Yaoundé-Washington : Vérités sur des sujets qui fâchent
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Les Etats-Unis réagissent sur le départ de soldats américains de Garoua et les sanctions annoncées contre des autorités camerounaises.

L’information est confirmée par un diplomate américain en poste à Yaoundé. Des militaires de l’armée américaine quittent le Cameroun. Ils ne s’en iraient pas de la Base aérienne de Garoua [région du Nord], où ils sont en poste depuis 2015, parce que le climat entre Yaoundé et Washington se détériorerait, comme l’analysent certains observateurs. Selon le porte-parole de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun, Lee McManis, « les soldats partent dans le cadre d'une rotation normale, et non à la suite d’un changement, perçu ou non, dans les relations entre les Etats-Unis et le Cameroun ».

Au sein de l’opinion publique pourtant, la réduction du budget de l'aide militaire et de la sécurité apportée au Cameroun est perçue comme étant un signe de désapprobation des Etats-Unis face aux violations présumées des droits de l'Homme dont est fréquemment accusé le Cameroun au travers de ses forces de défense et de sécurité (Fds) sur le terrain, dans la lutte contre Boko Haram et dans le cadre de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. L'info claire et nette. Là encore, le porte-parole précise que « cette rotation normale des soldats n’est pas liée à la récente annonce d’une réduction de l’assistance sécuritaire, découlant de désaccords avec le Cameroun sur les questions des droits humains. Il précise néanmoins que « la paix et la sécurité durables ne sont possibles que dans un cadre de respect des droits humains et de primauté du droit ».

Au sujet du respect des droits de l’Homme dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, dans une interview accordée au site internet jeune afrique.com, avant sa récente audience avec le chef de l’Etat, Paul Biya, le sous-secrétaire d’Etat américain en charge les affaires africaines, Tibor Nagy, exprimait déjà des inquiétudes. « Monsieur Afrique » du président Donald Trump, déclarait à ce propos : « Soit, il [le gouvernement camerounais, Ndlr] ne réalise pas la gravité de la situation, soit il décide de ne pas s’engager totalement dans la résolution de cette crise. C’est particulièrement frustrant car, nous pensons qu’il y a des choses que le gouvernement pourrait faire pour faire baisser la tension. Je reçois plus d’emails sur le Cameroun que sur n’importe quel autre problème en Afrique : entre 10 et 20 par jour, avec des photos et des vidéos horribles des gens décapités à la machette, de forces de sécurité se livrant à des actes terribles… […] Nous avons besoin d’une désescalade de la situation ».

Sanctions

Lee McManis précise que « l’ambassade des États-Unis oeuvre à la promotion de la paix et de la sécurité dans la région en nouant des partenariats avec les gouvernements africains, y compris le Cameroun ». Cet objectif, ajoute-t-il, n'a pas changé. « Le Cameroun a été et continue d’être un partenaire important dans la lutte contre Boko Haram et d’autres menaces à la sécurité de la région », indique le diplomate. Faisant allusion aux sanctions qu’aurait prises l’administration américaine à l’encontre de personnalités camerounaises, relativement au rôle qu’on leur attribue dans l’enlisement de la crise anglophone, Lee McManis révèle qu’« en ce moment, il n’est prévu aucune sanction ». Affaire à suivre.

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