Rejet de Kamto : la coalition de l’opposition face au verrouillage politique au Cameroun
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Rejet de Kamto : la coalition de l’opposition face au verrouillage politique au Cameroun :: CAMEROON

Le rejet de la candidature de Maurice Kamto par le Conseil constitutionnel n’a pas seulement sonné comme une déflagration dans l’espace politique camerounais. Il marque un tournant symbolique dans la dynamique d’une opposition qui, malgré ses divisions, se trouve aujourd’hui contrainte à l’unité. Derrière les sourires crispés et les regards tendus, c’est un système verrouillé qui se révèle une nouvelle fois, alimentant le scepticisme d’une population désabusée par des décennies de confiscation démocratique.

Maurice Kamto, considéré par de nombreux analystes comme la principale alternative au régime en place, s’est vu exclu de la course électorale d’octobre 2025. Une exclusion qui interroge, tant sur la forme que sur le fond. Le Conseil constitutionnel, instance supposée indépendante, a agi dans un contexte perçu comme partial, renforçant l’idée que les élections au Cameroun ne sont pas des compétitions ouvertes, mais des rituels d’acclamation du pouvoir.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En dépit de cette exclusion, la figure de Kamto semble catalyser une mobilisation nouvelle. Car au lieu de provoquer la résignation, cette éviction suscite des rapprochements inédits entre partis rivaux, et l’esquisse d’une coalition élargie de l’opposition. L’image des leaders politiques réunis donne un signal fort à une jeunesse en quête de changement, à une société civile lasse des simulacres électoraux.

La question n’est plus seulement celle de l’éligibilité de Kamto, mais celle du sens même du jeu démocratique. À quoi bon des urnes si les règles sont écrites à l’avance ? Le RDPC, au pouvoir depuis plus de quatre décennies, s’accroche à un modèle hérité d’une époque révolue. En face, une société se transforme, s’informe, et surtout, refuse désormais le silence.

Le véritable enjeu pour l’opposition sera de convertir cette exclusion en force politique. Elle devra démontrer qu’elle ne se résume pas à des figures individuelles, mais qu’elle incarne un projet collectif, crédible et mobilisateur. Dans ce bras de fer symbolique, chaque geste, chaque déclaration, chaque silence comptera.

Ce rejet de candidature pourrait donc bien marquer, paradoxalement, le début d’un nouveau cycle. Celui où l’unité devient non plus une option stratégique, mais une nécessité historique. Si elle parvient à parler d’une seule voix, à incarner une rupture sereine et responsable, alors l’opposition pourra transformer ce camouflet institutionnel en levier démocratique.

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