Pierre Semengue : “Ils ont menti au peuple Camerounais”
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Pierre Semengue : “Ils ont menti au peuple Camerounais” :: CAMEROON

Les travaux du conseil d’administration d’hier ont viré à l’actualité sur les résolutions 4 et 5 de la réunion du Comité exécutif de la Fécafoot de jeudi dernier.

Une réunion du Conseil d’administration de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) avait été convoquée pour hier à Yaoundé, avec pour ordre du jour le lancement du processus électoral. Mais, l’actualité liée aux résolutions de la réunion du Comité exécutif de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) du 17 mars dernier concernant la Ligue a pris le pas. Et lors de sa communication à la presse à l’issue de travaux de ce Conseil d’administration, le Général Pierre Semengue, le président du Comité provisoire de gestion (CPG) de la Lfpc, n’a pas mis les gants pour dénoncer le manque de logique et l’illégalité qui entourent ces résolutions inscrites dans le communiqué final de cette réunion du Comité exécutif de la Fécafoot.

« Ce n’est pas un problème personnel. C’est un problème juridique. On doit dire au peuple camerounais la vérité. Ils ont menti au peuple camerounais. Ils devaient dire quel est leur problème exact. Ils disent que nos textes devaient être validés par l’assemblée générale de la Fécafoot. Alors que c’est la Fécafoot qui nous a demandé d’adopter ces textes sans amendement », a indiqué le Général Pierre Semengue. Le président du Comité provisoire de gestion de la Lfpc a d’ailleurs envoyé une correspondance hier au président de la Fécafoot.  

« La Ligue vient d’être informée à travers un communiqué final paru dans les réseaux sociaux que la Fécafoot avait pris d’autorité concernant la Ligue de football deux résolutions manifestement arbitraires, illégitimes et illégales. Nous voulons rappeler à l’attention du président de la Fécafoot et aux membres du Comité exécutif que l’approbation des statuts de la Ligue par l’assemblée générale de la Fécafoot n’est exigée que si ces statuts sont élaborés par la Ligue de football professionnel du Cameroun. Or, les statuts du 24 mai 2014 ont été élaborés par la Fécafoot, à travers son Comité de normalisation qui remplaçait tous les organes statutaires de cette institution », lit-on sur cette correspondance.

L’officier supérieur de l’armée camerounaise le plus gradé poursuit : « au mois d’octobre 2014, la Ligue a reçu de la Fécafoot des projets de statuts dont la lettre de présentation précisait quelle devait les adopter sans modification. Bien plus, les correspondances des 20 et 22 octobre 2014, la Fécafoot demandait à la Ligue de tenir deux assemblées générales en une. Une pour l’adoption des textes en matinée et l’autre dans l’après-midi pour élire les membres de la Ligue devant participer à l’élection du président de la Fécafoot. Il y a lieu de signaler que les décisions du Comité de normalisation de la Fécafoot étaient définitives et contraignantes, tels que défini par la Fifa ».

Le président du CPG de la Lfpc explique même que ces textes adoptés ont été transmis et reçus à la Fécafoot par son secrétaire général de l’époque, Tombi à Roko Sidiki, aujourd’hui signataire de la résolution querellée. Ces textes de la Lfpc ont été en même temps transmis au ministère des Sports et au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation entre le 2 et le 5 décembre 2014.

« C’est une escroquerie morale »

Au sujet de la 5ème résolution de ce communiqué final, le Comité exécutif de donnait mandat au président de la Fécafoot de nommer un Comité provisoire de gestion de la Ligue de football professionnel pour un mandat de un an. « Je vous prends à témoin. On n’a pas dit quels articles de la loi et quelle loi, ni les dispositions des statuts de la Fécafoot qui ont été violés. Je pense que c’est une escroquerie morale, parce qu’il fallait citer les textes qui ont été violés. En réalité, les statuts de la Fécafoot, s’ils avaient été initiés par la Ligue, devaient être soumis à l’aval de l’assemblée générale de la Fécafoot.

Malheureusement, ce n’est pas ce qui s’est passé. Les statuts de la Ligue ont été élaborés par la Fécafoot elle-même, à travers son Comité de normalisation. Et tout le monde sait que le Comité de normalisation jouait à la fois le rôle de l’assemblée générale et le Comité exécutif », a déclaré le Général Pierre Semengue hier. « Il faudrait relever enfin que ce sont les membres désignés à travers les statuts actuels de la Ligue, qui ont procédé à l’adoption actuelle des nouveaux statuts de la Fécafoot, le 5 août 2015, soit 9 mois après l’adoption des statuts de la Ligue de football professionnel du Cameroun (…) En effet, les statuts de 2011 que le président de la Fécafoot ressuscite aujourd’hui étaient régis par la loi n° 96/09 du 5 août 1996 fixant la Charte des activités physiques et sportives. Cette loi a été abrogée et remplacée par la loi n°2011/018 du 15 juillet 2011 relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives. Donc, ils veulent nous amener à une loi qui a été abrogée par une nouvelle loi », a dénoncé le président du CPG/Lfpc.

Superposition d’un CPG sur un autre

La 5ème résolution de ce communiqué donnant les pouvoirs au président de la Fécafoot de nommer un Comité provisoire de gestion de la Ligue de football professionnel du Cameroun pour un mandat d’un an a fait susciter la remarque suivant : « La Fécafoot avait déjà mis en place un Comité provisoire de gestion à la Ligue dont la mission était de gérer les affaires courantes, réviser les statuts de la Ligue et d’organiser les élections selon les directives édictées par la Fifa et la Caf. Depuis 2014, ce programme a été respecté par la Ligue dont les activités sportives sont menées publiquement.

Nous constatons en outre que le Comité exécutif de la Fécafoot n’a pas dissout le premier Comité provisoire de gestion de la Ligue, mais en a superposé un second sans justifier d’aucune crise exceptionnelle ni manquement grave de la présente équipe qui mettrait en péril les intérêts du football professionnel ». D’ailleurs, le Général Pierre Semengue a fait remarquer qu’il ne sera pas à l’installation des membres de ce nouveau CPG et qu’il entend mener les activités de la Ligue selon le programme préétabli.

« La Ligue entend poursuivre sereinement son chronogramme d’activités tel qu’élaboré, notamment en ce qui concerne le processus électoral prévu au début du mois de juin 2016 », écrit-il. Pour cela, Il demande à Tombi à Roko d’annuler  les résolutions contenues dans ce communiqué final de la réunion du Comité exécutif de la Fécafoot.  

Abdouraman Hamadou

Et si la Fécafoot ne se ravise pas, des dispositions ont d’ores et déjà été prises pour faire dire le droit. « La Ligue est disposée en cas de révision de cette décision, à surseoir à son action. Elle a d’ores et déjà saisi les instances juridictionnelles compétentes en la matière afin de se prémunir contre toute tentative d’ingérence dans son fonctionnement (…) J’espère que le président de la Fécafoot va se revenir peut-être sur sa décision. S’il le fait, nous allons retirer la plainte qui a été introduite.

S’il ne le fait pas nous irons à la CCA (Chambre de conciliation et d’arbitrage, ndlr)», promet le Général Pierre Semengue.

« Si la Fécafoot devait annuler ces statuts, ça veut dire que l’adoption de ses statuts et l’élection de son président du 28 septembre est nulle et de nul effet. Il (Tombi à Roko, ndlr) se tire donc une balle dans les jambes.

J’ai l’impression que la Fécafoot demande à la Ligue de s’allier pratiquement à Abdouraman, quand on sait que les statuts de la Fécafoot et l’ensemble du processus électoral ont été annulés par la CCA. Je me pose cette question pour essayer de comprendre », dit-il.

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