«Tout le monde est sous la menace du terrorisme au Cameroun. Il ne faut surtout pas croire que c’est une question qui ne concerne qu’une partie de la République. Tout récemment, on a arrêté des gens qui manifestement, sont alliés à Boko Haram à Nkongsamba. Dans le même registre, on a identifié une organisation à but non lucratif qui servait de relais pour le transfert des fonds à Boko Haram à Foumban. Ne dormons pas sur nos lauriers en disant que les bombardements n’ont lieu qu’à Mora ou à Kolofata. Donc, faisons tous attention».

Le professeur Souaïbou Issa, directeur de l’école normale de Maroua, n’est pas passé par quatre chemins pour mettre en garde l’assistance qui suivait sa leçon inaugurale le 25 avril 2016. C’était à l’amphithéâtre de l’Ecole de Faune de Garoua, à l’occasion de la cérémonie officielle d’ouverture du séminaire international de Garoua sur le thème : «l’Administration camerounaise dans la lutte contre le terrorisme».

Face au directeur de l’école normale de Maroua ce jour, près de 250 étudiants de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) et de l’université de Maroua, étaient réunis dans la capitale régionale du Nord pour «tirer le meilleur profit de l’expérience engrangée par les autorités administratives, les chefs des juridictions, les forces de maintien de l’ordre, les services de sécurité, les magistrats municipaux et la société civile dans le cadre de la lutte contre le terrorisme».

Pour Linus Toussaint Mendjana, directeur de l’Enam et initiateur de ce projet, le séminaire vise à imprégner les étudiants de son institution «des problématiques complexes qui découlent de cette situation inédite (lutte contre Boko Haram, Ndlr) afin de développer une réflexion susceptible de déboucher sur des solutions adaptées par l’administration camerounaise et concrétiser le soutien de l’Enam de manière effective à l’effort de guerre national contre les forces obscurantistes».

Midjiyawa Bakari, gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, présent à la cérémonie d’ouverture du séminaire, a partagé avec les étudiants de l’Enam, son expérience de la lutte au quotidien contre Boko Haram. Une expérience qui s’est avérée être des conseils d’un ainé aux futurs administrateurs.

«Ils s’infiltrent dans la population. Ils disposent des cellules dormantes, avec des réseaux de distribution des dons, des legs et de l’argent. La mise en confiance des populations est un facteur très important pour aborder la lutte contre cette nébuleuse. Mais si vous ne parvenez pas à mettre les gens en confiance, vous courrez le risque de voir beaucoup regagner le camp d’en face et c’est très dangereux », a martelé le Midjiyawa Bakari.

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