La grève affiliée le 1er juin dernier dont la fin a été annoncée au journal de 17h du Poste national de la Crtv est démentie par les syndicalistes et infirmiers.

Hier, sur les ondes du Poste national de la Crtv, il est annoncé que la grève a pris fin et que le mot d’ordre de grève initié par le personnel médico-sanitaire est levé. Le journaliste présentateur du journal, Jean Claude Ndi a proclamé, «bonne nouvelle, la grève dans les hôpitaux publics est terminée». C’est un grand soulagement pour plus d’un auditeur. « Franchement, il était temps que cette affaire arrive à son terme. Qu’allions nous devenir si les hôpitaux publics ne peuvent plus nous offrir les soins de santé ? Et en plus, on a finalement compris quelles étaient les difficultés qu’éprouvent ces gens sans qui rien n’est possible dans les hôpitaux», souligne Eric Mbong, commerçant et diabétique.

Malheureusement, ce n’est pas le cas. Ce dernier n’est pas le seul à avoir cru à cette supercherie, même les principaux concernés n’y ont vu que du feu. Présidents de syndicats et infirmiers infirment les propos du présentateur du journal. «C’est une preuve que nous ne sommes pas pris au sérieux et que l’administration continue de faire dans le dilatoire. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de solutions à nos différentes doléances. Il est à la fois triste et regrettable que quelqu’un prenne l’initiative d’annoncer de telles choses alors que ce ne sont que de pures mensonges», décrie Bala Bala, président du Syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun (Synpems).

Dans la même octave, ils sont nombreux, infirmiers comme médecins à penser que leurs chances de survie dans l’exercice de leurs fonctions ne sont pas sur le point de trouver une certaine mutation. Prosper Ekassi, infirmier à l’Hôpital central de Yaoundé nous confie que, «l’Hôpital central fait environ 400 millions de recettes par an. Nous sommes environ 700 personnels, si la hiérarchie prend juste la moitié de cet argent, il est évident que beaucoup de choses vont changer et que nous allons travailler sans avoir d’autres pensées que celles qui nous conduiront à mieux faire notre travail».

Après «l’imposture» qui résulte de l’annonce faite hier, les grévistes promettent de se concerter pour donner une réponse proportionnelle et équitable à ce mensonge. «La grève va continuer et beaucoup plus en force la semaine prochaine. Nous voulons qu’il y ait un peu d’équité et de responsabilité de la part du gouvernement. S’il pense pouvoir nous manipuler comme les fois précédentes, ce ne sera pas possible. La manipulation n’est plus possible. Les négociations annoncées ne sont même pas terminées parce qu’elles sont peu concluantes», explique Sylvain Onana, président du Syndicat national des personnels des établissements/entreprises du secteur de la santé du Cameroun (Cap/Santé).