Michel Biem Tong , Déballage :"le pouvoir de Yaoundé infiltre les groupes armés en zone anglophone"
CAMEROUN :: SOCIETE

Cameroun :: Michel Biem Tong , Déballage :"Le Pouvoir De Yaoundé Infiltre Les Groupes Armés En Zone Anglophone" :: Cameroon

Arrêté le 23 octobre 2018 par les services camerounais de renseignement militaire, accusé d’apologie de terrorisme, apologie de la sécession et autres outrage à chef d’Etat, libéré le 14 décembre 2018 à la faveur d’un décret présidentiel d’arrêt des poursuites, Michel Biem Tong décide pour la première fois depuis sa sortie de prison de revenir sur son affaire dans une interview à bâtons rompus. Depuis son exil, le web-journaliste camerounais et cyber-militant des droits humains très actif sur les réseaux sociaux revient sur les circonstances de son arrestation, sur ses deux mois de privation de liberté au Cameroun etc.

En ce moment où cette interview est réalisée vous n’êtes plus au Cameroun, où vous trouvez-vous et depuis combien de temps êtes-vous hors du pays ?

Cela va faire bientôt 2 mois que je suis parti du Cameroun. Pour l’instant, il est mieux que l’on ne sache pas où je me trouve. C’est vrai que certains indices ont laissé croire que je me trouve quelque part en Afrique de l’Ouest. Mais ce n’est pas exact. Je me trouve quelque part en Afrique mais je préfère garder le mystère autour de mon pays d’accueil.

Comment se passe la vie dans votre pays d’accueil ?

Pas facile. Du fait d’abord du climat chaleureux. Ensuite, je suis en train de reconstruire petit à petit ce qui s’est brusquement effondré dans ma vie au soir du 23 octobre 2018, cette vie que progressivement je bâtissais au Cameroun. En plus de votre journal en ligne www.hurinews.com qui a repris ses activités, j’offre également des prestations à un organisme international qui m’a sollicité ainsi qu’à un journal basé aux Etats-Unis. En pleine reconstitution de ce qui a volé en éclats, vous imaginez que le quotidien n’est pas aisé mais le bon Dieu a toujours été à mes côtés et me soutient pendant ces moments difficiles pour un début mais qui j’espère seront radieux dans les prochains jours ou mois.
Venons-en à votre arrestation, on a entendu pas mal de choses à propos, des messages aux sécessionnistes anglophones, de la convocation du patron de la Sécurité militaire, colonel Emile Bamkoui.

Dites-nous, qu’est ce qui s’est exactement passé ?

Tout commence le 18 octobre 2018. Je suis assis chez moi à mon domicile du quartier Nkomo à Yaoundé. Vers 16h, mon téléphone sonne. Je décroche. A l’autre bout du fil, un monsieur se présente comme étant le colonel Jöel Emile Bamkoui, le chef de la division de la Sécurité Militaire (en charge de la discipline et du renseignement militaire, ndlr) au ministère camerounais de la Défense, connue sous l’acronyme Sémil. Ce dernier me dit qu’il veut me voir pour un échange avec moi et hors de son bureau car m’a-t-il dit ce jour-là, quand il invite les gens à son bureau, ils ont peur. Je lui ai fait un vœu pieux d’être à ce rendez-vous. Connaissant la réputation de l’homme dans la filature, l’enlèvement et l’assassinat des personnes qui dérangent le régime Biya, et surtout que je trouvais suspect qu’il ne m’ait pas dit exactement pourquoi il m’appelait…

Mais pourquoi ne le lui avoir pas demandé ?

J’ai cru que c’était par rapport à mes activités assez débordantes à ce moment-là sur les réseaux sociaux surtout qu’on sortait d’une élection présidentielle et je faisais aussi certaines dénonciations dans le cadre de la crise anglophone. Une fois l’échange téléphonique terminé, je lance une alerte sur les réseaux sociaux au sujet de ce rendez-vous assez curieux. La plupart de mes amis Facebook me déconseillent de m’y rendre surtout que la nuit était en train de tomber. Vers 18h, j’ai reçu un appel whatsapp d’un aîné qui vit quelque part en Afrique de l’Ouest qui, lui aussi, m’a dit de ne pas m’y rendre.

Mais qu’est-ce qui vous a donc finalement déterminé à vous rendre à ce rendez-vous du colonel ?

Il se passe simplement que le 20 octobre 2018, un samedi je crois, vers 9H30, alors que je prends mon petit déjeuner dans un restaurant de fortune au quartier Kondengui, mon téléphone sonne à nouveau et c’est le colonel Bamkoui qui m’appelle. Il se met à vociférer en me reprochant d’avoir divulgué notre rendez-vous sur les réseaux sociaux. Quand je lui demande pourquoi il tient tant à me voir, c’est alors que j’apprends qu’il détient une bande sonore contenant un message de moi à la branche armée du mouvement séparatiste anglophone. Quand je lui dis que je n’ai jamais adressé de message aux sécessionnistes armés, il me menace en ces termes : « oui, c’est pour cela que je voudrais qu’on se voit, tu sais très bien que si je décide de t’arrêter même maintenant je t’arrête, je connais où tu habites, tu penses que j’ai eu ton numéro de téléphone comment ? Tu as donc intérêt à venir parce que si tu ne viens pas, je vais te considérer comme étant en fuite ». Quand il finit de me dire tout ça, la confusion s’installe dans mon esprit. Je me suis demandé de quelle bande sonore il parlait car il me souvient que dans le cadre de mes investigations sur le conflit anglophone, j’avais fait enregistrer un message whatsapp que j’ai adressé via un de mes informateurs aux populations civiles anglophones, était-ce de cette bande sonore qu’il parlait ? me suis-je demandé. Puisqu’il parle d’une bande contenant un message aux séparatistes armés, est ce que quelqu’un ne s’est pas inspiré de celle que j’ai fait enregistrer pour imiter ma voix et tourner le message vers les séparatistes armés ? C’est pour avoir le cœur net que j’ai décidé de rencontrer le colonel Bamkoui

Et que disait la bande sonore que vous reconnaissez avoir enregistré ?

Simplement que les populations anglophones, que j’ai appelé « people of Southern Cameroons » et dont j’ai salué le courage face à cette sale guerre que Paul Biya leur a déclaré fin novembre 2017, doivent continuer à lutter et surtout à rester un dans cette lutte pour leur droit à l’autodétermination en pensant à leur frères et sœurs massacrés, exilés ou vivant en brousse car divisé le pouvoir de Yaoundé risque les écraser surtout que j’avais des informations en ma possession faisant état d’un plan macabre que ce pouvoir mijotait et qu’il était sur le point de mettre à exécution après la proclamation des résultats de la présidentielle. Je crois que grosso modo c’était ça le message. Comme vous le voyez, je ne me suis jamais adressé aux « sécessionnistes armés » comme d’aucuns l’ont prétendu dont le colonel Emile Bamkoui. Et même si c’était le cas, de vous à moi, pensez-vous que c’est avec des armes de chasse à l’instar de celle que ces jeunes anglophones utilisaient à ce moment-là, qu’on combat une armée professionnelle, bien entraînée et surtout hyper-équipée comme l’armée camerounaise ? Donc parce que le parti UPC avait une branche armée, l’Anlk, alors les populations camerounaises n’avaient pas droit à un soutien dans leur lutte pour l’indépendance ? Donc parce que l’ANC de Nelson Mandela avait une branche armée, le Umkoto we Sizwe, les noirs sud-africains ne méritaient aucun soutien dans leur lutte contre l’apartheid ? Mais moi, je n’ai jamais adressé de message à un groupe armé, partisan de la non-violence que je suis. Donc lorsque Bamkoui parlait d’une bande adressée aux sécessionnistes, il parlait d’autre chose que de ce que j’avais fait.

Mais tout de même, au regard du contexte, ne pensez-vous pas que vous êtes allé très loin dans vos propos et pourquoi une telle initiative de votre part ?

Rien de nouveau en tout cas par rapport à ce que j’ai toujours soutenu publiquement. La preuve en est qu’il me souvient que dans une de mes vidéos, la toute première que j’ai posté sur ma chaîne YouTube HURINEWS TV, j’ai demandé au même peuple anglophone de continuer de lutter, jamais je n’ai été convoqué à la police pour en répondre, pourquoi ? Sur ma page Facebook, au cours de la période qui a précédé mon arrestation, j’ai fait un post laconique où je disais que seule l’unité peut sauver la lutte des anglophones pour leurs droits. J’étais encore au Cameroun et je n’ai jamais été interpellé à propos. Je crois que le problème se trouve ailleurs qu’autour de cette bande, nous y reviendrons sans doute. Tous ceux qui me connaissent savent que je n’ai pas l’habitude de cacher mes opinions. Quand j’ai à dire, je le dis publiquement sans me cacher derrière un faux profil. J’ai pris l’initiative d’enregistrer cette bande dans le cadre de mon travail de journaliste qui s’intéresse au conflit anglophone. Mon objectif était d’établir des contacts avec de potentiels informateurs dans la zone anglophone en tenant un discours qu’ils aiment bien entendre. C’est pourquoi lorsque j’enregistre la bande, je l’envoie à un de mes rares informateurs qui se trouve à Mamfe, au sud-ouest, libre à lui de le partager à ses contacts et ainsi de suite. J’espérais ainsi que l’une des personnes ayant reçu le message me contacte et m’informe plus souvent sur ce qui se passe dans la zone comme à chaque fois que je postais une vidéo sur YouTube. Ce message est donc resté dans le secret de ma correspondance entre mes sources potentielles/réelles d’informations et moi et n’a jamais été rendu public.

Et comment le colonel Bamkoui fait donc pour l’intercepter ?

C’est ce qu’il a dit à M.Ebah Thierry du syndicat national des journalistes du Cameroun section du Centre. Le communiqué que fait ce dernier après son échange téléphonique avec le colonel, et que j’ai trouvé maladroit, le mentionne. Or colonel Bamkoui est un menteur. Il a menti. Il n’a jamais intercepté cette bande sonore et il le sait très bien. Car lorsque j’entre dans son bureau à la Division de la Sécurité Militaire, il me dit qu’il a infiltré les groupes whatsapp des « ambazoniens ».

Ah bon ? Donc vous voulez nous dire que le colonel Bamkoui est membre des groupes whatsapps des ambazoniens ?

Absolument, je ne sais pas ce qu’il entend par « infiltrer les groupes whatsapps des ambazoniens ». De manière simple, il est membre de beaucoup de leurs foras et moi je ne suis membre d’aucun de ces groupes whatsapp. C’est sans doute l’effet de partage qui a fait que cette bande se retrouve dans un groupe whatsapp des ambazoniens. C’est justement parce qu’il a eu cette bande dans un cadre privé qu’il a voulu sans doute me rencontrer en privé et parce que je ne suis pas venu à cette rencontre en privé, il a décidé d’en faire une affaire publique, c’est à peu près cela le truc.

Vous décidez donc de rencontrer le colonel Bamkoui, comment ça se passe ?

Après donc le coup de fil du 20 octobre, je me rends à un atelier qu’organisait une association de défense des droits numériques à l’intention des web-journalistes, influenceurs web et lanceurs d’alerte au siège de l’ONG Dynamique citoyenne au quartier Mvog Ada à Yaoundé. Après l’atelier, j’appelle le colonel pour le rencontrer, il me dit qu’il est en train de faire du sport et qu’il allait me rappeler le lendemain ou lundi le 22 octobre 2018. Ce lundi-là, il devait avoir proclamation des résultats des élections présidentielles. Je lui fais un message whatsapp pour lui dire qu’on ne pourra se voir que le lendemain car je devais suivre l’actualité autour de cet événement. Le mardi 23 octobre 2018, vers 15h30, je décide de me rendre à ce rendez-vous. En chemin, je l’appelle au téléphone pour lui demander où est-ce qu’on devait se voir, il m’a dit de venir à son bureau mais que je l’attende une fois arrivé car il était en réunion avec le ministre de la Défense. Pendant que je m’y rendais, j’ai appelé Jean Claude Fogno de l’ONG Mandela Center pour m’assister, il m’a dit qu’il était occupé mais qu’il allait envoyer quelqu’un le représenter. Mais je suis arrivé à la Division de la Sécurité Militaire tout seul, au ministère de la Défense.

Vous êtes donc allé tout seul au bureau du colonel…

Oui, finalement, puisque j’étais déjà presque arrivé au ministère de la Défense. Une fois au secrétariat du bureau du colonel, je prends place sur un fauteuil et l’attend. Quelques minutes plus tard, le colonel arrive, il entre dans son bureau et demande à ce qu’on me fasse entrer. J’entre dans son bureau. Alors il me fait écouter la bande dont il me parlait et je me rends compte que c’est effectivement la bande dont je vous ai parlé et que j’avais adressé aux populations anglophones. Après m’avoir fait écouter la bande, le colonel Bamkoui demande à son secrétaire particulier, l’adjudant Tiam, de me faire auditionner. Je suis surpris car la Division de la Sécurité Militaire n’a pas compétence pour auditionner les civils surtout en qualité de suspect mais je me suis prêté au jeu.
Après votre audition, vous êtes conduit au SED…
Pas à l’immédiat car le colonel Bamkoui a donné des instructions de me garder dans les cellules de la Sécurité Militaire…

Donc vous avez été en cellule à la Sémil ?

Tout à fait. Et le souhait de Bamkoui était que j’y passe la nuit. C’est son secrétaire particulier qui a suggéré que je sois plutôt transféré au SED (secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie nationale, ndlr), du moins c’est ce que j’ai entendu ce dernier dire à des gendarmes venus me chercher. J’ai donc passé une vingtaine de minutes dans une cellule de la Sémil aux côté de militaires. C’est par la suite que je suis monté dans un pick-up de l’armée escorté par un jeune agent de la Sémil, gilet pare-balles sur la poitrine et une grosse arme aux poings. A la cabine, se trouvaient deux gendarmes du SED.

Quelles ont été vos conditions de détention au SED ?

Je dirais acceptable. Car c’était difficile de se frayer un espace pour dormir quand la cellule se remplissait. Malgré la lampe qui a été fixée dans la cellule 2 jours après mon arrivée, j’avais toujours de gros soucis avec l’éclairage car la cellule n’était pas assez accessible à la lumière du jour. Ce qui fait que quand je me retrouvais à l’extérieur, j’avais les yeux qui picotaient. Du point de vue de la ration pénale, ce n’était pas vraiment ça. Le menu n’était pas assez varié. Des fois, j’avais des problèmes gastriques comme à mon arrivée à la cellule. J’ai été interdit de visite sur ordres du colonel Bamkoui. C’est grâce aux supplications de certains membres de ma famille que j’ai pu recevoir de la visite de ceux-ci et à un moment donné, il était question juste qu’ils me donnent à manger et rentrent. Pas de causeries parce que disait-on au SED, j’étais un terroriste. A l’intérieur de la cellule, le quotidien était très rude. Pas moyen de lire, de s’informer, de sortir pour regarder le ciel car la cellule était fermée 24H/24. La seule chose que nous avions à faire c’est manger et dormir, jouer aux cartes. J’ai été très malade dans cette cellule notamment d’une grippe assez sévère qui m’a affaibli le corps. C’est grâce aux médicaments que m’a apporté mon oncle que ça m’est passé. La vie tournait en rond. C’était très dur à tenir mentalement.

Vous avez donc été accusé entre autres d’apologie de terrorisme, d’appel à l’insurrection, d’outrage à chef d’Etat, de propagation de fausses nouvelles, sur quoi s’appuyaient tous ces chefs d’accusation

J’espère que vous-même et vos lecteurs vous vous rendez compte que ce qui m’a conduit dans tous ces ennuis judiciaires ce n’était pas cette histoire de bande sonore mais bien mes écrits et mes prises de position en tant que journaliste et web-militant des droits de l’homme. Ce qu’il faut savoir est que s’agissant du chef d’apologie de terrorisme, je n’ai jamais été entendu sur ce chef devant un enquêteur au SED encore moins devant un juge du Tribunal militaire…

Et sur quoi s’est basée la justice pour vous accuser de ce chef ?

Sur le fameux procès-verbal d’enquête de sécurité de la Sécurité Militaire. Une espèce de chiffon contenant ma déposition retranscrite dans un niveau de langue française en dessous de nul. Puisque la jeune dame qui prenait les notes pendant mon audition ce jour-là me donne l’impression d’avoir un niveau d’études sommaires.

Une organisation « ambazonienne » s’est fendue en un communiqué après votre arrestation pour exiger votre libération, est-ce que ce n’est pas suffisant pour parler d’un lien entre vous et ce mouvement ?

C’est pendant mon audition que je découvre l’existence de ce communiqué de la porte-parole de l’Ambazonian Government Council, Cecilia Amabo demandant ma libération. Dans ce communiqué, elle précise pourtant que je ne suis membre d’aucun des groupes rattachés à leur mouvement. Cela a échappé à beaucoup. Vous savez, en tant que journaliste, il arrive qu’on s’attire la sympathie d’individus ou de groupes et je ne suis pas maître de ce que telle personne ou tel groupe pense de moi. Dans le conflit anglophone encore en cours, tout ce que j’écrivais ou disais sur la toile tournait autour de l’histoire, du droit, du sort des populations civiles, des droits humains, je rapportais les faits, j’évitais de verser dans la surenchère verbale, dans le militantisme, le fanatisme. Et même mes coups de gueule s’appuyaient sur les faits et le droit.

Mais tout de même, est-ce qu’il vous est arrivé de dénoncer les exactions des séparatistes armés, est-ce qu’il n’y a que l’armée qui commet des exactions là-bas ?

Bien sûr qu’il m’est arrivé de dire ou d’écrire que les séparatistes n’avaient pas à s’en prendre aux civils. Dans une vidéo que j’ai posté le 15 septembre 2018 sur ma chaîne YouTube HURINEWS TV dans laquelle je soutenais qu’hurinews.com n’est pas le porte-voix des terroristes (vous pouvez d’ailleurs la visionner), vers la fin, je dis aux séparatistes armés de ne pas s’en prendre aux militaires qu’ils font prisonniers. Vous savez, le conflit en cours dans la zone anglophone est à classer dans le registre des guerres d’indépendance car les Anglophones revendiquent le respect de la souveraineté de leur territoire telle qu’elle aurait dû être proclamée le 1er octobre 1961 selon les Nations Unies. Et les guerres d’indépendance jouissent de ce que j’appellerais une « présomption de vertu » en ceci que c’est la population qui en réalité porte ce mouvement et on lui trouve difficilement de défaut. Voilà pourquoi le pouvoir de Yaoundé s’est trouvé dans l’obligation d’infiltrer les groupes armés en zone anglophone, de créer d’autres en parallèle qui devaient commettre des exactions qui seront par la suite attribuées aux véritables combattants en vue de les discréditer vis-à-vis de la population et de la communauté internationale.

Comment savez-vous que le pouvoir de Yaoundé infiltre les groupes armés en zone anglophone ?

Plusieurs mois avant mon arrestation, j’avais déjà reçu des informations dans ce sens venant des sources proches des services de renseignement. En plus de cela, le jour de mon audition à la Sécurité Militaire, un agent de ce service m’a informé qu’ils ont mis en place une stratégie pour diviser les groupes armés en zone anglophone. Or on ne divise que ce qui est uni. Donc c’est le lieu pour moi de dire aux Camerounais de faire attention, tous les enlèvements contre rançons, les décapitations, les viols ne sont pas toujours le fait des groupes armés authentiques qui ont pris les armes en zone anglophone mais à 98%, sont le fait de ces bandes de voyous que certains pontes du régime Biya ont déversé dans la zone pour « infiltrer les combattants ambazoniens ». ( A suivre)

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

canal de vie

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo