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© Le Jour : Adolarc Lamissia
- 22 Mar 2016 03:45:48
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CAMEROUN :: Riposte : L’armée à l’épreuve des prises d’otages dans l’Adamaoua :: CAMEROON
12 otages ont été libérés et un arsenal de guerre récupéré des mains des ravisseurs jeudi dernier.
Les éléments de la 31e Brigade d’infanterie motorisée (Brim) ont connu une journée mouvementée jeudi dernier. Entre 7h et 9h, ces hommes ont opposé une résistance farouche à une horde de preneurs d’otages qui s’était illustrée une semaine plus tôt par une série d’enlèvements des habitants des villages Tchabal-Naboul, Tchabal-Mounguel et Saltaka. Dans ces villages de l’arrondissement de Ngaoundéré 3e, département de la Vina, ces individus sans foi ni loi, y ont semé la terreur.
Au cours de leurs expéditions, ils ont réussi à prendre en otage 12 Camerounais. Ils réclameront des fortes sommes d’argent en guise de rançon. Les familles des victimes mettent la puce à l’oreille des autorités administratives et des forces de défenses. Le commandant de la 31e Brim, le colonel Assoualai Blama met son dispositif en branle. Objectif, rattraper les ravisseurs dans leur course et libérer les otages. Au bout de cinq jours de battues, les éléments du 31e Brim tombent sur les ravisseurs estimés à plus d’une vingtaine. Le lieutenant Ekane Divine Epie qui dirige les opérations sur le terrain lance l’assaut. Les ravisseurs ripostent.
Un échange de tir nourris oblige les preneurs d’otages à se replier. Dans leur fuite, ils abandonnent deux des leurs criblés de balles. Les vaillants soldats du Brim, parviennent à libérer les 12 otages ainsi qu’un arsenal de guerre dont une kalachnikov, un galil, 9 boites chargeurs d’armes de guerre. L’expédition aura également permis de récupérer des gris-gris, du chanvre indien dans la cache de ces criminels. Cependant, un soldat du Brim a été touché lors de cette chasse à l’homme. Ce dernier est évacué à Yaoundé où il suit des soins. Aux dernières nouvelles, ses jours sont hors de danger. Par ailleurs, deux autres ex otages suivent des soins dans les locaux de l’hôpital régional de Ngaoundéré après leur libération. Selon le commandant du 31e Brim, le colonel Assoulai Blama, « les ravisseurs avaient établi leur camp dans le Faro, à cheval entre la région de l’Adamaoua et celle du Nord. Cette zone est difficile d’accès ».
Les ex otages sont unanimes pour dire qu’ils n’ont pas été maltraités. « Ils ne nous ont pas beaucoup maltraité. Ils nous donnaient à manger. A chaque fois qu’ils ont faim, ils abattent un boeuf qu’ils préparent », témoigne Nene Koulsoumi, ex otage. D’après les témoignages des ex otages, l’on apprend que les ravisseurs sont estimés à environ 30. « Ils sont tous habillés en tenue militaires et avaient des grosses armes et beaucoup de cartouches » relate Mohamadou Ndjobdi. « Ils s’exprimaient en langue Haoussa, Sango et Choa », se souvient encore Galdima Alim. Ce qui fait dire à plus d’un qu’il s’agirait là d’une milice constituée d’étrangers. Avis que partage un haut gradé de l’armée qui estime que l’Adamaoua est une porte d’entrée très sollicitée par les groupes armés.
Léthargie
Les populations des villages situés dans l’arrondissement de Ngaoundéré 3e sont très remontées contre les autorités administratives et les responsables de maintien de l’ordre. En effet, les habitants de ces zones accusent le sous-préfet et le commandant du commissariat de léthargie. Selon ces derniers, ces responsables ne font rien pour empêcher les multiples cas de prise d’otages. Le jour où ces criminels sont arrivés dans notre village, nous avons appelé le sous-préfet. A notre grande surprise elle nous a renvoyé vers le commissaire. Lui aussi nous a demandé d’appeler le sous-préfet » explique un chef du village de Ngaoundéré 3e. Accusation que rejettent en bloc le chef de terre.
Pour Zainapa Amada Epse Amadou Boukar, Sous-préfet de Ngaoundéré 3e, tout est mis en oeuvre pour assurer la protection des populations et de leurs biens. « Dès que nous sommes au courant d’une présence d’individus suspect dans notre territoire, nous déployons des soldats sur le terrain pour rétablir l’ordre », précise-t-elle. Le gouverneur de la région de l’Adamaoua, a félicité les vaillants soldats du Brim pour leur dévouement et leur professionnalisme.
Kildadi Takiégué Boukar a par ailleurs émis de voir une synergie d’action entre les populations et les autorités administratives. « Ils faut dénoncer tout individu suspect dans vos villages. Faites confiances aux hommes en tenues. C’est n’est qu’en dénonçant qu’on parviendra à mettre la main sur ces criminels », a déclaré le N°1 de la région, entouré de tous son état-major.
Rébellion
Depuis quelques temps, la région de l’Adamaoua est devenue un terrain fertile pour les prises d’otages avec demande de rançons. Cette pratique est plus courante dans la partie rurale ainsi qu’à ses frontières. Entre janvier et mars 2016, près d’une quarantaine d’éleveurs ont été pris en otage et 80.000.000 F.Cfa ont été payés par les familles. Entre Juillet et décembre, 15 attaques des coupeurs de routes sont répertorié ; 76 cas de prises d’otages enregistré ; 27 attaques des bandes armées et 10 cas de vol de bétail signalés.
Les arrondissements de Meiganga, Djohong, Dir, Ngaoui dans le département du Mbéré et les arrondissements de Nyambaka, Martap, Ngan-Ha et Bélel dans la Vina sont les plus touchés par cette insécurité. Au regard de cette recrudescence des cas d’enlèvements, une certaine opinion pense qu’il ne s’agit plus simplement d’une bande de malfrats isolés en perte de temps. Mais plutôt, d’une rébellion en gestation dans la région de l’Adamaoua. C’est du moins l’avis des autorités administratives et certains responsables de sécurité de la région.
« Il ne faut pas prendre ce phénomène de prises d’otages et d’attaques armée sous le seul prisme de la grande criminalité » prévient un militaire de haut rang pour qui « la stratégie mis en branle par ces hors la loi, démontre à suffisance qu’ils sont non seulement bien outillés mais aussi et surtout, ils disposent d’un arsenal de guerre à ne pas négliger », fait-il remarquer. En rappel, l’Adamaoua partage une frontière commune avec la République centrafricaine à l’Est d’une distance de 140 Km de Yaba à Batoua-Godolé. A l’Ouest, elle partage une frontière longue d’environ 400 Km avec le Nigeria qui s’étend d’Atta dans le Mayo-Banyo à Koncha dans le Faro et Deo.
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