Régine Atobe et ses sept enfants ont été calcinés par les flammes dans la nuit de mercredi à jeudi 12 février 2014 au quartier Mboppi.

A quelques mètres du lieudit Ancien abattoir au quartier Mboppi à Douala, capitale économique du Cameroun, des pleurs et cris raisonnent. De nombreuses personnes sont debout. Certaines, mouchoirs à la main, essuient des larmes qui coulent sur leur visage. « Ce n’est pas possible, s’exclame une femme en pleurs. Pourquoi Dieu permet des choses pareilles ? ». En longeant un couloir étroit d’où viennent et vont ces personnes, une maison construite en matériaux provisoires apparait.

Une partie est calcinée. Ce jeudi 12 février, des morceaux de planches, vêtements, seaux et bien d’autres, noircis, jonchent le sol. La veille, Régine Etode et ses sept enfants (quatre filles et trois garçons) y ont perdu la vie, calcinés par les flammes. Leurs corps ont été déposés à la morgue de l’hôpital Laquintinie. D’après les informations recueillies par Le Jour, tout commence mercredi 11 février 2015 aux environs de 21 h. Apres la prière du soir accompagnée de cantiques, Régine Etode et ses enfants vont se coucher. La famille loue un studio à l’intérieur d’une maison. Quelques minutes plus tard, les voisins entendent les cris d’appel au secours des enfants. « Ils criaient tous ‘’au feu, sauvez-nous’’. Nous sommes sortis. On a commencé à éteindre le feu avec de l’eau et du sable », raconte Angeline Mballa, une voisine, les larmes aux yeux.

Malgré les efforts de ces secouristes de fortune, les flammes redoublent d’intensité. Les secouristes aussi. Mais, rien n’y fait. « Au bout de 15 minutes environ, on n’entendait plus les cris, poursuit Angeline. C’est à ce moment que l’intensité du feu a commencé à diminuer. On est venus à bout des flammes ». Dans les décombres, les secouristes retrouvent le corps du petit Hermann, 9 ans, adossé sur un morceau de planche ayant résisté aux flammes au salon. Ceux de ses soeurs ainées (Larissa et Patricia), âgées respectivement de 16 et 14 ans, sont étalés à même le sol, à quelques centimètres d’intervalle.

Dans la chambre, la dépouille de Régine, portant dans les bras ses jumeaux, Blaise et Christian Daniel, 15 mois, arrachent des larmes aux sapeurspompiers, appelés sur les lieux. « Les corps des deux autres filles, Emilie et Lucrèce, étaient non loin de leur mère. C’était terrible », s’exclame Bienvenu Manyol Moukala, bailleur de la maison. Qui précise que le mari et père des enfants, par ailleurs vigile de nuit, Blaise Atode, arrivé après l’incident, s’est évanoui. Pour l’instant, nul ne connait la cause exacte de cet incendie. Une enquête a été ouverte à la gendarmerie de Mboppi.

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