COLLUSION : Ils «ravitaillaient» Boko Haram en zoua-zoua
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Deux hommes sont accusés d’avoir fourni à la secte djihadiste du carburant frelaté et des produits de première nécessité. Et revendaient au marché noir les biens arrachés aux populations victimes des exactions de la secte.

Ils ont une mine frêle et la barbe de plusieurs jours. MM. Madi Malloum et Ousmane Abba alias Kodja sont originaires de la localité de Pete, dans le département du Diamaré, région de l’Extrême-Nord. Avant leur placement en détention provisoire à la prison principale de Yaoundé-Kondengui, en septembre 2015, ils exerçaient respectivement les professions de conducteur de taxi et de vendeur de friperie à Maroua. Ils passent en jugement devant le Tribunal militaire de Yaoundé. Le ministère public les accuse des faits de complicité présumée d’acte de terrorisme. Les mis en cause clament leur innocence.

Le 5 novembre 2018, l’audience a été reportée à cause de l’absence de l’avocate des accusés. Le 14 août 2018, le ministère public avait déroulé les faits au centre du procès public intenté aux deux mis en cause. Il indique que les mis en cause ont été interpellés dans la localité de Baikoum, dans la région de l’Extrême-Nord. C’était à la suite d’une dénonciation anonyme. Les investigations menées par les fins limiers de l’armée ont permis de découvrir que les accusés «avaient une certaine proximité avec la secte Boko Haram».

Selon le ministère public, M. Madi Malloum, conducteur de taxi, et son compagnon d’infortune, M. Ousmane Abba alias Kodja, ravitaillaient en effet la secte djihadiste en carburant frelaté, en denrées alimentaires et bien d’autres produits de première nécessité. L'info claire et nette. Et, les deux acolytes recevaient des adeptes de Boko Haram, divers biens arrachés aux populations des localités touchées par la guerre totale menée contre la nébuleuse secte djihadiste. Ils étaient chargés d’écouler lesdits biens au marché noir. Les recettes issues de la vente étaient ensuite reversées aux dirigeants de la secte pour entretenir leurs troupes au front.

L’autre récrimination forte retenue à l’encontre des accusés est le renseignement qu’ils auraient pris l’habitude de livrer aux djihadistes sur les positions des militaires de l’armée camerounaise engagés au front. Pour convaincre le tribunal de la gravité de ces actes, le ministère public a fait référence à deux événements douloureux enregistrés dans deux localités situées dans le département du Mayo Danay en décembre 2014. L’accusation soutient mordicus que «leur renseignement a facilité l’attaque des villages Magdeme et Double qui a fait plus de 200 morts».

Après l’exposé des faits au centre des poursuites judiciaires engagées à l’encontre des accusés, le ministère public a souhaité que le tribunal requalifie les charges d’acte de terrorisme à ceux de financement d’acte de terrorisme : «du fait de l’apport à Boko Haram des fonds et du ravitaillement en produits de première nécessités». Il a ensuite versé au dossier de procédure les procès-verbaux de l’enquête policière menée par les éléments du Secrétariat d’État à la Défense (SED). L’audience avait été reportée pour que le tribunal se prononce sur la suffisance ou non des éléments de preuves versés par l’accusation. Étape de la procédure qui précède l’interrogatoire éventuel des mis en cause.

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