de crimes sur la conscience, de finir de cette façon.

Mais comme dit le dicton : « il faut savoir quitter la scène avant qu’elle ne vous quitte ».

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