DABANGA : Le commissaire spécial enlevé par Boko Haram
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Ousmaïla Sagou et l’inspecteur de police à la retraite Adama Hassan ont été kidnappés en revenant de Kousseri.

Dans la matinée du 4 janvier 2016, l’officier de police principal, Ousmaïla Sagou, a subitement disparu des radars alors que quelques heures plus tôt, il avait quitté la ville de Kousseri en compagnie d’un inspecteur de police à la retraite, pour regagner Dabanga où il exerce la fonction de commissaire spécial. «Il était accompagné de l’inspecteur à la retraite Adam Hassan, un proche du chef de canton d’Oulouf», confirme une source sécuritaire.

Familier de la route Dabanga-Kousseri sur la nationale n°1, en raison des contraintes familiales, le véhicule de Ousmaïla Sagou, une Toyota de marque Carina E couleur maron, a été aperçu par des riverains, pour la dernière fois, entre Kabo et Dabanga. Des gendarmes l’ont également vu passer peu avant le pont de Tildé, aux environs de 11h30. Depuis lors, l’officier de police principal et l’inspecteur retraité sont introuvables. Les recherches entamées dans la journée du 05 janvier 2016, par les forces de défense et de sécurité, ont néanmoins permis de retrouver son véhicule entre Kabo et Goulma, toujours sur la nationale n°1.

Agé d’une cinquantaine d’années et originaire de la localité d’Afadé dans l’arrondissement de Makary, Ousmaïla Sagou s’était rendu quelques jours plus tôt à Kousseri, pour visiter une de ses trois épouses. C’est donc sur le chemin de retour qu’il a été kidnappé. Reste à savoir par qui. Les regards sont tournés vers la secte Boko Haram dont les combattants infestent l’axe économique et vital qu’est Mora-Kousseri. «Si l’on se réfère à l’endroit où a été retrouvé le véhicule du commissaire, il ne fait aucun doute que les otages et leurs ravisseurs sont partis vers l’ouest de Goulna, longeant le fleuve pour déboucher au Nigeria. Or de ce côté du Nigeria, c’est Boko Haram qui fait la loi. Que Boko Haram soit mêlé ou pas, c’est lui qui finira pas détenir l’officier de police», affirme une source sécuritaire. Pour beaucoup d’ailleurs, l’enlèvement est le fait de la secte.
 
Selon des sources proches de l’enquête, certains indices laissent à penser que cette opération a été planifiée. «D’ordinaire, les attaques de Boko Haram sur cet axe visent à dépouiller les transporteurs, à tuer pour semer la terreur et au besoin, à emporter même les véhicules. Or cette fois-ci, les assaillants ont détruit simplement le circuit électrique du véhicule, et ils n’ont rien touché d’autres», explique un gradé de la police. Dans le véhicule du commissaire spécial, se trouvait pourtant de quoi réjouir les membres de Boko Haram dont la mauvaise qualité et la rareté de l’alimentation ne sont plus à démontrer. Il y avait un sac de sel, des morceaux de canne à sucre, du beurre, du poisson dans une glacière, des oranges… De quoi susciter une série d’interrogations chez les enquêteurs. Etaitil suivi à la trace depuis Kousseri ? Pourquoi lui ?

Autant de questions pour l’instant sans réponse. En tout cas, dans les familles d’Ousmaïla Sagou et d’Adam Hassan, c’est la désolation. Le premier habitait le quartier Dabanga 1 avec sa troisième femme qu’il venait juste d’épouser et le second, le quartier Angoût. Les épouses des deux otages reçoivent le réconfort de quelques voisins et connaissances. En se demandant de quoi sera fait le lendemain. «Nous faisons confiance au délégué général à la Sûreté nationale qui a toujours traité tous les policiers comme ses enfants. Pour le reste, nous sommes dans la  prière car seul Dieu peut trouver une issue à cette épreuve. Vous savez bien que le gouvernement ne négocie pas la libération de ses citoyens», explique Ali, un proche d’Adam Hassan.

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