CRISE ANGLOPHONE : La douche froide du sénat américain aux sécessionnistes
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Dans une résolution adoptée le 10 mai 2019, la Chambre haute du Congrès des États-Unis exhorte les groupes armés à mettre un terme aux violences et à engager un dialogue large, sans conditions préalables avec le gouvernement camerounais, pour résoudre le conflit dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Le Sénat américain condamne les violences dans les régions anglophones et exhorte les groupes séparatistes à engager un dialogue large, sans conditions préalables, avec les représentants du gouvernement camerounais, ainsi que la société civile et les chefs religieux, afin d'exprimer pacifiquement leurs griefs et de s'engager de manière crédible dans des efforts non-violents pour résoudre le conflit. L'info claire et nette. A travers cette résolution, le Sénat américain somme les groupes armés du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, de «cesser immédiatement de commettre des violations des droits de l'Homme, notamment des meurtres de civils, l'utilisation d'enfants soldats, la torture, les enlèvements et l'extorsion de fonds».

Les élus américains appellent en même temps les séparatistes opérant en zone anglophone, depuis 2016, à mettre un terme aux attaques contre les écoles, les enseignants et les responsables de l'éducation, afin de permettre le retour en toute sécurité de tous les élèves en classe. «En 2017, les séparatistes ont lancé une campagne visant à faire pression sur les autorités scolaires des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest afin de déclencher une grève dans le cadre du boycott du gouvernement camerounais, et ont commencé à incendier des bâtiments scolaires, menaçant de violences et à des enlèvements contre rançon pour les enfants et les enseignants qui ont défié le boycott », précisent les sénateurs.

Lesquels regrettent par ailleurs «que de nombreux observateurs des droits de l'Homme ont documenté des séparatistes armés assassinant des chefs traditionnels et ciblant des civils, notamment des femmes, des enfants et des personnes âgées, qui sont perçus comme soutenant ou travaillant avec le gouvernement camerounais ». Ce pourquoi il est demandé de mettre fin à l'incitation à la violence et aux discours de haine de la part de la diaspora; de libérer immédiatement tous les civils illégalement détenus ou kidnappés dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

530 000 DÉPLACÉS

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies a déclaré en avril 2019 que plus de 530000 personnes ont été déplacées à l'intérieur dans les zones touchées par le conflit anglophone. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a signalé que plus de 32000 réfugiés camerounais sont enregistrés au Nigéria. Par conséquent, la Chambre des représentants condamne fermement les exactions commises dans les régions anglophones du Cameroun «par les forces de sécurité et les groupes armés du gouvernement camerounais, notamment les exécutions extrajudiciaires et les détentions, l'utilisation de la force contre des civils, ainsi que la violation des libertés de la presse». Elle exhorte toutes les parties, y compris les groupes d'opposition politique, à faire preuve de retenue et à veiller à ce que les manifestations restent pacifiques.

Cette sortie des sénateurs américains intervient après la gifle infligée aux adversaires du régime, par la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme (UN-HCHR), au terme de sa visite du 1er au 4 mai 2019 au Cameroun, à l’effet d’évaluer objectivement les actions à poser pour un retour à la paix. Camer.be. Alors que les contempteurs du pouvoir de Yaoundé voyaient en elle une alliée mais surtout une [autre] interlocutrice qui pourrait porter leurs «récriminations », Michelle Bachelet, qui avait pris soin d’écouter les tenants du pouvoir jusqu’au sommet de l’État, l’opposition et la société civile, a, à son retour au siège du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme à Genève en Suisse, administré une douche froide à ceux qui s’attendaient à ce qu’elle s’oppose aux autorités camerounaises.

COOPÉRER

«Michelle Bachelet se félicite de la volonté du Cameroun de coopérer pour faire face aux crises des droits de l'Homme» est le titre de l’article publié le 6 mai 2019 sur le site de l’institution qu’elle dirige à propos de sa visite au Cameroun. Revenant sur la crise anglophone, le chef de l’UN-HCHR avance que «les forces de sécurité ont [également] été accusées d'avoir commis de graves violations, notamment des assassinats extrajudiciaires et des actes de torture, à l'encontre de civils et de combattants capturés dans le Nord et dans l'Ouest».

Mais, Michelle Bachelet, ancien femme d'État chilienne de 2006 à 2010, précise en ce qui concerne les séparatistes: «Dans les deux régions occidentales, les écoles, les hôpitaux et d’autres infrastructures essentielles ont été ciblés et détruits par les différents groupes séparatistes; des employés du gouvernement, y compris des enseignants qui ont osé continuer à enseigner, ont été pris pour cibles et assassinés ou enlevés». A ce propos, indique-t-elle, «il n'y a aucune logique dans leur comportement. S'ils militent pour plus d'autonomie, pourquoi chercher à priver leurs propres enfants de l'éducation, pourquoi tuer les enseignants et détruire les installations de santé ? C'est nihiliste».

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