L’unité d’élite fait passer ses effectifs de 1600 à 2400 soldats alors que la secte parait de plus en plus affaiblie. Le ballet de camions militaires n’arrête pas depuis la fin de la semaine sur la route nationale n°1. 

Entre Garoua et Maroua, plus de 10 camions marqués du sigle au trois lettres (Bir), admiré de beaucoup et redouté de la plupart, ont été aperçus. Chaque fois des dizaines de soldats l’air grave et déterminé étaient embarqués sur leurs plateformes.

Ce sont les 1600 militaires chargés de la plus grande relève à s’être opérée au front depuis le début de la guerre contre Boko haram. Du sang neuf pour remplacer les soldats dont certains ont tenu tête pendant 17 mois au combattants de la secte.

Beaucoup montraient des signes de lassitude après que la secte soit rentrée ces derniers temps dans une énième reconstitution. Boko haram disloqué et affaibli par les armées qui la combatte n’a pas pu entretenir plus de 06 mois la terreur ainsi que la stratégie de gestion de la sauvagerie commencée en avril dernier et concrétisée par l’usage à tout va de kamikazes.

Pourtant c’est une étape essentielle que des idéologues du Djihad, de l’Etat islamique commandent à leurs affidés pour juger leur pertinence.Les héros de cette lutte, un peu fatigués des menues escarmouches que la secte propose ces derniers jours vont être changés par d’autres soldats d’élites plus frais et les effectifs du Bir seront augmentés. Ils étaient 1800 jusque là ils seront 2400 au terme de ces réaménagements.Ils seront parfaitement efficaces d’ici la fin de l’année.

Comme de coutume dans cette force aux méthodes très modernes, les soldats ne vont pas au front tout de suite. Ils passent d’abord par le centre de conditionnement au combat de Mindif à la périphérie de Maroua.

Dans ce lieu qui jouit d’une grande réputation dans l’armée camerounaise ils devront passer au moins deux semaines à peaufiner les méthodes de lutte antiterroristes et celles, spécifiques à Boko Haram et au terrain qui est tout particulier ici. 60 cadres du Bir choisis parmi les instructeurs les mieux pédagogues vont s’occuper de cette phase d’incubation.

C’est à partir de ce centre aussi que les éléments seront repartis à leurs postes de combats. Beaucoup d’entre eu, vont mener un combat assez particulier que le Bir expérimente depuis de longs mois. La chasse aux engins explosifs improvisés.

Des engins de morts dont Boko haram a perfidement truffé des pans entiers de territoires frontaliers. Le Bir a désormais des démineurs de qualité. Ils vont s’aider de la brigade canine. Elle aussi monte en puissance. Elle va passer de huit à 25 chiens avec l’introduction de nouvelles races plus résistantes à l’âpre climat du sahel et moins vulnérables aux maladies endémiques.

Pour prévenir des rémanences sournoises de la secte, le Bir n’entend pas se relâcher sur la première de ses spécialités : le renseignement. Les opérateurs camerounais de drones sont super entraînés et maîtrisent parfaitement leurs engins qu’ils font survoler le long de la frontière. La section héliportée, devrait elle aussi entrer en action sous peu. L’héliport pour faciliter les envols est prêt. Ne restent plus que les appareils dont la livraison est annoncée imminente.