ABSTENTION : Les témoins du TCS boycottent le procès du port de Kribi
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Ils sont attendus depuis plusieurs mois devant la barre pour témoigner sur les supposées irrégularités constatées lors du processus d’indemnisation du site du port de Kribi. Mais, le parquet qui les a cités s’est lassé d’attendre leur comparution.

Le 56 accusés de l’affaire des indemnisations du site de construction du complexe industrialo-portuaire de Kribi peuvent pousser un ouf de soulagement. La procédure judiciaire qui les vise devant le Tribunal criminel spécial (TCS) va pouvoir avancer. Le ministère public a finalement renoncé à faire entendre ses sept derniers témoins. Il a indiqué le 16 août 2018 qu’il va démontrer les charges qui incriminent chaque accusé «sur pièces».

Son réquisitoire intermédiaire sur la suffisance des éléments de preuves à charge est programmé le 12 septembre 2018. C’est en effet depuis le mois de mars 2018 que l’examen du dossier de l’affaire dite des indemnisations du port en eau profonde de Kribi fait du surplace. Les audiences, souvent programmées sur deux voire trois jours, étaient systématiquement reportées pour «la comparution des témoins du ministère public». Seul, Jean Marie Vianey Bendengue, inspecteur général au ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf ), a comparu le 26 février 2018 comme témoin du ministère public. Il est par ailleurs le représentant du Mindcaf, qui est partie civile dans la procédure.

Lors de sa déposition, M. Bendengue a indiqué avoir conduit à Kribi, du 28 février au mois d’avril 2011, une mission d’enquête et de contre-expertise constituée, entre autres, des représentants des ministères de la Forêt, de l’Environnement, de l’Agriculture. La Mission de contre-expertise était chargée de faire la lumière sur la centaine de requêtes en contestation, enregistrées lors de la première phase du paiement des indemnisations des habitants du site de construction du port de Kribi.

Les investigations menées sur place ont permis de déceler plusieurs irrégularités et malversations présumées mises, principalement, à la charge de la Commission locale de constat et d’évaluation des biens et des constructions sur l’actuel site portuaire qui avait mené ses travaux en 2009 sur une superficie de 26 mille hectares. Les écarts décriés résultaient de la surévaluation des cultures, l’absence de levées topographiques, le grossissement des superficies, l’énumération des biens fictifs, l’existence des contrats de contrepartie entre certains membres de la commission locale d’évaluation et de constat et les présumés bénéficiaires des indemnisations, la délivrance des titres fonciers sur des terrains déjà déclarés d’utilité publique, etc.

Selon le témoin, «quand le décret d’utilité publique est pris, toutes les transactions sur le terrain sont suspendues, les constructions arrêtées. On autorise néanmoins l’achèvement des procédures d’immatriculation engagées avant le décret». Les irrégularités relevées à Kribi avaient permis de procéder au toilettage du premier décret d’indemnisation pris par le Premier ministre (PM) sur la base du rapport de la commission locale d’évaluation et de constat, conduite par Jean François Villon, préfet de l’Océan à l’époque des faits, dont les données chiffraient l’indemnisation à 23,6 milliards de francs. Les données de la Mission de contre-expertise avaient permis au PM de prendre un second décret d’indemnisation ramenant le montant à 14,5 milliards alloués aux personnes touchées par les travaux de construction du port de Kribi.

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