Un homme d'affaires français et une camerounaise se disputent la garde d’enfants
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Un homme d'affaires français et une camerounaise se disputent la garde d’enfants :: CAMEROON

En prononçant leur divorce, le juge avait confié la garde des enfants du couple dissout à la mère. Victime d’un cambriolage, la dame a momentanément renvoyé les enfants chez leur père. Mais ce dernier bloque le retour de l’ascenseur.

Cela fait huit ans que le Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi a déchiré l’acte de mariage scellant l’union entre Gaétan, un français, et Marinette. Le jugement prononçant ce divorce, rendu en octobre 2011, est devenu définitif. Comme décision, le jugement avait confié à la dame la garde de Melissa et Germain, les enfants du couple âgés à cette époque de 9 et 13 ans. En outre, Gaétan doit verser mensuellement la somme 170 mille francs au titre de la pension alimentaire des enfants. Cependant, pour maintenir le pont familial, le jugement a aménagé un droit de visite à l’ex-mari en précisant les moments où il pouvait rester temporairement avec sa progéniture.

Les ex conjoints se sont efforcés de respecter le jugement à la lettre. Mais la brouille est intervenue en mai 2018. En effet, les ex époux sont de nouveau devant la barre. Ils sont en procès cette fois devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre-administratif pour de nouvelles tensions. C’est la dame qui a porté l’affaire devant la justice. Elle accuse son ex-mari de ne plus remplir certaines conditions contenues dans la décision de divorce notamment le volet relatif à la garde des enfants. Le 23 juillet dernier, l’audience, en présence des protagonistes, reprenait pour que le ministère public présente son réquisitoire dans l’affaire, suivi des plaidoiries des avocats. Dans sa plaidoirie, l’avocate de Marinette est revenue sur les faits au coeur du procès. Elle explique que sa cliente a été victime d’une tentative de cambriolage dans son domicile au mois de mai 2018.

Suite à cet incident, elle avait décidé d’envoyer ses deux enfants chez son ancien mari, le temps pour les enfants de se remettre du traumatisme dû à l’agression. Depuis lors, Melissa et Germain ne sont plus jamais retournés chez-elle. De fait, Gaétan a bondi sur l’occasion en saisissant la justice d’une requête en changement de garde d’enfants dans laquelle il souhaite qu’on lui confie la protection des enfants dont il assure désormais la garde de fait. Il argue que les enfants concernés ne sont plus en sécurité avec leur mère. Et Marinette est priée d’attendre le dénouement de cette procédure. Le portail de camerounais de Belgique. De plus, l’avocate indique que le mis en cause a verrouillé l’accès de la plaignante à ses enfants. Les rares fois que Gaétan permet à sa cliente de voir ses enfants, c’est toujours en présence d’un tiers qui monte la garde. Ceci jamais dans le domicile de la plaignante.

«Il n’est couvert par aucune immunité. Il n’est pas au-dessus de la loi pour mépriser les décisions rendues par la justice. C’est délibérément qu’il refuse de renvoyer les enfants chez la plaignante», a asséné l’avocate de la partie civile. Peu d’instant avant, le ministère public a eu un raisonnement similaire en souhaitant que Gaétan soit déclaré coupable des infractions qui pèsent sur ses épaules notamment le refus d’exécuter une décision de justice devenue définitive et la non représentation d’enfants présumés.

Domicile inconnu

A l’inverse, l’avocat de Gaétan a fait entendre un son de cloche contraire. Il reconnait que son client a engagé une procédure judiciaire mais précise que c’est juste pour revoir certaines dispositions du jugement du divorce évoqué plus haut, car l’un des enfants querellés n’est plus mineur. Il claironne que son client est très soucieux de l’éducation de ses enfants pour avoir pris sur lui de verser à la plaignante 5000 euros [environ 3,2 millions de francs], en plus des 170 mille francs de pension alimentaire ordonnés par la justice.

Contrairement à l’accusation, il affirme que Marinette est en contact avec ses enfants. «Elle prend les enfants chaquefois, les amène au restaurant et les ramène chez leur père». Avant d’interroger : «peut-on dans cette circonstance accuser mon client de non représentation d’enfants ?» Il a poursuivi en indiquant que Gaétan ignore tout de l’actuel domicile de son ex d’où la difficulté de lui renvoyer les enfants. Il raconte que le mis en cause avait octroyé 200 millions de francs à la plaignante afin qu’elle achète une maison pour leurs enfants. Marinette a certes acquis la maison en question, mais a mis le titre foncier au nom de sa soeur.

«Elle a vendu la maison sans informer son mari.» «J’ai déménagé !», va balancer la plaignante pas satisfaite des allégations de l’avocat. Gaétan n’a eu cesse d’acquiescer de la tête la plaidoirie de son conseil. Les ex époux attendront le 27 août 2019 pour connaître de quel côté la balance va pencher.

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