Inceste à Mfou : la victime emprisonnée, le suspect protégé ? L’affaire qui scandalise l’opinion
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Une vague d’indignation traverse l’opinion publique camerounaise depuis que le cas d’Alida Atangana, 27 ans, a été révélé. Cette jeune femme a porté plainte contre son père, Saint Désir Atango, pour inceste et viol. Pourtant, depuis le 6 juin 2025, elle est détenue à la brigade de gendarmerie de Mfou, tout comme sa sœur aînée, dans un contexte de silence judiciaire troublant. Le procureur de Mfou, Armand Mpaloa, informé de la situation, n’a jusqu’ici pris aucune mesure pour rétablir les droits de la victime.

L’affaire a éclaté après une confrontation entre les deux filles et leur père, le 5 juin. Selon des informations recueillies par la journaliste Cathy Yogo, le mis en cause aurait tenté de convaincre sa fille de retirer sa plainte en échange d’une somme d’argent issue de la vente d’un terrain. Refusant ce marché, Alida Atangana a été placée en détention, sans motif clair, et sa première plainte a mystérieusement disparu dans les couloirs de la gendarmerie puis du parquet.

Une deuxième plainte a été déposée, mais au lieu de déclencher une enquête rigoureuse, elle a mené à une nouvelle confrontation sans suite judiciaire.  Cette situation met en lumière de graves dysfonctionnements dans le traitement des dossiers liés aux droits des femmes et des victimes d’abus sexuels au Cameroun.

La détention prolongée d’Alida Atangana, sans comparution, sans chef d’accusation formel, est assimilée par de nombreux juristes à une violation flagrante de ses droits fondamentaux. Des ONG et collectifs féminins commencent à se mobiliser pour demander sa libération immédiate et l’ouverture d’une enquête indépendante. Pendant ce temps, la jeune femme, séparée de son enfant, affaiblie psychologiquement, envisagerait de céder à la pression et de retirer sa plainte. Ce retrait pourrait permettre à son père d’échapper une nouvelle fois à la justice.

Ce drame judiciaire remet sur la table la question de l’impunité, du pouvoir de certains réseaux au sein de la justice camerounaise, et de l’abandon des victimes de violences sexuelles. Il interpelle également sur la nécessité de réformes profondes pour protéger efficacement les personnes vulnérables, en particulier dans les milieux familiaux où le silence est souvent imposé par la peur ou l’autorité.

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