Cameroun:Vent de grève à Prometal, une société libanaise
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Les employés, Camerounais en général, de la société à responsabilité limitée Prometal ont de la peine à digérer le traitement auquel ils ont droit depuis quelque temps. L’aciérie (située dans la zone industrielle de Bassa à Douala, spécialisée dans la fonte des métaux lourds) gérée par des Libanais a, selon eux, un fonctionnement pour le moins suspect. «Il y a un climat malsain dans la société. Les Libanais, de connivence avec certains cadres camerounais maltraitent les employés», renseigne sous anonymat une source bien introduite. «Pour se rendre aux toilettes, raconte la source, il faut obligatoirement adresser une demande par écrit. Si votre demande est approuvée, vous devez vous faire enregistrer avant et après être parti aux toilettes. Comment peut-on rabaisser l’être humain à ce niveau ? Même les femmes sont soumises à cette contrainte».

La hiérarchie de cette compagnie des produits métalliques au capital de 500 millions Fcfa ne s’est pas arrêtée là. Une note de service -dont nous avons eu copie- signée du directeur, du nom de Hassan et datée du 13 juillet 2015 accroît le courroux des travailleurs. L’objet de ladite note porte sur le code vestimentaire Prometal. «Faisant suite aux sensibilisations tenues le 1er et 2 juillet 2015 portant sur l’attitude en

entreprise, nous venons par la présente vous informer qu’à compter du 15 juillet 2015, le code vestimentaire suivant sera adopté pour l’ensemble du personnel administratif y compris les stagiaires», lit-on sur le document. Ainsi, du lundi au vendredi, les employés se doivent d’être «élégants». Tenus exigées «chemises, chemisiers, pantalons, vestes, jupes et robes longueur genoux, pulls, collants opaques. Pour les hommes, tennis chic ou chaussures de ville. Pour les femmes, ballerines, chaussures de ville avec un talon n’excédant pas 9 cm.» Il est strictement interdit aux employés, le port de «jupes et robes longueur mi-cuisses, vêtements trop serrés, cabas, boubous, shorts, vêtements de sport, babouches, sandales/tapettes.» Les samedis, il faudra être en «décontracté-élégant». Autorisation de porter les jeans propres, polos, T-shirt Prometal, chemises, chemisiers. «Les jeans destroy/sales/délavés, les cabas, les boubous…» sont proscrits. L’adresse du directeur vient renforcer celle de la responsable des ressources humaines, Anne Elong.

Là où le bât blesse c’est que des employés se plaignent de n’avoir pas une prime spéciale pour s’arrimer au code vestimentaire exigé. Ils ne comprennent pas qu’avec leurs «charges familiales élevées et la modicité des salaires, un style d’habillement soit imposé au mépris des conventions collectives» de leur profession et les lois sur la législation du

travail en vigueur au Cameroun. Remontés, les employés brandissent le spectre d’une grève si rien n’est fait de la part du patronat ou des autorités administratives. Le reporter va essayer pendant trois jours, et une dizaine de fois, de contacter la responsable des ressources humaines. Question de s’enquérir notamment des préoccupations soulevées par le personnel. Les deux numéros (Camtel et un opérateur téléphonique privé) à notre possession sonnent dans le vide. Le jeudi 16 juillet courant, le reporter envoie un message à la responsable des ressources humaines. Rien n’est fait, la requête reste sans suite. Une énième tentative hier lundi 20 juillet 2015, s’est avérée peu fructueuse. «Je n’ai rien à vous dire à propos. Bonne journée !» tranche froidement Anne Elong avant de raccrocher. Affaire à suivre !

© Pour Camer.be : Valgadine TONGA

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