Des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun ont été arrêtés avant d’être libérés à Yaoundé. Ils étaient déterminés à prendre part au meeting annoncé par leur leader, Maurice Kamto.

Les militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun se sont donnés rendez-vous à l’esplanade du stade Omnisports de Yaoundé samedi dernier pour prendre part au meeting annoncé par leur leader, Maurice Kamto. Arrivés de bonne heure sur les lieux, les éléments des forces de l’ordre et de sécurité étaient armés pour chasser ceux qui se pointeraient. En attendant le début du meeting prévu à 10heures, ces hommes en uniformes prenaient des forces avec du pain garni, au niveau de l’entrée principale du stade Ahmadou Ahidjo.

D’autres se sont massés devant un kiosque de pari sportif afin de scruter les rencontres du jour. Plus de 8 pick-up occupaient une place de choix au niveau de l’esplanade. Aux environs de 11 heures, un militant s’est pointé arborant les couleurs du Mrc. Ce dernier va être violenté par les policiers. Il sera d’ailleurs contraint d’occuper une place dans un pickup sous le regard hagard de nombreux curieux et « camarades » de parti. Le portail des camerounais de Belgique. Face à la tournure que prenaient les événements, des « bayam sellam » installés aux abords de l’esplanade vont remballer les marchandises pour libérer les lieux. De nombreux militants seront par la suite interpellés et embarqués dans un car de la police. « Je pense que la police va un peu loin. Voilà un monsieur qui passe avec un t-shirt du Rdpc. Pourquoi ne vont-ils pas aussi le brutaliser ? C’est mieux que le régime de Paul Biya interdise définitivement le Mrc.

De quoi a-t-il peur ? Pourquoi nous traiter avec mépris quand nous voulons tenir nos réunions ? Nos meetings sont systématiquement irrecevables auprès des autorités sous des prétextes bizarres », gronde un militant. Sur les visages, ces interpellations n’impressionnent pas, des épiphénomènes. « Nous sommes habitués. Après vous allez les libérer », glisse sous un jour narquois, une militante engoncée dans son « kaba ngondo » aux couleurs du Mrc. Le meeting a été interdit par les autorités. Maurice Kamto s’estt dit malgré tout prêt à tenir sa rencontre. Son véhicule a été stoppé un peu plus tard alors qu’il s’ébranlait vers le lieu de l’événement accompagné d’un refrain sans frein de ses partisans : « Kamto président ; Kamto Président ».

Selon une sortie d’Olivier Bibou Nissack, porte-parole du tireur de penalty, « un officier de police a utilisé les menottes comme poing américain pour frapper au visage et entraîner un saignement abondant chez le Dr Fabrice Noah ». Et d’ajouter : « A noter aussi la démonstration spéciale de sauvagerie pure exécutée en personne par un ‘’commissaire de police’’ en service au commissariat central n°1 de Yaoundé, sur la personne du Dr Serge Eric Dzou Ntolo, qui s’est vu frapper avec violence et de façon répétée dans le cou par ce sauvage, digne incarnation de l’ère primitive du règne animal », peut-on lire. Cette situation a ému une européenne venue faire ses achats dans un supermarché en face de l’esplanade : « Ils ont interdit la marche pourquoi ? C’est quand même bizarre cette manière de faire », se désole la sexagénaire auprès d’un vigile. Après Ebolowa et Yaoundé, les militants se donnent déjà rendez- vous pour le 9 prochain à Douala: « Personnellement je serai de la partie. Les choses ne seront plus comme avant dans ce pays. Ces gens doivent faire un choix entre le monopartisme et le multipartisme. Maurice Kamto va faire sortir ces gendarmes et policiers à chaque fois », glisse tout serein un militant trempé de sueur à force de chanter pour son président.