Police des frontières : Le bureau du service d’identification fermé
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Les usagers encombrent désormais les locaux de l’émi-immigration de la région du Centre à Yaoundé.

Service de l’émi-immigration du Centre, jeudi 29 octobre 2015. Il est 12h 45 minutes. L’arrière-cour de la structure est noire de monde. A vue d’œil, au moins une centaine de personnes attendent d’être servies par les agents de police en service en ce lieu. Les visages serrés, certains usagers déambulent dans les bureaux et la cour de la structure. Ceux qui n’ont pas eu accès à la salle d’attente, sont arrosés par la fine pluie qui tombe sur la capitale politique depuis les premières heures de la matinée. Les photocopieuses tournent à plein régime. Seuls les photographes et les petits commerçants aux alentours gardent le sourire. Vu le nombre d’usagers, les affaires marchent bien.

Une demi-heure plus tard, un inspecteur de police principal s’avance dans la cour. Dans l’un de ses bras, il tient une chemise dans laquelle se trouvent des récépissés devant leur servir plus tard pour le retrait des passeports. Sa présence dans la cour impose un grand silence. Il est tout de suite encerclé par un flux de personnes. Tous les regards sont dirigés vers lui. L’instant fait penser aux élèves, accrochés aux lèvres de l’enseignant qui tient entre ses mains les résultats de leur examen. D’une voix grave, l’agent de police commence l’appel. Au fur et à mesure de la lecture, des voix retentissent de part et d’autre de la foule : «Présent monsieur», répondent certains. Chacune des personnes appelées s’avance vers l’agent de police, afin de récupérer un récépissé de son prochain passeport. A la fin de l’appel, l’agent de police retourne à son bureau, tandis que certains visages se referment, mécontents de n’avoir pas été servis.

Procédures administratives

Vu les longues files d’attentes quotidiennes, certains ont tôt fait de pointer un doigt accusateur sur les compétences et la moralité des agents en service à l’émi-immigration du Centre. Pour justifier le flux de personnes en attente depuis plusieurs jours, l’on évoque des problèmes de monnayage et de service des usagers à tête chercheuse. Selon certains usagers interrogés sur le lieu, l’attente pour l’obtention du passeport dure depuis bientôt deux semaines. «Ce n’est pas de notre faute. Une grande partie du flux de personnes que nous nous efforçons de satisfaire ici aurait dû être reçu au service du bureau de la police des frontières, mais il a été fermé. Le travail aurait dû se faire en synergie», déplore un agent de police en service au poste de l’émi-immigration du Centre.

Une autre source évoque un problème de méconnaissance des procédures administratives par les usagers. «Certains usagers viennent gonfler les rangs ici parce qu’ils ne connaissent pas toujours la procédure pour l’obtention du passeport. La procédure doit être entamée au niveau du service d’enregistrement à la direction générale à la Sûreté nationale. Mais, ils se dirigent ici et intègrent les rangs. Ce n’est qu’une fois à l’intérieur qu’ils se rendent compte de leur erreur. Or, ils y ont passé pratiquement toute la journée», explique notre source. Malgré l’affluence, les bureaux du service de l’émi-immigration du Centre continuent de fermer leurs portes à 15h 30 minutes.

© Mutations : Jean Daniel Obama

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