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© Mutations : Jean De Dieu Bidias
- 14 May 2019 00:58:00
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CAMEROUN :: Dialogue : La déroute des faucons :: CAMEROON
La décision du chef de l’Etat de relancer le dialogue en vue d’une sortie de crise sonne comme un désaveu des partisans de l’option armée.
Avec la décision présidentielle de relancer le dialogue en vue d’une sortie de crise définitive dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les partisans de l’option armée se voient inéluctablement perdre la main sur une situation qu’ils auront contribué consciemment ou inconsciemment à envenimer. Qu’il s’agisse du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, du ministre d’Etat, ministre de la Justice, Laurent Esso, du ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, de l’ex-ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, ou du gouverneur de la région du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilaï, etc., tous ne se sont plus pris exprimés publiquement sur la crise anglophone depuis plusieurs mois. Et, dans la recherche des solutions pacifiques à ce conflit, ces cinq faucons seront certainement tenus à bonne distance. Le premier avait soutenu, dès les premières manifestations des enseignants et des avocats, qu’ « il n’y a pas de crise anglophone ». Il avait comparé les combattants séparatistes à une horde de bandits qui allait être très vite être mise hors d’état de nuire.
Laurent Esso, convaincu de ce que les avocats anglophones, en boycottant les prétoires, étaient dans une logique de surenchère, avait lancé cette boutade : « Quand ils auront faim, ils reviendront devant les tribunaux ». L'info claire et nette. Pour Jacques Fame Ndongo, il s’agissait d’un groupuscule d’agitateurs qui tentait d’exprimer « des problèmes d’ordre politique, notamment soit le fédéralisme, soit la sécession. Evidemment, cela est non négociable, ainsi que l’a souligné fort opportunément le chef de l’Etat […] Donc, il n’y aura aucun printemps anglophone ».
Issa Tchiroma fait également partie de cette ligne dure qui s’est toujours inscrite en faux contre le dialogue sous quelque forme que ce soit, « avec les terroristes ». Dans le bêtisier de la crise anglophone, Okalia Bilaï aura certainement été le plus maladroit. S’adressant aux élites des deux régions, il déclarera en octobre 2017 : « Que chacun descende dans sa famille, dans son village arrêter son chien [les manifestants, Ndlr]. Si ces chiens continuent à aller dans la rue pour mordre, c'est-à-dire, détruire, ils vont rencontrer les forces de sécurité ». Ces partisans de la force pour résoudre une situation qui avait tout l’air d’une crise sociale au début, sont comme désavoués aujourd’hui par le président de la République, Paul Biya, au profit de personnalités moins sulfureuses.
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