RÉFUGIÉS ET PDIs : L’OIM et de l’UE se mobilisent à l’Extrême-Nord
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Ces deux organisations renforcent leur présence sur le terrain.

Richard Danziger, le directeur régional Afrique de l’Ouest et du Centre de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) était au Cameroun du 2 au 8 avril 2016. En provenance du Nigeria, principal pays d’origine des réfugiés de l’Extrême-Nord du Cameroun, du fait des attaques terroristes de la secte Boko Haram. Et dans les deux pays, le directeur régional de l’OIM a tenu à affronter la réalité du terrain. A son retour de l’Extrême-Nord le 07 avril dernier, en compagnie de Najat Rochdi, la coordonnatrice humanitaire du Système des Nations Unies, et de S.E Kunio Okamura, l’ambassadeur du Japon au Cameroun, son sentiment est plutôt à la grande désolation.

«Nous avons visité des déplacés camerounais qui sont dans la ville de Mokolo. Mon sentiment, honnêtement, c’était plus dur que je ne m’imaginais. Monsieur l’ambassadeur du Japon, la coordonnatrice du système des Nations Unies et moi avons visité plusieurs familles de déplacés qui sont logées chez des habitants de Mokolo. Ce n’est pas trop exagéré de dire qu’on a vu pas mal de souffrance à laquelle je ne m’attendais pas. Cela dit, il y a de nombreuses activités du gouvernement du Cameroun, du Système des Nations Unies et des partenaires internationaux. Mais ce n’est pas assez. Il y a quand même 170 000 personnes déplacées internes camerounaises dans la région de l’Extrême-Nord», a déclaré Richard Danziger.

Une situation qui, bien que préoccupante, semble trouver des actions de riposte de la part du gouvernement camerounais, des partenaires au développement et des organisations internationales humanitaires sur le terrain. «Le gouvernement est tout à fait conscient du problème. Dans chacune de nos réunions avec les membres du gouvernement, accompagnés par la coordonnatrice du Système des Nations Unies, nous avons mesuré l’ampleur du problème. Je pense que nous avons tous été un peu surpris de la vitesse avec laquelle le nombre de camerounais affectés par cette crise a augmenté. C’est clair que pour l’instant, le gouvernement camerounais a beaucoup de priorités et beaucoup de problèmes auxquels il fait face. Ils sont d’ordre économique, sécuritaire et la crise humanitaire. Le gouvernement a une très bonne idée de ce qu’il faut faire et de comment il faut le faire. Il est au fait de l’appui qu’il faut à l’Extrême-Nord et du genre de partenariat qui faut nouer avec les organisations humanitaires», va poursuivre le directeur régional de l’OIM pour l’Afrique centrale et de l’Ouest.

COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

Et dans cette riposte, le gouvernement du Cameroun sait pouvoir compter sur le Système des Nations Unies et sur l’appui de certains pays comme le Japon. «Malgré les efforts déployés par le gouvernement camerounais, avec le soutien des organisations internationales tels que les Nations Unies, les défis sont encore énormes. C’est très difficile. Et puis, il y a quelques semaines, lors de la visite du président italien au Cameroun, il a été mentionné que la question du terrorisme concerne tout le monde en général, personne en particulier. Donc, la solidarité de la communauté internationale est nécessaire.

J’ai donc tenu à effectuer cette visite dans l’Extrême-Nord avec le directeur régional de l’OIM, pour toucher du doigt la réalité. Nous avons porté notre attention aux déplacés camerounais affectés par le terrorisme. La communauté internationale doit donc agir. Mais concrètement, mon pays, le Japon, en plus de la coopération économique, a décidé cette année d’apporter son assistance humanitaire à la région de l’Extrême-Nord, avec le montant de 12,3 millions de dollars US, par le biais de l’ONU, du HCR, de l’Unicef, du PAM, de l’Unesco, etc.

Et notre assistance aux personnes affectées par la crise dans cette région continue», a indiqué S.E Kunio Okamura, ambassadeur du Japon au Cameroun. Et ce n’est pas l’Union Européenne qui est en reste dans ce plan de réponse aux besoins humanitaires dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Elle qui, depuis 2010, ne cesse d’allouer des budgets de plus en plus croissants à l’assistance humanitaire au Cameroun. Le point d’orgue de cette volonté de l’UE, c’est l’ouverture du bureau régional de l’Aide humanitaire et de la protection civile à Yaoundé, dont l’inauguration a eu lieu le 06 avril dernier.

«En réponse aux besoins humanitaires croissants au Cameroun, l’UE augmente sa présence et son support pour les opérations humanitaires dans le pays. L’ouverture du bureau régional de l’aide humanitaire et de la protection civile de l’Union européenne (ECHO) à Yaoundé est une preuve tangible d’un engagement fort et continu de l’assistance des personnes dans le besoin au Cameroun. Avec cette dimension régionale, l’Union Européenne apporte une expertise aux opérations de terrain dans les secteurs de la protection des populations, de l’assistance alimentaire, de la santé et de la nutrition. L’aide humanitaire de l’Union Européenne au Cameroun a progressivement augmenté pour subvenir aux besoins croissants dans le pays.

De 2 millions d’euros en 2012, les montants programmés pour 2016 sont de 19 millions d’euros. Cette aide sera en priorité disponible pour les réfugiés, les personnes déplacées internes et les populations locales dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua et de l’Extrême-Nord. L’assistance humanitaire de l’Union Européenne couvre des domaines critiques tels que la santé, la nutrition, l’accès à l’eau potable, les abris, l’assistance alimentaire et la protection des populations», a déclaré Françoise Collet, la représentante de l’UE au Cameroun.

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