Cameroun:L’Upc ouvre le deuil des martyrs
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Bafoussam. La direction de l’Union des populations du Cameroun a procédé, le weekend dernier, à des sacrifices sur les chutes de la Metche, lieu historique d’exécution des nationalistes

Une cinquantaine de militants et sympathisants de l’Union des populations du Cameroun(Upc),venue d’horizons divers,sous la conduite de Victor Onana,président et de Basile Louka, secrétaire général, ont procédé le dimanche, 13 septembre 2015, à des rites sacrificiels sur les chutes de la Metche, un fleuve limitrophe entre la Mifi et les Bamboutos, à l’Ouest, dans le cadre de la « semaine des martyrs », qui vise la commémoration des nationalistes tués dans le cadre de la lutte pour l’indépendance et de la réunification du pays.

Grâce aux services d’un devin, une chèvre a été égorgée selon la tradition locale, celle des Bamougoum et offerte aux esprits de la rivière, avec de l’huile, du sel et de la bière. Outre des prières en direction des patriotes brutalement enlevés à la vie, on a surtout entendu les « upécistes » demander aux esprits dans leurs incantations de leur donner l’énergie nécessaire pour réaliser enfin les desseins de ces dignes prédécesseurs. 

Sans être des militants du parti du crabe, le philosophe Sindjoun Pokam, les enseignants Owona Nguini, Jacob Tatsitsa, Faustin Kenne, invités pour une table ronde en cette circonstance, ont communié avec les descendants des « maquisards» tués en ces lieux. 

Devant les caméras, Basile Louka a parlé de « rituel patriotique de l’Upc en mémoire de tous ceux qui ont versé leur sang pour que le Cameroun fleurisse », avant de jeter sur la première chute le bouquet de fleurs préparé pour la circonstance. Il a par la suite évoqué l’histoire sombre de cette « fosse commune coulante », pour rappeler que tout Camerounais conscient devrait se souvenir des atrocités qui ont eu lieu en ces lieux, alors même que les nationalistes se battaient pour la création d’un Cameroun véritablement indépendant. «Un peuple sans mémoire est un peuple mort », a-t-il ponctué, précisant que des dispositions seront bientôt prises pour faire le deuil de ces hommes et femmes morts au nom de la patrie.

Baignade nocturne du Commandant Houtarde

Dans les années d’indépendance, des prétendus « maquisards», ainsi que les avaient surnommés les Français, étaient poussés et jetés dans cette rivière à la tombée de la nuit. Le choc des pierres les achevait tandis que le courant d’eau, particulièrement violent sur ces chutes, emportait les cadavres. Jusqu’au jour où l’un d’entre eux, du nom de Fossi, fit semblant de vouloir se confier au commandant blanc qui dirigeait ce peloton d’exécution déguisé. Il l’entraîna avec lui dans le précipice. Les rapports de police rapportèrent alors que le commandant s’était noyé au cours d’une baignade nocturne. Mais il avait sauvé de nombreux « rebelles», dont certains étaient de parfaits innocents. 

Sur ces terres effrayantes, devenues un lieu de pélérinage pour de nombreuses âmes en peine, lesquelles viennent y chercher l’espérance, la religion traditionnelle et celle de Jésus Christ se bousculent.

© Le Jour : Franklin Kamtche

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