Camtel : La licence et quoi après ?
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Sur le champ de la téléphonie mobile occupé par MTN, Orange et Viettel, l’ « opérateur historique » doit éviter la figuration.

« Les cartes Sim [Camtel, Ndlr] sont déjà en vente. Le réseau couvre déjà 65% de la population des 10 régions du pays. Il est actuellement en cours d’extension pour assurer un service de qualité à l’utilisation ». Ainsi s’exprime un cadre en service à la Cameroon Telecommunications au sujet de la licence octroyée à Camtel. Ces propos tranchent net avec la perception sur le terrain, du moins pour ce qui est lieudit poste centrale, à Yaoundé. Sur un échantillon de 20 personnes interrogées sur ce site mythique situé aux encablures de Camtel, le 1er septembre dernier, une seule utilise un téléphone mobile avec une puce de Camtel. Outre son téléphone (non intelligent) à puce Camtel, le commercial de cette dernière société, qui a requis l’anonymat, possède un téléphone intelligent. Il avoue avoir acheté un téléphone Camtel pour des raisons professionnelles (vente de crédit et communication avec des collègues).

Entre autres raisons justifiant la faible utilisation du téléphone mobile de l’opérateur local, on cite la cherté et le service limité de ses produits, apprend-on. « Une puce 3G Camtel coûte 7000 Fcfa. Combinée au téléphone (non intelligent, Ndlr), les deux font 20.000 Fcfa », renseigne un commercial de ladite société exerçant devant l’immeuble siège de la structure. La puce 4G, qui est utilisée uniquement pour son crédit internet dans les téléphones intelligents est vendue à 2.000 Fcfa, ajoute ce commercial, tentant en vain de séduire un client. Selon ce dernier, les puces Camtel ont un service limité. « Avec la puce 3G Camtel, tu ne peux qu’émettre des appels. La 4G quant-à elle est utilisée uniquement pour le crédit internet. On fait savoir que bientôt la puce 4G va aussi émettre les appels ».

Le 12 mars dernier, une nouvelle page s’ouvrait pourtant pour Camtel. Cet opérateur qui a le monopole sur la téléphonie fixe et qui gère la fibre optique, a obtenu du Minspostel, une licence d’exploitation de la téléphonie mobile. Une concession qui fait de lui le 4e opérateur de la téléphonie mobile au Cameroun. Camtel affichait alors son ambition de s’imposer comme un sérieux concurrent des trois multinationales déjà implantées dans le domaine que sont le groupe sud-africain Mobile Telecommunication Network( MTN), la firme française Orange et le groupe vietnamien Viettel, à travers sa filiale locale Nexttel.

Potentiel

A Camtel, rassure-t-on, la restructuration est en cours. «Suite à l’acquisition de la licence mobile en dernier, la direction a créé une unité de business en vue de son exploitation, dans le cadre de ce qu’on a appelé continuum. Dans les trois prochaines années, elle sera transformée en une structure semi-autonome mais toujours sous tutelle de la Camtel. Plusieurs services à valeur ajoutée sont également en cours de développement sur ce réseau».

Créée par le décret n°98/198 du 8 septembre 1998, Camtel a pour objet social le déploiement des infrastructures de télécommunications et la fourniture des services y afférents. Forte de sa licence dans le secteur de la téléphonie mobile qui compte environ 20 millions d’abonnés au Cameroun et concentre un chiffre d’affaires de plus de 600 milliards Fcfa, Camtel doit pouvoir s’ouvrir une nouvelle page.

Ce d’autant plus, comme l’observe un ingénieur en télécoms, « Camtel n’a pas droit à l’échec. Après avoir attendu pendant longtemps la licence de téléphonie mobile, cette entreprise ne peut pas se donner près de trois ans pour véritablement capitaliser sur cette opportunité. D’ailleurs le taux de couverture actuel allégué de 65% de la population est à nuancer. Fort de son potentiel, Camtel doit faire mieux et aller plus vite », conclut-il.

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