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© Camer.be : Paul Moutila
- 05 Aug 2025 18:59:22
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Présidentielle 2025 : Kamto écarté, une jurisprudence controversée secoue le Cameroun :: CAMEROON
La disqualification de Maurice Kamto à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 marque un tournant dramatique dans l’histoire politique contemporaine du Cameroun. Derrière cette exclusion, c’est une mécanique institutionnelle bien rodée qui semble s’être activée pour protéger un pouvoir à bout de souffle. Le Conseil constitutionnel, composé en majorité de figures proches du RDPC, a invalidé la candidature du MANIDEM malgré la légitimité manifeste des documents fournis.
Le prétexte avancé ? Un conflit interne au MANIDEM, instrumentalisé pour justifier l'invalidation. Or, tout portait à croire qu’Anicet Ekane, fondateur historique et président légitime du parti, avait effectivement engagé le soutien du MANIDEM à Kamto. La tentative de semer le doute par de faux documents issus du MINAT n’a pas résisté à l’examen des pièces authentiques. Pourtant, la décision finale a entériné la thèse de la confusion, créant un dangereux précédent.
Ce que de nombreux observateurs qualifient aujourd’hui de justice politique illustre une dérive inquiétante. Le Conseil, au lieu de garantir l’équité du processus électoral, s’est mué en acteur politique engagé. En rejetant la candidature du véritable opposant, les juges constitutionnels ont affaibli la légitimité de l’élection avant même qu’elle ne commence.
Dans ce contexte, la question de la jurisprudence devient cruciale. Le Cameroun ouvre désormais la voie à une pratique où quiconque peut se présenter au nom d’un parti sans en avoir le mandat, pourvu que des alliances institutionnelles l’y autorisent. Ce mécanisme pourrait être exploité à l’avenir pour saboter d’autres candidatures crédibles, ce qui menace directement l’avenir du pluralisme politique.
La communauté internationale, partenaire de longue date du processus électoral à travers des institutions comme l’ONU, est interpellée. Peut-elle continuer à soutenir une élection dont les dés sont visiblement pipés ? En restant silencieuse, l’ONU valide-t-elle indirectement une élection dont les résultats sont préécrits au profit d’un candidat que d’aucuns décrivent comme inapte à faire campagne, voire inconscient de sa propre candidature ?
Le silence des autorités judiciaires sur les manœuvres du MINAT, la marginalisation des opposants structurés et la mise en scène d’un duel électoral biaisé annoncent une mascarade électorale à haut risque. L’histoire retiendra que le droit a été sacrifié sur l’autel de la conservation du pouvoir.
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