Le maire de la commune de Bafang, région de l'Ouest Cameroun dénonce l’impartialité de certains administrateurs civils naguère affectés dans le département du Haut-Nkam. De ce fait, il lance un avertissement à Luc Ndongo, le nouveau préfet de cette circonscription administrative.

«Le maquis n’existe plus dans le Haut-Nkam. L’Etat d’urgence a été levé dans le Haut-Nkam en 1985…Nous déplorons l’image que les décideurs ont du département du Haut-Nkam pour nous affecter la plupart de temps, des préfets qui sont toujours en désaccord avec les populations et qui se font confisquer par un groupe de personnes de notre département.» Cet extrait de discours prononcé lors de l’installation du nouveau préfet du département du Haut-Nkam , Luc Ndongo, le lundi 21 octobre dernier par Pierre Kwemo, maire de la commune de Bafang et président national de l’Union des mouvements socialistes (Ums) continue de faire des vagues. Surtout que l’élu local n’est pas passé par quatre chemins pour stigmatiser les méthodes de « répression » employées par divers préfets qui se sont succédé dans cette circonscription administrative depuis des décennies. « Abus de pouvoir, exactions et intrigues de toute sorte » font partie des récriminations que Pierre Kwemo colle sur le dos du préfet sortant du département du Haut-Nkam, Mamoudou.

A l’endroit de Luc Ndongo, Pierre Kwemo adresse cet avertissement : « L’homme Bafang est affable. Il feint de ne pas s’intéresser à la gestion de sa cité. Mais il n’hésite pas à s’en intéresser d’une façon désagréable quand il constate que ça va mal. Les populations du Haut-Nkam accueillent le nouveau préfet avec joie et espoir. S’il vient vers l’homme du Haut-Nkam avec l’arbre de la paix en mains, il va lui donner le « ndedap »(Ndlr : une forme de paix et de bénédictions en langue locale « Nfefe »), mais s’il constate qu’il vient avec de mauvaises intentions il va lui donner le « sooté » (Ndlr : une forme de malédiction ou de mauvais sort en langue locale « Nfefé »). »

Avant de formuler des recommandations au nouveau patron du département du Haut-Nkam, le gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine, a pris la défense du préfet sortant, estimant que durant son séjour dans le Haut-Nkam depuis le 05 avril 2017 , il a travaillé conformément aux lois et règlements de la République et suivant les « instructions «  de sa hiérarchie ». Une hiérarchie qui semble tout régenter au nom de la centralisation. Ce que conteste d’ailleurs Pierre Kwemo qui fait observer que « le Cameroun se tourne vers une autonomie totale des dix régions ou vers un fédéralisme à dix états avec des gouverneurs élus.»