Parfum divin de Chantale Colombe : une louange christique…
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La vie, aussi mystérieuse qu’elle soit, permet ou prévoit généralement des rencontres qui peuvent faire basculer l’existence humaine de manière gracieuse ou revêche. Manifestement, certaines mènent, sans ambages, dans les bras du bonheur et permettent à l’âme de baigner dans un Salut éternel. Et ce, en brisant la passerelle de détresse, dans le but d’aspirer à une phase de purification des souffrances et errements d’antan.

La rencontre avec l’Etre suprême notamment, se positionne, à cet effet, comme la seule pouvant garantie du Salut : « Quand dans la tristesse battante, Pleurant en silence, / Consommant entre quatre murs mes souffrances, J’ai / crié ton nom, / Tu es venu illico… » (p 16), « Comme un salut plein de contenu, Une ultime / bouffée d’air, / Tu m’as ceinte d’un saint voile, Me réconfortant et / me faisant Un don éternel…/ Your love » (p17). Mais seulement, le cheminement avec l’Etre divin nécessite un retour d’ascenseur de son amour sans faille, de sa « bonhomie, générosité et bienveillance » (p 8). Il est donc judicieux de « n’avoir du cœur que pour semer le Bien » (p7), et que ce cœur soit attendri de pardon et emplit d’amour vis-à-vis de son prochain. C’est ce qui constitue la substantifique moelle de ce recueil de poèmes de Chantale Colombe, Parfum divin, publié aux Editions Le Lys Bleu, 2020.

Dans ce fait littéraire, l’auteure d’origine camerounaise et de nationalité allemande présente expressivement une aventure idyllique entre une « âme poétique » et un Etre invisible mais existant : le « Fils de l’Homme », « Jésus », son refuge et consolateur à qui elle clame et promet un amour indéfectible « jusqu’à [son] dernier souffle (p 53). Tel dans une logique luthérienne de l’impanation, Parfum divin s’avère consubstantiel à la psalmodie biblique qui rend confiant tout être se revendiquant une once de chrétienté : « L’Eternel est mon berger : je ne manquerai de rien. / Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles. / Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice, A cause de son nom. / Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi […] le bonheur et la grâce m’accompagneront Tous les jours de ma vie, Et j’habiterai dans la maison de l’Eternel jusqu’à la fin de mes jours. » (Psaume 23).

A juste titre, Chantale Ayi chante les louanges de l’Eternel, berger de ses créatures, les Hommes, qu’il recouvre de son parfum de protection et de réconfort, et qu’il affuble incessamment de ses grâces. « Refuge quand l’ombre du mal N’est plus loin… » (p 12), tout semble possible avec l’Eternel, à qui l’on devrait être dévoué pour être à l’abri de tout besoin et de quelques velléités pernicieuses. Ce qui s’illustre généralement « Quand viennent les impossibles pourtant possibles À / côté des possibles qui sont possibles, / Se projeter dans l’écho profond et reposant Des / coquillages et des masques sagement muets / Où dorment les jours et les nuits. » (p 8)

Par ailleurs, Dieu, le début et la fin, recommande le pardon et l’amour du prochain : rien de mieux pour la paix du cœur, rien de mieux pour la paix entre les hommes, rien de mieux pour la paix dans le monde entier. La culture du pardon et de l’amour de son prochain laisse indubitablement germer la graine de la paix, dont a plus besoin le monde contemporain déchiré par les guerres politiques, et les attaques terroristes perpétrées impitoyablement ; avec par conséquent du sang versé inutilement. Et pourtant, « On ne le dira jamais assez, / Le pardon, comme une boisson divine et agréable, / Rend joyeux… / Le cœur de l’homme haineux voulant se repentir, / Il le libère de ses frustrations et de ses tendances /

machiavéliques Vides de tout élan sincère du / cœur… (p.20). Et dès lors qu’on décide d’emprunter le chemin du pardon, comme l’a fait le Fils de l’Homme lui-même après avoir été trahi et crucifié par les Hommes, l’on n’a plus de place pour la haine qui laisse éclore l’amour. Alors, « Ô toi, Pardon… Dans nos cœurs, / Fais-toi le Seigneur et / Épargne-nous d’être ces Saigneurs et semeurs / inutiles de la haine… » (p. 22) ; « Âmes exposées à tous les rhizomes du péché… / Aimez-nous ! » (p. 25)

In fine, Parfum divin est une poésie lyrique en prose s’entichant des sentiments d’une auteure, qui mêle « poésie » et « christianisme-christianisation », dans une logique d’étaler les biens-faits et les grâces qui peuvent découler de la relation Homme-Christ, Créateur-Créature. Ce recueil, hymne à l’amour divin, produit dans une écriture assez digeste, sonne comme un coup de massue sur le crâne du chrétien postmoderne qui surfe de plus en plus sur une vague déferlante d’un individualisme à outrance, mettant en mal les préceptes édictés par la volonté divine, les dix commandements notamment, que l’on a tendance à plus reciter qu’à appliquer. Dans ce siècle postmoderne considérablement tumultueux, marqué par la chute des valeurs morales et religieuses, la banalisation de l’être humain au profit de l’appât du capital ou du pouvoir, la prolifération des pandémies entre autres ; l’Homme gagnerait peut-être à chercher la voie du Salut, en plaçant Dieu au centre de sa vie, au lieu de rester sclérosé dans une quête inlassable du profit individuel, au péril du bien-être des autres : « Comme évangile, Sur fond de recommandation du / frère Paul, pourfendeur des saints baisers : / Viens frère, Viens sœur… / Écoute-moi, […] Travaille donc, / De jour comme de nuit, / À guérir de ta pathologique naïveté / consubstantielle ; / Et ce, / En recherchant le visage du père éternellement bon : SHALOM ! » (p 55) Et, ce n’est que loin de la routine d’une animosité véhémente et abaissante, que l’Homme réussit ou réussira à sentir le « parfum divin ».

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