Le Minesec poursuivi pour non-recrutement d’un handicapé
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Le géniteur d’un adolescent handicapé moteur accuse le ministère des Enseignements secondaires d’avoir bloqué l’admission de son fils dans un lycée public. Il demande 800 millions de francs en réparation.

Luc Ingom est dans l’expectative. Il espère que la balance de la justice va pencher en sa faveur. Cet homme accuse le ministère des Enseignements secondaires (Minesec) d’agissements abusifs devant le Tribunal administratif du Littoral. Le jeudi 5 décembre 2019, il a enfin pu exprimer ses frustrations. Celles-ci résultent du refus d’accorder une dispense d'âge à son fils alors âgé de 16 ans, permettant son recrutement en classe de 6e au lycée de Ndog Hem à Douala. L’adolescent est aujourd’hui âgé de 18 ans. Il explique que l’enfant avait largement dépassé l'âge normal pour être inscrit en classe de 6e parce qu’il a été victime de plusieurs crises d'épilepsie depuis sa naissance. Il venait à peine de braver le certificat d'études primaires (CEP) mais, il ne fera malheureusement pas partie de la cuvée 2017-2018, des élèves faisant leur entrée au sein de l’établissement secondaire public situé au quartier Bassa.

Le débat s’attardera sur la capacité de démontrer concrètement la faute de l'autorité administrative, propre à condamner l’État à prendre en charge les frais de réparation. D'après les éléments du rapport d'enquête sociale présentés à la barre, l’adolescent souffre d'une épilepsie généralisée, ayant réduit de 60%, ses facultés intellectuelles et rendant ainsi difficile, tout contact avec les autres. Il est né d'un parent handicapé physique sans revenu permanent. C'est à 7 ans que les parents entament le tour des formations hospitalières, trois années après avoir sérieusement enduré les crises de l'enfant.

Un électroencéphalogramme aura diagnostiqué une épilepsie généralisée, affectant notamment, le corps, la tête, les yeux, et surtout, la colonne vertébrale. La pathologie devenue chronique, aura des répercussions sur la scolarité de l’enfant. Encouragé par la cellule familiale, il doit braver, humiliations, frustrations. Surtout que les parents ne se résolvent pas à l’idée d’abandonner la recherche d'une institution spécialisée pour leur rejeton.

Défaut d’acte fautif

A côté du prétendu caractère tardif de la requête pour cause d'introduction au-delà des délais impartis, le représentant du Minesec va plaider l'absence d'acte administratif incriminant son département. Par ailleurs, à ses yeux, le fait d'être un handicapé ne donne pas le droit de violer les dispositions réglementaires qui feraient inscrire en classe de 6e, un candidat en dehors de la voie du concours. Il existe en outre, des structures spécialisées du ministère des Affaires sociales (Minas), indiquées pour la prise en charge du développement éducatif de cette catégorie de sujet. Plus baroudeur que son avocat, Me Nlome Bruno, M. Ingom, s'appuiera sur la lettre-circulaire conjointe du Minesec et du Minas du 2 août 2006, relative à l’admission d’enfants handicapés, et ceux issus de parents handicapés indigents dans les établissements publics de l'enseignement secondaire. C’est la raison pour laquelle il a saisi le Minesec aux fins d’obtention d’une dispense d'âge, en vue de faire inscrire son enfant dans un établissement public, afin d’être exonéré du payement de toutes sortes de frais scolaire.

Luc Ingom produira nombres de pièces matérialisant ses démarches à l’endroit des responsables du Minesec et aussi le récit de ses mésaventures notamment, comment il se sera heurté à l’exigence de verser des pots de vin pour un meilleur suivi de ses requêtes. Toutes ses démarches et correspondances ne seront pas allées plus loin que le lieu de leur enregistrement. Autant d'éléments de matérialisation de la faute administrative. Son enfant n'aura pas pu se présenter au concours d'entrée en 6e, en l'absence du document de dispense d'âge, objet de la présente plainte. Le portail des camerounnais de Belgique (@camer.be). Et les 800 millions de francs exigés, n'est-ce pas surréaliste pour le seul fait de n'avoir pas pu être recruté au Lycée de Ndog hem, interroge le tribunal? Avec les 800 millions, dit le plaignant, il pourra faire face aux frais de scolarité à verser au seul établissement de la ville de Douala qui a accepté d’admettre son fils, le Collège Les dauphins. L'adolescent pourra de nouveau bénéficier de soins d'un coût mensuel estimé à 52 mille francs. Les créanciers sur lesquels il s'appuie pour faire face à de tels engagements seront désintéressés.

Mais encore, et surtout, son fils pourra bénéficier d'un suivi médical et éducatif adéquat aux Etats-Unis, où il est attendu...Le tribunal se prononcera le 16 janvier 2020.

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