Paul Atanga Nji : « La situation humanitaire est sous contrôle »
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Vous avez procédé jeudi à la distribution d’une partie de l’assistance humanitaire d’urgence en faveur des populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Peut-on faire le point de cette opération aujourd’hui ?
Il faut dire d’emblée que nous avons agi jeudi dernier sur très hautes instructions de Monsieur le président de la République qui a prescrit l’accélération de la mise à la disposition des populations de cette assistance humanitaire d’urgence. Il faut relever que depuis la mise sur pied du Plan d’assistance humanitaire d’urgence par le chef de l’Etat, ce sont environ 75 descentes sur le terrain qui ont été effectuées par le ministre de l’Administration territoriale et les responsables de la Protection civile dans les sept départements de la région du Nord-Ouest et les six du Sud-Ouest. Beaucoup de denrées alimentaires ont été mises à la disposition des populations nécessiteuses. A cela, il faut ajouter du matériel de couchage (matelas, couvertures…), les kits sanitaires, des engrais qui ont été distribués aux cultivateurs. Bien plus, ceux qui avaient besoin de refaire leurs habitations ont reçu du matériel de construction à la suite de la destruction de celles-ci par les terroristes. Soucieux qu’une solution définitive soit trouvée aux préoccupations des populations sur le terrain, le président de la République a donc demandé que soit accélérée la cadence de la mise à disposition de ces effets aux populations. Ce sont 55 camions pleins de matériels qui ont pris le chemin de ces deux régions jeudi dernier à cet effet. Je dois dire que cette assistance humanitaire n’est qu’une phase des différentes mesures qui ont été prises par le président Paul Biya pour trouver des solutions définitives aux préoccupations des populations des régions concernées.

Comment la répartition de ce matériel, qui visait à combler les besoins de 70 000 familles, se fait-elle sur le terrain, notamment pour les personnes se trouvant dans des zones reculées ?
Nous allons au-delà de ces 70 000 familles. Les camions qui ont été envoyés sont partis simultanément de Yaoundé et Douala. Cette assistance concerne à la fois les familles d’accueil, les déplacés internes. Nous disposons déjà de structures dans les deux régions, que ce soit dans le Nord-Ouest ou dans le Sud-Ouest sous la coordination des gouverneurs desdites régions. Ce sont ces structures qui prennent des dispositions, avec l’appui des responsables des forces de défense et de sécurité, pour toucher le maximum de personnes concernées. En clair, l’aide n’est pas destinée uniquement aux personnes vivant dans les chefs-lieux de régions. Les pouvoirs publics ont débloqué suffisamment de moyens pour assister ces déplacés internes qui sont aujourd’hui environ 152 000 et les autres couches ciblées par le Plan qui a été officiellement par le Premier ministre, sur instruction du président de la République le 20 juin 2018. Grâce à cette action de l’Etat du Cameroun, je peux dire aujourd’hui que la situation humanitaire est parfaitement sous contrôle. Le président Paul Biya y veille personnellement.

Vous avez été sur le terrain la semaine dernière avec les partenaires du Cameroun. Quelle est leur contribution à cette opération ?
Selon les principes des Nations unies, le calendrier de l’aide humanitaire doit être mis en place par le gouvernement. Les partenaires internationaux viennent en appui à ce que nous faisons déjà nous-mêmes. Ce qu’a du reste rappelé Mme Allegra Baiocchi, la coordonnatrice du Système des Nations unies au Cameroun. Certains se sont déjà manifestés. L’Etat a pris à bras-le-corps le problème en installant deux centres de coordination dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, ceci après que le président de la République a constaté quelques difficultés dans l’organisation de cette opération. On avait parfois des partenaires qui arrivaient sur le terrain à l’insu des autorités administratives. Ils prenaient par ce fait des risques énormes. Le portail des camerounais de Belgique. Or, il est important que nous assurions leur sécurité. Le Centre national de coordination créé par Monsieur le Premier ministre définit le cadre opérationnel en parlant de traçabilité et de transparence dans la gestion des différents dons. L’Etat a le droit de savoir quelle est la destination que prennent les dons de nos différents partenaires, dont nous apprécions le concours. Autant il est important d’apporter de l’assistance aux personnes en détresse et victimes de l’action des terroristes sécessionnistes, autant il n’est pas question que ces dons tombent, entre les mains de personnes malveillantes. Ce qu’elles ont à faire, c’est de déposer les armes et intégrer les structures du Comité national de démobilisation, de désarmement et de réintégration. Le président de la République a été clair à ce sujet : c’est là une porte de sortie offerte à ces compatriotes. Ils sont nombreux qui ont répondu à cet appel. Les structures du CNDDR leur donnent la possibilité de redevenir des citoyens à part entière en apprenant un métier. Il ne s’agit simplement pas de leur demander de déposer les armes sans proposer une alternative. Le Premier ministre, chef du gouvernement a visité ces structures récemment. On constate que les jeunes qui y viennent comprennent le bien-fondé de celles-ci. Vous savez que le Cameroun a accueilli près de 400 000 réfugiés dans les régions de l’Extrême-Nord, de l’Adamaoua et de l’Est. Nous avons su faire face à cette situation avec des moyens propres.Alors, comment va-t-on imaginer que lorsque nos propres concitoyens sont en détresse, que nous ne puissions pas réagir ? Le Plan d’assistance humanitaire d’urgence vient réaffirmer la capacité du Cameroun à faire face à cette situation. Il n’y a pas de crise humanitaire, encore moins de crise alimentaire. Nos partenaires sont allés voir comment les structures humanitaires fonctionnent sur le terrain.

Est-il possible pour ceux qui veulent faire des dons d’aller directement vers les struc- tures installées dans les deux régions ?
Ces structures sont créées pour assurer un meilleur encadrement à la fois des populations et des partenaires du Cameroun. Nous insistons sur la traçabilité. Les partenaires sont pour la plupart neutres. Ce principe n’exclut pas la traçabilité et la transparence. Nous avons parfois entendu certains organismes clamer qu’ils ont donné de l’aide pour 10 000 personnes, alors que celle-ci n’a même pas atteint 500 personnes. Il y a sur le terrain des ONG dont on peut se fier et d’autres pas. Le Centre de coordination nous permet d’identifier les partenaires, mais suit également leur fonctionnement. Ceci permet d’avoir une bonne information. Tout ne se fait plus uniquement au niveau de Yaoundé.

Quel rôle les forces de défense et de sécurité jouent-elles dans cette opération humanitaire ?
Il faut se féliciter, et même saluer le caractère républicain de nos forces de défense et de sécurité. Elles sont d’un grand apport dans cette opération. Les 55 camions qui ont été mis en route jeudi dernier l’ont été sous la protection de ces forces de défense et de sécurité. Elles encadrent cette distribution sur le terrain. Elles s’investissent énormément dans le cadre des actions civilo-militaires en procédant à la reconstruction des ponts, des écoles, des hôpitaux, des routes qui ont été brûlés ou détruits par des sécessionnistes. Certains enfants ont pu bénéficier des enseignements dispensés par des militaires, des gendarmes et des policiers. Je voudrais, au nom du président de la République, leur rendre hommage pour ces actions. Ces forces de défense et de sécurité nous sont d’un apport très appréciable sur le terrain, au-delà de leurs missions régaliennes de protection du territoire .

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