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© L’Oeil Du Sahel : INNOCENT-BLAISE YOUDA
- 01 Apr 2016 03:00:08
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CAMEROUN :: La maison du parti, refuge des enfants de la rue à GAROUA :: CAMEROON
Construit en 1969 dans le cadre du congrès de l’Unc, l’immeuble est dans un état de délabrement avancé.
Le contraste est saisissant. Pierre Moukoko Mbondjo, président de la commission régionale de supervision des opérations de renouvellement des organes de bases du Rdpc, du haut de l’estrade de la maison du parti de Garoua, délivre son discours aux militants. A ses côtés, tous le gotha de la ville de Garoua. Nous sommes en plein milieu de la journée ce 16 octobre 2015, l’événement est considéré comme grandiose, car il s’agit du meeting de lancement des opérations de renouvellement des organes de base du Rdpc.
Mais personne n’a fait attention aux toiles d’araignée qui jonchent le mur juste derrière les personnalités de marque. En tout cas, ce n’est pas ça qui va empêcher l’ancien Minrex de délivrer son discours et de présider sa réunion comme si tout était normal. Pourtant, le visiteur qui arrive à la maison du Rdpc à Garoua est tout de suite frappé par l’état des lieux. A l’entrée principale, on est de prime abord frappé par le vieillissement des murs. Le plafond a également cédé par endroit.
D’énormes trous laissent entrevoir une toiture qui, physiquement, ne pourra plus résister aux intempéries. Le constat se généralise dans toutes les pièces de l’immeuble. Dans la salle de conférence principale, équipée à l’origine de près de 800 à 1000 sièges, on compte aujourd’hui environ 700 places assises. Les autres sièges, qui datent de la construction du bâtiment en 1969, ont cédé au temps, et ils ont été rassemblés et stockés dans un coin de la salle. L’état de la salle permet de comprendre que la bâtisse n’a pas reçu un coup de balai depuis longtemps.
Même pas à l’occasion des cérémonies officielles du parti du flambeau. Le balcon n’est plus opérationnel. Les escaliers qui permettent d’accéder à cet espace servent désormais de repaire aux enfants de la rue. Là, une dizaine d’enfants passent des nuits sans être inquiétés. Les nouveaux locataires ont élu domicile à cet endroit et se soulagent à leur aise. Le petit salon d’honneur qui se trouve à l’entrée, ainsi que la salle de conférence n°2 et le bâtiment annexe, bien que n’étant pas des modèles d’entretien, présentent par contre des visages plus ou moins acceptables.
Au premier étage, on retrouve trois bureaux occupés par le président de la section Bénoué centre 1, le secrétaire de la section et le correspondant du journal l’Action à Garoua. «Le défunt président de la section, Youssoufa Daoua, occupait effectivement son bureau. Il recevait les visiteurs tous les jours et il y avait de la vie au siège. Depuis que Mamadou Mayangoua lui a succédé en novembre dernier, je n’ai pas souvenance qu’il soit passé par ici. A chacun son style ! Peut-être qu’il trouve le bureau un peu trop délabré pour lui, mais l’entretien de tout l’immeuble relève de sa responsabilité », confie un militant du Rdpc à Garoua. Mais de source proche du président de la section Bénoué centre 1, un projet visant à réhabiliter l’immeuble est en cours. Certains travaux auraient même déjà commencé dans le cabinet du président.
CONGRÈS DE L’UNC
Situé au Boulevard Lamido Hayatou, l’imposante bâtisse, qui sert depuis longtemps de siège aux sections Rdpc de Bénoué centre 1 et 2, est un cadre chargé d’histoire. C’est en 1967 que les travaux de construction démarrent pour s’achever en 1969. A l’origine, le prétexte de la construction du bâtiment, c’est l’organisation d’un congrès de l’Union nationale camerounaise (UNC). Au terme des travaux dudit congrès en 1970, c’est la mairie de Garoua qui a la responsabilité de gérer le bâtiment.
L’inamovible maire de cette époque, Mamadou Bako, est également indéboulonnable à la tête de la section UNC de la Bénoué. Puis, vinrent les années 90 et l’ère de la démocratie. La gestion est retirée à la mairie. Une évidence, puisqu’entre temps, la ville est passée aux mains de l’ennemi «intime» de toujours, l’Undp. Le siège du parti est alors géré avec les «appuis» de celui qui fait office de leader dans la Bénoué au sein du Rdpc, Sadou Hayatou, ci-devant premier ministre. La même logique va se poursuivre sous l’ère du leadership de Marafa Hamidou Yaya.
«L’ex-Ministre d’Etat (Marafa Hamidou Yaya, Ndlr) était l’homme à tout faire à son époque. C’est lui qui résolvait tous les problèmes du parti, même si à ses côtés, il y avait d’autres élites qui agissaient avec lui. C’est d’ailleurs lui qui va amener la section Bénoué centre 2 à intégrer l’annexe du bâtiment qui à l’époque, servait de siège à l’Union nationale de travailleurs du Cameroun (Untc)», souligne un cadre de la maison. L’époque Marafa révolue, c’est aux sections que revient désormais la charge de gérer le quotidien de la maison du parti.
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