FICHIER SOLDE DE L’ETAT : Le calvaire des fonctionnaires du Grand-Nord suspendus de solde
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Nombreux à se retrouver parmi les 3200 suspendus, ils s’attèlent à clarifier leur situation.

Depuis que le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) a suspendu les salaires de plus de 3200 fonctionnaires et agents publics, nombreux sont ceux qui arpentent les couloirs, en quête d’une reprise en solde. Parmi eux, les fonctionnaires en service dans le Grand-Nord. Sommés de clarifier leur situation avant le 29 avril 2016 (date butoir), selon le communiqué du Minfopra, les contractuels et agents décisionnaires venus du Septentrion assiègent différents ministères.

Bon nombre d’entre eux viennent de l’Extrême-Nord, une région éloignée et en proie aux problèmes sécuritaires et économiques. Dans cette vague de fonctionnaires et agents publics visés par cette opération dans la région de l’Extrême-Nord, l’on a appris de sources bien informées que les ministères de l’Education de base, de la Santé publique, des Enseignements secondaires, du Tourisme, et des Forêts et la Faune sont les plus concernés. «J’ai été surpris de ne pas trouver mon salaire à la banque. J’ai été obligé d’effectuer le déplacement de Yaoundé, malgré le coût, afin de résoudre ce problème.

Puisque personne ne le fera pour moi. Dans les services au niveau des régions, on nous conseille d’aller à Yaoundé», raconte Souaibou A, fonctionnaire en service dans un centre de santé dans le Mayo-Kani. Il est arrivé à Yaoundé, le 12 avril dernier et son dossier n’avait encore été trouvé le 14 avril quand nous l’avons rencontré. Et pour cause : «Il y a non seulement une file d’attente et des tracasseries. Je me rends compte que tous les éléments du dossier que j’envoyais par l’entremise des gens n’y sont plus ; ce qui va prolonger mon séjour ici», explique-t-il.

Comme lui, plusieurs fonctionnaires et agents divaguent comme ils peuvent devant leurs différents ministères. C’est le cas d’Astadjam, enseignante dans un CES d’une localité proche de Mokolo à l’Extrême- Nord. «Avec toutes les contraintes que nous avons, il faut tout simplement dire que c’est la pire période des vaches maigres qui commence pour nous puisqu’à chaque situation, il faut voyager pour Yaoundé. Dites-moi, pourquoi ne pas décentraliser ces multiples opérations au niveau des régions ?», fulmine-t-elle.

Il y a également d’autres agents de l’Etat et fonctionnaires qui, pour des raisons économiques, ont recours à leurs amis et proches pour s’occuper de leurs dossiers. Pendant ce temps, les établissements scolaires et les bureaux de certaines délégations de différents ministères subissent de plein fouet ces mesures. «Soyons réalistes avant de prendre certaines décisions. La période est mal choisie pour les ministères de l’Education de Base et des Enseignements secondaires qui se retrouvent en période d’examens de fin d’année scolaire. Cette absence va avoir un impact sur le niveau des élèves», précise un inspecteur pédagogique en service dans la région de l’Adamaoua.

RÉTABLISSEMENT

Beaucoup attendent des responsables chargés de traiter les requêtes des agents publics de l’intégrité dans cette opération. Mais le doute plane quant au rétablissement de leur solde dès le mois prochain. Rien ne filtre à ce sujet au Minfopra. «Une fois le délai du 29 avril passé, il y a un travail qui sera fait et l’on verra après. Mais ça va prendre au moins deux mois», croit savoir une source bien informée au ministère. «Des agents publics perçoivent des indemnités qui n’ont rien à avoir avec leurs situations administratives.

Vous avez aussi des personnes décédées dont les salaires continuent de passer et qui sont perçus par les membres de leurs familles en toute illégalité. Vous avez des gens qui ont abandonné leurs postes de travail et sont à l’étranger depuis des années, mais dont les salaires passent toujours», avait indiqué à Cameroon tribune du 27 août 2015, Chancel Ako Takem, secrétaire permanent à la Réforme administrative. Le temps presse, le 29 avril pointe déjà à l’horizon et le séjour à Yaoundé se prolonge pour les fonctionnaires venus du Grand-Nord avec sa horde de conséquences.

En rappel, cette situation découle du transfert des données du Système informatique de gestion intégré des personnels de l’Etat et de la solde (Sigipes I) vers sa deuxième version (Sigipes II) dans laquelle le ministère de la Fonction publique avait publié en août 2015, les listes du personnel contractuel d’une part, et des fonctionnaires d’autre part, pris en solde, mais qui «restent nonreconnus par les différentes administrations ».

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