Les États-Unis pour une décentralisation « authentique »
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Dans une interview accordée à Rfi le 17 janvier dernier, le secrétaire d’État adjoint aux Affaires africaines de Donald Trump, Tibor Nagy, a laissé entendre que pour son pays la sécession est une mauvaise voie.

« Le Cameroun, c’est un pays qui m’empêche de dormir et pour lequel mon coeur saigne. » De passage à Paris vendredi dernier, c’est en ces termes ténébreux que le secrétaire d’État adjoint aux Affaires africaines des États- Unis s’est confié à Rfi au sujet de la crise dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. La radio française en a également profité pour aborder avec Tibor Nagy, le « monsieur Afrique » de Donald Trump, l’actualité politique en Guinée Conakry, au Niger, en République centrafricaine (Rca)…

Ce d’autant plus que l’agenda du diplomate américain prévoyait dès le lendemain (18 janvier), « une tournée africaine ». S’agissant en particulier du Cameroun, le diplomate américain s’est dit satisfait de certaines mesures entreprises par le gouvernement pour pacifier ces régions. Il en est ainsi du grand dialogue national qu’il juge comme étant « un pas positif » au même titre que « la libération des prisonniers politiques par le président Biya ».

Parmi les bénéficiaires de l’arrêt des poursuites, figure le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), Maurice Kamto, contestataire des résultats de la présidentielle de 2018, à l’issue de laquelle il a été déclaré 2e par le Conseil constitutionnel. Dans sa sortie, Tibor Nagy affirme avoir rencontré, « la semaine dernière », l’opposant au régime de Paul Biya. Des photos actuellement en circulation sur les réseaux sociaux montrent effectivement les deux personnalités en train de se donner une poignée de main. La grande palabre organisée entre fin septembre et début octobre 2019 à Yaoundé a débouché, entre autres, sur un statut spécial accordé aux régions sus indiquées et sur la mise en oeuvre de la décentralisation.

Ce sont d’ailleurs ces résolutions majeures qui comptent pour l’émissaire de Washington. « Ce que veulent, plus que tout, les populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, c’est une décentralisation authentique. Elles ne veulent pas d’une décentralisation symbolique, avec juste des mots sur le papier et des beaux discours », a-t-il soutenu. Et de regretter que « malheureusement, chaque jour qui passe, de plus en plus de personnes de ces deux régions sont tentées par la solution d’avoir leur propre pays ». Le portail des camerounais de Belgique (@camer.be). Souvent soupçonné d’entretenir une position ambiguë par rapport aux revendications sécessionnistes, Tibor Nagy a levé toute équivoque sur la question. « Pour les États-Unis, c’est une mauvaise solution, car le Cameroun est un seul pays avec deux systèmes. Mais il faut une réelle décentralisation. La clé, c’est la mise en oeuvre, c’est ce qui se passe sur le terrain », a-t-il martelé.

En clair, ce que le secrétaire d’État adjoint aux affaires africaines de Donald Trump semble dire est que les actions jusqu’ici posées par le gouvernement sont une avancée, mais ça ne suffit pas. Aussi s’interroge-t-il : « Vous pouvez avoir une conférence et des conclusions. Mais après, que se passe-t-il sur le terrain ? Quelle proportion du budget de l’État est consacrée à la décentralisation ? À quels postes sont placés les gens élus et les gens nommés ? S’il y a des postes électifs, y aura-t-il des postes hiérarchiquement supérieurs qui relèveront d’une nomination du président ? » Son plaidoyer est que « les populations doivent prendre le contrôle de leur propre vie et de leur héritage », a-t-il achevé.

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