ENLISEMENT : Le procès de Me Harrissou bloqué à la Cour d’appel
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L’affaire du notaire et son coaccusé a connu un énième renvoi. Le représentant du parquet de cette juridiction qui la qualifie de «dossier sensible» attend toujours les instructions de sa hiérarchie. Les avocats des appelants, quant à eux, parlent de violation flagrante des droits de la défense.

Après le Tribunal militaire qui avait condamné à 3 ans de prison ferme, Me Harrissou, notaire à Maroua, peine qu’il a déjà purgée, alors que son coaccusé Aboubakary Siddiki, homme politique, écopait de 25 ans d’emprisonnement ferme, l’affaire s’est transportée devant la Cour d’appel du Centre, où Me Harrissou, et son coaccusé en détention à la prison principale de Yaoundé-Kondengui, ont répondu présents à l’audience criminelle militaire du 16 novembre 2018. Mais les deux accusés sont rentrés déçus, l’ouverture des débats ayant été renvoyée à l’audience du 20 décembre 2018, à la demande du commissaire du gouvernement (procureur de la république). La représentante du parquet a qualifié l’affaire Harissou de «dossier signalé» ; ce qui signifie en d’autre terme, dossier délicat. Et qu’elle attend pour cela les instructions de sa hiérarchie.

Une demande de report qui a créé le tollé dans la salle du côté des avocats de la défense. Ils estiment que l’attitude de la représentante du parquet est une insulte ; un mépris à leur endroit ainsi qu’aux accusés qui ont passé toute la journée dans la salle pour voir leur affaire renvoyée à 18h. Pour eux, le fait que l’affaire soit à son huitième report est une violation flagrante aux droits de la défense. L'info claire et nette. Surtout que ce sont les accusés qui ont interjeté appel et non le commissaire du gouvernement. Le tribunal, qui a été attentif à leurs préoccupations, a promis ouvrir les débats à la prochaine audience.

Ce qu’il convient d’appeler «l’affaire Harissou» dans laquelle Me Abdoulaye Harissou et Aboubakary Siddiki sont les principaux accusés, remonte à 2013. Les deux personnes avaient été renvoyées en jugement en coaction devant le Tribunal militaire pour avoir chacun d’entre eux, aidé, facilité la préparation de divers crimes. Le juge d’instruction estimait qu’ils avaient provoqué de quelque manière que ce soit, ou donné des instructions pour la commission du crime d’assassinat. Ils avaient aussi été rendus comptables du délit de détention et port illégaux d’armes et munitions de guerre. Ces faits auraient été perpétrés dans la région de l’Est par des rebelles tchadiens, centrafricains et soudanais, entre autres, entre octobre et décembre 2013.

Dans le second volet de l’accusation, le notaire et l’homme politique sont inculpés de participation à des hostilités contre la République du Cameroun. Il leur était, par ailleurs, reproché d’avoir favorisé lesdites hostilités. Enfin, ils étaient appelés à s’expliquer devant le Tribunal militaire de Yaoundé, des charges de tentative par la violence, de modifier les lois constitutionnelles, renverser les autorités politiques instituées par lesdites lois ou de les mettre dans l’impossibilité d’exercer leurs pouvoirs.

Seul gardé dans les liens de la dernière accusation, Me Abdoulaye Harissou a répondu des imputations d’outrage au président de la République du Cameroun. Il aurait écrit, selon le juge d’instruction Tsuite, par tout moyen destiné à atteindre le public, notamment un communiqué, traité le chef de l’Etat d’«incapable physique et politique ». Ce sont ces chefs d’accusation qui ont conduit la justice militaire à les condamner à des peines de prison ferme, qu’ils jugent injustes et excessives dans leur appel.

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