Canada- Cameroun: Position de Diapora pour la Modernité sur la Crise Anglophone
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Canada- Cameroun: Position de Diapora pour la Modernité sur la Crise Anglophone

Camerounaises, Camerounais, chers compatriotes, C’est maintenant depuis plus de 3 mois que notre pays, le Cameroun se noie quasiment dans un petit verre d’eau, en s’enlisant inéluctablement vers sa désintégration à cause de l’inaction honteuse du gouvernement camerounais qui assiste impuissant face à une simple revendication sociale fort légitime et fondée de la population de la zone anglophone de notre pays.

L’enjeu de la crise anglophone en cours n’est pas celui de la sécession comme le gouvernement incompétent du Président Paul Biya souhaite nous faire croire, mais bien celui d’un simple grief de revendications sociales sectorielles comme il s’en résout par dizaines tous les jours à travers le monde.

En effet, par le passé, lorsque l’occasion leur a été donnée de se prononcer sur la question de la sécession, ces mêmes anglophones ont choisi dans une majorité écrasante d’intégrer le pays de leur cœur, le Cameroun (référendum crédible organisé par la communauté internationale à cet effet en 1961).

Faut-il le rappeler encore, cette phase de revendication sociale de nos compatriotes anglophones se limitait initialement à un simple appel à la grève des avocats, enseignants et élèves anglophones le 21 novembre dernier, pour manifester pour des griefs sectoriels liés à l’utilisation abusive de la langue française aux détriments de la langue anglaise dans les systèmes judiciaire et administrative dans leur terroir anglophone, ainsi qu’à l’érosion insidieuse et progressive de leur système scolaire et administratif anglo-saxon hérité de la colonisation britannique qui est remplacé de force et ce contre le gré de la population anglophone par le système français du reste du Cameroun, hérité de la colonisation française.

Qu’y a-t-il de plus normal que de revendiquer à ce que l’administration soit rapprochée de la réalité de l’administré?

Ailleurs dans le monde, des telles saines doléances sectorielles auraient été écoutées et des solutions idoines auraient été recherchées et trouvées dans la sérénité à la satisfaction de toutes les parties prenantes sans éclats de voix, et sans compromettre aussi dangereusement l’unité nationale.

Il ne s’agit nullement ici d’endosser ou de supporter sous quelle que forme que ce soit la cession d’une portion du territoire de notre pays, puisque ce n’est nullement de cela dont il est question dans la présente revendication de nos compatriotes anglophones malgré toute la propagande du gouvernement camerounais qui prétend le contraire dans un seul soucis de banditisme politique visant à délégitimer les revendications de cette population. Ce faisant, le gouvernement cherche à empêcher au reste de l’opinion national et international toute sympathie ou solidarité aux légitimes revendications sectorielles de la population anglophone du Cameroun.

Il importe de rappeler également à tous les camerounais que le ras-le-bol de nos frères et sœurs anglophones est bien fondé sur la mauvaise foi historiquement démontrée et démontrable des gouvernements centraux respectifs du Cameroun qui ont utilisé la supercherie, la ruse, la fourberie, la perfidie et le non respect des ententes dûment signées par les parties anglophone et francophone à la conférence de Foumban en 1961, ententes qui avaient jeté les jalons de la réunification des deux Kameroun anglophones et francophone, à la condition mutuellement convenue d’un régime politique fédéral subséquent, avec les cahiers de charges des États respectifs pourtant clairement définis.

Une fois la réunification réalisée en 1961 tel qu’entendu par les deux parties à Foumban, le gouvernement central du Cameroun a vite fait de saborder le régime fédéral sous le couvert d’un soi-disant référendum unilatéralement organisé dans des conditions douteuses en 1972, référendum qui permettait à l’écrasante majorité francophone, (plus de 80% de la population du pays) mal informée des intentions réelle d’hégémonie du gouvernement central, de participer au referendum, noyautant et décidant ce faisant du sort de la minorité anglophone. Ailleurs dans le monde, jamais une majorité n’a participé à un tel référendum pour décider à la place de sa minorité! S’en est suivi une vraie opération méthodique de phagocytage progressif de tous les aspects de la culture anglo-saxon dans le terroir anglophone du pays et une centralisation de tous les pouvoirs étatiques à Yaoundé, érodant ce faisant toute capacité de protection de l’identité culturelle anglo-saxonne propre à la région anglophone du pays.

Ainsi, il est évident de constater qu’une véritable volonté d’hégémonie culturelle visant à remplacer tout effet anglophone par celui francophone s’en est suivie dans cette région de notre pays, de sorte que tout observateur avisé et impartial ne saurait prétendre du contraire, comme le témoigne entre autres le remplacement expéditif dans cette région des systèmes scolaire, judiciaire et administratif anglo-saxons hérités de la colonisation britannique par ceux hérités de la France.

Chers compatriotes, est-il normal que la priorité de notre propre gouvernement camerounais soit de museler à dessein le droit constitutionnel d’autres camerounais (anglophones) afin que la langue française puisse briller davantage dans le monde?

N’est-il pas vrai que la responsabilité fondamentale de tout gouvernement responsable et légitime soit de défendre avant tout ses propres citoyens avant de défendre les intérêts d’un lointain pays étranger?

Autrement dit, la loyauté d’un gouvernement n’est-il pas avant tout à son propre peuple et non aux intérêts d’un gouvernement étranger?

Sommes-nous en 2017 encore dans le contexte d’un gouverneur colonial localement choisi par un pays outre-mer?

Quelles que soient nos familles politiques et nos origines ethniques respectives, nous devons exprimer notre solidarité patriotique inconditionnelle à nos compatriotes frères et sœurs anglophones car leur présente lutte pour le respect de leur droit constitutionnel et culturel est légitimement fondée et son issu déterminera fondamentalement de notre capacité collective à vivre ensemble dans la paix et dans l’harmonie dans un Cameroun uni qui conservera intact 100% de son territoire actuel.

De la même façon qu’une autre lutte passée de ces mêmes anglophones, l’historique marche contre le parti unique à Bamenda du mois de mai 1990 qui avait forcé le régime de monsieur Paul Biya à renoncer ne fusse que sur papier à son régime de parti unique d’alors, l’issu de la présente lutte des anglophones du Cameroun décidera une fois de plus du type d’institutions démocratiques qui guideront nos vies ainsi que le développement avenir de notre pays pour des générations à venir.

Nous membres de Diaspora pour la Modernité sommes de tout cœur avec nos compatriotes anglophones dans cette lutte qui est si bien fondée et légitime.

Diaspora pour la Modernité publiera ses propositions concrètes de solutions, résultat des mois de réflexion sur les voies de sortie de cette crise, dans les heures qui suivent.

Que Dieu bénisse notre pays.

Vive le Cameroun

Michael Fogaing, Porte parole de Diaspora pour la Modernité-Diaspora for Modernity

NB Diaspora pour la Modernité est une organisation de la société civile de la Diaspora camerounaise, pour qui l’indépendance des institutions démocratiques les unes des autres est au cœur de son activisme politique au Cameroun. Elle est Basée au Canada

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