RACISME : Un Blanc refuse de reconnaître son enfant fait avec une Noire
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D’origine franco-suisse, il craint qu’en portant son nom dans l’acte de naissance, l’enfant dont la mère est d’origine camerounaise va bénéficier de son immense fortune. Mais préfère s’en occuper dans l’anonymat.

Chaque enfant a naturellement un père biologique. La petite Natacha, 3 ans, a séché ses cours le 29 octobre 2018. Ce jour-là, drapée dans un tablier bleu-ciel marron, elle accompagnait sa mère Vanessa au Tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé Ekounou. Sa génitrice y a introduit une requête en reconstitution d’acte de naissance. Ce qui signifie qu’elle sollicite une décision de justice ordonnant à un officier d’état civil de dresser un acte de naissance à son enfant, ceci après le délai de six mois imparti par la loi.

En effet, Vanessa, la quarantaine sonnée, raconte qu’elle a fait son enfant Natacha avec M. Lesauvage (c’est le nom que nous lui donnons, NDLR), un blanc de nationalité franco-suisse. L’enfant est né le 21 septembre 2015 à Yaoundé. Depuis lors, elle se bat bec et ongle pour que son compagnon âgé de 45 ans, «témoin de Jéhovah», accepte que son nom soit mentionné dans l’acte de naissance comme père. L'info claire et nette. Mais l’expatrié refuse ostensiblement d’assumer sa paternité. Et pour cause, «quand j’ai conçu, il m’a intimé l’ordre d’avorter. J’ai refusé. Il s’est désengagé. Il m’a prévenu que pour rien au monde il n’acceptera d’assumer cette paternité».

Chose curieuse, Vanessa indique que sa relation amoureuse avec M. Lesauvage ne s’est pour autant pas arrêtée malgré sa mise en garde. «On a continué de fonctionner ensemble, jusqu’à deux semaines de l’accouchement. C’est même lui qui a préparé la layette». «Est-ce que ce monsieur est marié ?», s’est enquis le tribunal. Vanessa va répondre par la négative. «Mais pourquoi il ne veut donc pas reconnaître son enfant ?», interroge le tribunal. Selon la dame, les raisons avancées par M. Lesauvage, pour refuser de reconnaître son enfant sont essentiellement matérialistes. À la limite racistes. Dans une longue prise de parole, Vanessa va expliquer que son copain lui a confié qu’il est descendant d’une lignée «très riche.

Ses parents sont originaires d’Amiens en France. Ils ont beaucoup de biens. Son grand-père a laissé beaucoup d’immeubles en Suisse et en France». Problème. «Il dit que si son nom est inscrit dans l’acte de naissance, ma fille va bénéficier de sa fortune, alors que je n’ai pas travaillé pour mériter ces biens».

Protocole d’accord

Intarissable dans la narration de ses déboires, Vanessa rassure qu’elle n’a pas baissé les bras après la naissance de Natacha. Au contraire. Elle a d’abord saisi le service social de l’ambassade de France au Cameroun. Là-bas, les dirigeants de la chancellerie se sont dits impuissants à examiner son cas au motif que son enfant n’est pas reconnu comme citoyen français. Et, l’ont conseillé de saisir plutôt un service des affaires sociales camerounais.

Par la suite, elle a pu conduire M. Lesauvage quasiment manu militari devant un service des affaires sociales de Yaoundé où ils ont trouvé un terrain d’entente. Son copain s’est dit prêt à payer gros en contrepartie de rester dans l’anonymat. «On a signé un protocole d’accord. Il reconnaît qu’il est le géniteur de l’enfant mais permet à quelqu’un d’autre de porter son nom comme père dans l’acte de naissance de l’enfant». camer.be.À travers le fameux protocole d’accord qui a été légalisé par l’autorité administrative, M. Lesauvage s’engage à verser 50 mille francs par mois pour la pension alimentaire de Natacha. «C’est pas très régulier, mais il donne quand même.» La plaignante déclare avoir découvert pendant l’examen de son cas au service des affaires sociales qu’elle n’est pas la seule victime des aventures sexuelles de M. Lesauvage. Ce dernier est plûtot régulier dans les locaux.

Selon Vanessa, deux autres Camerounaises avaient elles aussi saisi le même service pour dénoncer l’attitude irresponsable de M. Lesauvage qui se refuse à assumer la paternité de leurs enfants. «L’une de ses femmes lui a porté plainte. Il a versé 800 mille pour qu’elle retire sa plainte.» «Est-ce qu’il est au courant de cette procédure», interroge le tribunal. Vanessa affirme que son copain a une pichenette pour ne pas comparaître, «il prend souvent l’avion pour la France et revient après l’audience.» «C’est parce que vous cherchez seulement les blancs. Je vous envoie au parquet, là-bas on sait ce qu’il y a lieu de faire», va rassurer le tribunal.

«Je l’ai aimé comme homme pas à cause de la couleur de sa peau, ni à cause de son argent», s’est défendue Vanessa. Le dossier est transféré au ministère public pour qu’il fasse son enquête et prenne ses réquisitions dans l’affaire. L’audience reprend le 19 novembre 2018 pour l’audition des témoins. À moins que M. Lesauvage ne décide entre-temps de changer d’avis en assumant ses actes à visage découvert.

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