Didier Raoult : « On est devenu fous »
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France :: Didier Raoult : « On Est Devenu Fous »

Dans une vidéo postée sur YouTube, le professeur Didier Raoult revient sur la polémique liée à l’hydroxychloroquine pour le traitement du Covid-19, et annonce que la situation s’améliore dans son institut.

Ses vidéos sont attendues comme chaque nouvel épisode d’une série à succès. Le professeur Didier Raoult, directeur de l’IHU de Marseille a publié une nouvelle vidéo sur YouTube. Il revient une à nouveau sur la polémique sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine pour soigner le Covid-19, alors qu’il prône sa prescription. Mais les résultats de ses études ont jusqu’alors été jugés trop partiels par une grande partie de la communauté scientifique.

Le professeur Didier Raoult reconnaît avoir « mis du temps à comprendre » cette polémique. « Pour moi c’est très simple. Il y a une nouvelle maladie qui arrive, on ne la connaît pas, les seuls qui la connaissent ce sont les Chinois. On connaît la sensibilité du virus à un certain nombre de produits qu’on teste. Dans ces produits il y a des molécules nouvelles dont on ne connaît pas la toxicité. Et il y a des molécules anciennes que l’on connaît très bien, qui ont été prescrites des milliards de fois. Les gens qui sont les sachant, en pratique les Chinois puis les Coréens, qui ont eu la première vague, ont traité ça en utilisant ce produit [la chloroquine]. Et ils disent " écoutez ça marche ", comme preuve ils contrôlent totalement la maladie. Depuis que moi j’ai dit " fin de partie ", effectivement c’est fin de partie en Chine. C’est fini, ils ont arrêté la maladie avec des mesures qui sont détection, un peu de rétention dans les zones à risques, pas dans toute la Chine, et traitement », détaille-t-il.

« Vous ne pouvez pas transformer les malades en objet de recherche »

Alors comment expliquer autant de précaution avec l’hydroxychloroquine ? « On est devenus fous parce que ce sont les gens qui ne font pas de médecine qui parlent de médecine. La médecine c’est de pratiquer le soin au quotidien, à des gens qui sont malades, et leur donner un traitement. On ne leur dit pas " rentrez chez vous, et si vous n’arrivez plus à respirer venez à l’hôpital ". Ce n’est pas ça la médecine. Il s’est creusé une espèce de fossé, ce n’est pas moi, je ne suis que le représentant de ça, entre la pratique médicale et les gens qui confondent la pratique médicale et la recherche. A chaque fois que vous voyez un malade, c’est un malade, ce n’est pas un objet de recherche. Vous ne pouvez pas transformer les malades en objet de recherche », estime le professeur.

Malgré cette opposition qu’il décèle entre la pratique médicale et la recherche, il ne comprend toujours pas la défiance exacerbée envers l’hydroxychloroquine. « Les gens sont devenus fous, en disant qu’on était en face du médicament le plus dangereux du monde. Il doit y avoir 2 milliards de personnes qui ont fait ça. Vous ne vous imaginez pas que tous les gens qui partaient en Afrique à qui on donnait de la chloroquine on leur faisait un électrocardiogramme, on les prévenait qu’ils allaient avoir une torsade de pointe. Mais enfin, c’est complètement fou. L’hydroxychlorquine c’est un truc qu’on distribuait sans même une ordonnance il y a deux mois. Et maintenant on ne sait même pas comment on va traiter en ville des gens qui ont un lupus qui prennent ce médicament depuis 20 ans. Si on leur marque du plaquenil, on ne va pas pouvoir leur donner parce qu’on ne peut pas marquer le diagnostic dessus. Ce serait quelque chose de complètement impossible dans le cadre du secret médical, vous ne pouvez pas expliquer pourquoi vous donner un médicament sur l’ordonnance, c’est interdit par la loi ».

« Une atteinte très profonde à la base de notre métier »

Et cette défiance va jusqu’à remettre en cause la pratique des médecins selon lui. « J’aimerais que le conseil de l’Ordre, dont c’est la responsabilité, se prononce sur cette question de la limitation de la capacité des médecins à juger par eux-mêmes de la thérapie qu’ils peuvent donner avec des molécules aussi anciennes, aussi connues et aussi faciles à utiliser, sur leur interdiction de prescription. C’est une atteinte très profonde à la base de notre métier qui est de prescrire en fonction de notre niveau de connaissance le meilleur traitement possible aux malades que nous avons en face ce nous. C’est la base même de la pratique médicale ».

Mais les choses avancent selon ses observations. « Je suis frappé quand on fait un sondage aux médecins du monde entier, il y a 37 % de médecins qui donnent de l’hydroxyhloroquine. En France le nombre de personne qui donne de l’hydroxychloroquine sans le dire est considérable. J’ai été frappé de voir que dans mon propre CHU, voyez-vous les gens à côté de nous qui reçoivent des patients qui ont le coronavirus, ils les traitent aussi avec de l’hydroxychloroquine et de l’Azithromycine [un antibiotique]. Donc je suis content parce que j’avais un sentiment d’étrangeté. Parce que tout le monde dit que c’est moi qui fais ça, ce n’est pas moi, ce sont les médecins qui font ça et je suis content de voir que les autres médecins font comme moi parce qu’ils sont raisonnables », se réjouit le professeur.

« Les choses vont beaucoup mieux »

Concernant l’évolution du Covid-19, il constate aussi que les choses s’améliorent au sein de l’IHU. « Au niveau général je ne peux pas juger en France, il me manque des données. Chez nous, on a détecté et traité énormément de patients. On détectait en moyenne 350 personnes par jour il y a encore une dizaine de jours, là on est environ autour d’une centaine. Les choses vont beaucoup mieux en termes de patient, on le voit nos lits ne sont pas tous occupés. Donc sur le point de cette situation, les choses s’améliorent », avance Didier Raoult. A noter que la file d’attente pour les dépistages à l’IHU s’est considérablement réduite avec la généralisation des tests dans les laboratoires de villes.

Et il promet des résultats sur 1.000 patients d’ici peu. « On est en train de finir l’analyse de 1.000 cas qu’on a traités et les choses sont très rassurantes sur ce traitement. On n’a pas eu d’ennuis cardiologiques avec aucun des patients traités. On a des résultats qui montrent une efficacité plus grande que les autres séries qu’on a eues. Tout va bien, un peu de patience, il faut que ce travail soit fini, un travail d’évaluation avec énormément de données, peut être des données que personnes d’autres n’a au monde. Il faut mettre tout ça en forme pour que ça puisse continuer sa vie et devenir un ou le papier de référence sur cette maladie », a-t-il annoncé. Rendez-vous au prochain épisode.

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