Il s’est infiltré parmi les fidèles.

Dans la matinée du 08 janvier 2015, un kamikaze s’est fait exploser au petit matin dans la mosquée située au centre-ville, non loin de la chefferie traditionnelle. Outre le kamikaze qui est mort sous le coup, la déflagration a fait cinq blessés, dont deux dans un état grave. Ce bilan, faible selon diverses sources, s’explique par le petit nombre de fidèles qui se trouvait ce jour dans ce lieu de prière : 08 au total.

Ce énième attentat-suicide marque cependant une évolution dans la guerre contre Boko Haram. Non seulement en raison du fait qu’il est le tout premier à se produire dans une mosquée, mais davantage par le comportement du kamikaze. «Il avait une certaine maîtrise de lui. Il a prié avec les autres fidèles et à la fin de la prière, il a salué tout le monde avant de se faire exploser », relate une autorité administrative. Le kamikaze a donc pu se fondre dans son environnement, un exploit qu’il ne parvenait plus à réaliser depuis que les comités de vigilance sont à leurs trousses. De plus, s’il a pu se faire exploser à l’heure de la prière du matin, il y a quelque chance qu’il ait passé la nuit à Gansé. Sans se faire repérer.

«Les gens se ressemblent ici et parlent le même dialecte. Il est toujours très difficile de repérer un étranger. De plus, dans l’esprit des gens, les kamikazes ont un stéréotype bien indiqué, ce qui est faux. Il peut porter un boubou comme il peut se vêtir d’une veste. Il peut même cirer ses chaussures afin qu’elles brillent, l’objectif étant de se fondre dans son environnement. C’est pourquoi la vigilance doit être de tous les instants», explique Abba, un habitant de Gansé. Une vigilance qui n’a pas été au rendez-vous dans la bourgade de Fima, à une vingtaine de kilomètres de Fotokol. Ici, ce même 08 janvier 2015, 125 boeufs ont été emportés par les terroristes de Boko Haram et conduits au Nigeria. La veille déjà et en plein jour, c’est le nommé Goni Abba Kaka qui était tué à Achigachia, par les terroristes de Boko Haram.

Eux qui se sont enfuis avec deux des femmes prises en otage. Les forces de défense et de sécurité, elles, poursuivent la traque des terroristes. Selon nos informations, le nommé Mey Koré a été arrêté à Tcharkamari. Il était recherché pour avoir participé ces derniers mois, à plusieurs attaques de la secte terroriste.