Tentative de putsch au Burundi
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Tentative de putsch au Burundi

Le général burundais Godefroid Niyombare, qui a proclamé mercredi la destitution du président Pierre Nkurunziza, a annoncé avoir pris le pouvoir.

Des officiers ont annoncé mercredi avoir destitué le président Pierre Nkurunziza et pris le pouvoir au Burundi. «Le président Pierre Nkurunziza est destitué de ses fonctions, le gouvernement est dissous», a annoncé, sur les ondes de la radio privée Insaganiro, le général Niyombare. Cet ancien chef du service de renseignements burundais avait été limogé en février par le chef de l'État après lui avoir déconseillé de briguer un troisième mandat jugé inconstitutionnel par ses adversaires politiques. «Il est institué un comité pour le rétablissement de la concorde nationale, temporaire et ayant pour mission entre autres le rétablissement de l'unité nationale», a dit l'officier.

Le président Pierre Nkurunziza est hors du pays, en déplacement à Dar-es-Salaam, en Tanzanie, pour un sommet régional précisément consacré à la situation au Burundi. Il ne s'était pas prononcé. Dans un tweet, la présidence burundaise a affirmé que la tentative de coup d'Etat au Burundi «a échoué».

Mais à Bujumbura, la situation demeurait très confuse. On ignorait encore les réactions, face à ce coup de force, du reste de l'armée, de la société civile. Selon l'agence Reuter, la population descendait dans les rues en début d'après-midi pour applaudir les putschistes. Elle gagnait la place de l'Indépendance jusqu'à présent interdite aux manifestants. Des tirs sporadiques étaient entendus, notamment aux alentours de la Radio télévision nationale (RTBN), aux mains des troupes loyalistes, devant laquelle se massait une immense foule.

Cette tentative de coup d'État intervient après près de trois semaines de manifestations, qui ont fait plus d'une dizaine de morts dans le pays, pour protester contre la décision de Pierre Nkurunziza de se présenter pour un troisième mandat à la tête du pays. Les opposants assurent que cette candidature est illégale, la Constitution limitant le nombre de mandats à deux quinquennats.

Depuis le début de ces tensions, l'armée est considérée comme un pion important pour le dénouement de la crise. Alors que les policiers apparaissent comme nettement acquis au pouvoir, les militaires passent pour être plus neutres et se sont régulièrement interposés entre la police et les manifestants. Ces derniers jours, le chef d'état-major a à plusieurs reprises réaffirmé la neutralité de l'armée et a appelé le gouvernement à respecter les droits des Burundais.

Mais ce corps, formé par divers groupes issus de la guerre civile, est lui aussi divisé, notamment entre tutsis et hutus. Le général Niyombare, compagnon d'armes de Pierre Nkurunziza au sein de la rébellion hutu du Cndd-FDD, est une personnalité respectée pour sa droiture et est considéré comme un homme de dialogue.

© Source : lefigaro.fr

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