CURIOSITE : Un militaire vole la moto d’un «benskineur»
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: CURIOSITE : Un militaire vole la moto d’un «benskineur» :: CAMEROON

Le soldat est accusé d’avoir fait usage d’un poignard pour dépouiller un mototaximan de son engin et de l’avoir revendu par la suite. Il a plaidé coupable.

Le soldat Bell Henri Emmanuel, matelot de 1ère classe, est dans l’expectative. Ce 5 mars est une date décisive dans sa vie. Et pour cause, c’est ce jour que le Tribunal militaire de Yaoundé qui examine le litige qui l’oppose au ministère public au sujet d’un supposé vol d’une moto appartenant à M. Oumarou Issah a prévu de prononcer le verdict. Le militaire, visiblement dans la quarantaine, est en effet traduit devant la juridiction d’exception pour répondre des faits de vol aggravé et de violation de consignes présumés. M. Bell plaide coupable mais justifie le forfait par un «état de nécessité » disant que son acte visait à porter secours à sa fille gravement malade. Un temps placé en détention, l’accusé a bénéficié d’une liberté conditionnelle. Le 5 février dernier, chaque partie a présenté ses derniers arguments pour convaincre le tribunal de faire pencher la balance de son côté.

Prenant ses réquisitions finales, le ministère public a profité de la tribune offerte pour revenir sur le fond de l’affaire. Il indique que dans la nuit du 8 au 9 février 2016, l’accusé a sollicité M. Oumarou Issah, conducteur de mototaxi à Mbalmayo, pour une course vers la localité de Mengueme au prix de 5 mille francs. Au cours du trajet, le militaire va violemment s’emparer de la moto en tenant le conducteur en respect avec un poignard. M. Bell une fois en possession de la moto s’est rendu dans la localité de Campo où il était en service au moment des faits. Puis va vendre la moto querellée à un de ses camarades en fonction au Bataillon des fusiliers marins de Kribi au prix de 150 mille francs.

Dénégations

Toutefois, c’est à travers l’exploitation du téléphone portable de l’accusé oublié sur le lieu du crime que la sécurité militaire (Semil) va interpeller l’épouse de M. Bell. Et cette dernière va conduire les enquêteurs vers la cachette de son mari. Pour se tirer d’affaires, le militaire incriminé va justifier son supposé forfait en racontant qu’il avait urgemment besoin d’argent pour soigner sa fille très souffrante à Campo. Il indique avoir lui-aussi été victime d’un abus de sa hiérarchie qui a, sans raison valable, bloquer ses bons de caisses pendant des mois. Le privant de son salaire.

Le ministère public a signalé que l’accusé n’a jamais restitué la moto litigieuse. Et d’ajouter que lorsqu’on a présenté le poignard scellé à l’accusé pendant son audition, il s’est défendu en disant qu’il ne l’a pas utilisé pour opérer son coup. «Le fait pour un militaire de voler constitue une violation de consignes caractéristique d’un comportement amoral», a conclu le ministère public souhaitant que l’accusé soit déclaré coupable pour toutes les charges. Dans sa plaidoirie, Me Ayuk, l’avocat du soldat Bell, a opposé que les infractions imputées à son client ne sont pas constituées. Camer.be. Il déclare que M. Oumarou Issah, la victime, qui n’a pas comparu, est en réalité l’ami de son client qui a gracieusement donné sa moto afin que l’accusé se rende au chevet de sa fille à Campo. D’où l’état de nécessité soulevé par la défense. Il soutient que l’engin litigieux a plutôt été placé en gage contre 200 mille suffisant pour payer les soins… Pour lui, cette action ne saurait être qualifiée de vol : «reconvertir un bien d’autrui n’est aucunement un vol» . Les parties seront départagées ce 5 mars 2019. Sauf report.

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo