Covid-19: Les incohérences du gouvernement
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Cette crise sanitaire au Cameroun a révélé une série de dysfonctionnements sur la stratégie et les prises de décisions de l’équipe Dion Ngute.

Au Cameroun, la crise du Covid19 est dans sa phase 2, officiellement. On observe que, dans les faits, le dépistage systématique n’a toujours pas lieu, ce qui sous évalue grandement la gravité de la propagation du virus.

Au fil des semaines, on a vu les incohérences du gouvernement se multiplier : annulation de certains rassemblements, mais les débits de boissons et boîtes de nuit sont ouverts regroupant des centaines de personnes.

L’impréparation ou l’arrogance du gouvernement, qui veut laisser croire qu’il maîtrise la situation, camoufle ce manque d’humilité par la présentation de chiffres sans aucun lien avec le réel.

Mercredi 13 mai, au cours d’une communication sur les mesures d’assouplissement et de soutien à l’économie nationale, le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi, et les ministres des Finances Louis Paul Motaze, et de la Santé publique Manaouda Malachie, ont tenu à expliquer aux Camerounais les raisons de l’assouplissement des mesures en cette période de crise sanitaire.

En effet, le 30 avril 2020, le président Paul Biya a pris 19 des nouvelles mesures, à la suite d’autres mesures prises d’abord le 17 mars 2020, puis le 09 avril 2020. « La justesse des mesures de riposte prises par le gouvernement a jusqu’à présent, permis de préserver l’essentiel des emplois et de protéger le pouvoir d’achat des populations », a soutenu René Emmanuel Sadi, porte-parole du gouvernement.

On y voit une communication pour rassurer l’opinion publique. Alors les produits indispensables (gants, masques et gels hydro-alcooliques indispensables) manquent, la faute à la prise de mesures tardives de production nationale. Aujourd’hui nos médecins travaillent sans matériel. Les professionnels de santé sont confrontés à des cas qui les contaminent, les laboratoires sont pris d’assaut sans kits de dépistage et sans protection. Le ministre de la Santé le reconnaît d’ailleurs et estime que la protection du personnel de santé, l’acquisition suffisante des dispositifs de prise en charge des patients, font partie des priorités. Jusqu’à présent, l’on ne comprend pas toujours le chiffre total des importations des masques
et leur calendrier. On ne perçoit pas la jauge des productions issues de nos usines nationales et complétées par les fabrications artisanales. Même remarque pour les tests quand bien même l’OMS demande avec insistance de « tester, tester, tester ».

Le malaise économique

En ce qui concerne le volet économique, le ministère des Finances évalue à 800 milliards de F, l’impact financier de la pandémie sur l’économie nationale. Louis Paul Motaze précise que cette évaluation tient compte des recettes douanières et les charges de l’Etat. Ce déficit répond, dit-on, à l’impératif de la mise en œuvre d’un dispositif de soutien alternatif à l’économie nationale, aux fins d’atténuer l’impact de la crise sanitaire sur les entreprises et les ménages. Le ministre de la Communication vante d’ailleurs l’allocation d’une enveloppe spéciale de 25 milliards de F destinés à l’apurement du stock des crédits de TVA en attente de remboursement, qui bénéficient à toutes les entreprises. Le gouvernement se félicite même de l’ouverture des débits de boisson, des restaurants et des lieux de loisirs au-delà de 18 heures.

Entre santé économique et santé des personnes, le choix semble être fait et le gouvernement camerounais avance en conduite manuelle au travers de réunions par vidéoconférences.

Mercredi, le pays comptait 2954 cas positifs, 1555 guéris et 139 décès.

Deux semaines après avoir pris les mesures d’assouplissement, l’on constate que la circulation du virus est beaucoup plus rapide et le nombre de morts monte très vite.

Le taux de létalité et décès à domicile n’est pas pris en compte, et les chiffres publiés quotidiennement par le Minsanté ne font nulle mention.

Si l’on s’en tient à l’écoute patiente des sources gouvernementales, il est clair que même un enseignant de mathématique serait perdu tant diverses versions nous sont livrées sans fard ni pertinence.

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