Camair-Co : Air faillite
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Face à l’aggravation de l’état de santé de la compagnie nationale aérienne, le commissaire aux comptes de l’entreprise tire la sonnette d’alarme quant à un arrêt définitif des activités.

Une grande partie du personnel de Camair-Co est entrée en chômage technique le 22 juin dernier. Une décision prise à l’effet d’essayer de résister aux turbulences ventilées par le coronavirus. Même s’il témoigne des difficultés actuelles de l’entreprise, ce congé forcé n’est en réalité que la face visible de l’iceberg concernant la situation réelle de la compagnie nationale aérienne. En effet, par une correspondance adressée le 18 juin dernier au ministre des Transports, Ngalle Bibehe, par ailleurs président du conseil d’administration de Camair-Co, le commissaire aux comptes de l’entreprise dit redouter une cessation de paiements, voire tout simplement une dissolution.

Une procédure d’alerte a alors été enclenchée. Et pour la justifier, le cabinet Okalla Ahanda et Associés, qui fait office de commissaire aux comptes, présente une compagnie agonisante. « Camair-Co ne dispose actuellement d'aucun aéronef en état d'opérer. Le seul MA 60 susceptible de voler à brève échéance est en attente de pièces de rechange. Les deux Boeing 737-700 NG nécessitent d'importants travaux de maintenance ; de même que le Boeing 767 surnommé ‘’Le Dja’’ », écrit le cabinet.

De plus, « le personnel cumule actuellement quatre mois d'arriérés de salaires pour une masse salariale mensuelle d'environ 500 millions Fcfa. Au 31 décembre 2018, les pertes annulées étaient de plus de 99,1 milliards Fcfa auxquelles il faudrait ajouter une perte prévisionnelle de 15 milliards Fcfa en 2019 et 12 milliards Fcfa au titre du premier semestre 2020 ». Ceci pour un capital social de plus de 21,8 milliards Fcfa. Dans le même temps, au 31 décembre 2018, la compagnie trainait une dette colossale de 113 milliards Fcfa.

Recapitalisation

Pour le cabinet Okalla Ahanda et Associés, le vol plané de Camair-Co a débuté en 2015. En effet, celui-ci avait déjà relevé dans son rapport de Commissariat aux comptes «émis le 9 Avril 2018, que les capitaux propres de Camair-Co étaient devenus inférieurs à la moitié du capital social et que l'Assemblée Générale (Ag) devait décider s'il y a lieu de procéder à la dissolution anticipée de la société ou non». L’Ag avait finalement opté pour la poursuite des activités. Seulement, relève le commissaire aux comptes, « à la clôture du deuxième exercice suivant celui au cours duquel la constatation des pertes est intervenue, la situation [de l’entreprise] n'avait toujours pas été régularisée, comme le stipule l'article 665 de l'Acte Uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique ». Pour maintenir la compagnie dans les airs, il aurait en effet fallu une recapitalisation au plus tard en mai 2020.

Conformément aux dispositions réglementaires relatives à la procédure ainsi déclenchée, le président du Conseil d'Administration est tenu de répondre à la correspondance du commissaire aux comptes qui tient lieu de demande d'explication, ceci dans un délai de 30 jours. Il est question d’indiquer ce qui sera fait pour éviter une cessation de paiements, voire une dissolution de la Camair-Co.

Ngalle Bibehe a adressé dans ce sens une lettre au directeur général de la compagnie, Louis Georges Njipendi Kuotu, le 19 juin dernier. C’est en fonction de l'analyse apportée et la pertinence des mesures envisagées que l'Ag devra ensuite décider de ce qu’il y a lieu de faire. Procéder à la dissolution anticipée de la société ou assurer à la continuité de ses activités.

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