Cameroun: Présidentielle 2018: Les enjeux
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Cameroun: Présidentielle 2018: Les enjeux :: CAMEROON

Au-delà de l’espoir d’une coalition des forces de l’opposition contre le régime en place au Cameroun, il faudra plutôt regar- der du côté de l’idéologie politique de chaque candidat, mais surtout de celle du parti politique ou du mouvement qui le présente, ce d’autant plus que la crise so- ciale qui séjourne depuis longtemps dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a fini par imposer la forme de l’Etat et la gestion des richesses communes comme les sujets principaux des débats dans nos medias.

Par cet article, nous lançons une alerte pour qu’aucun citoyen ne vote sans connaître les enjeux véritables de cette élection du 07 octobre prochain.

Entre autres enjeux de l’élection présidentielle qui aura lieu bientôt dans notre pays, la crise sociale est venue imposer la sienne comme une réalité à même de scinder l’opposition en deux parties qui ne peuvents’entendre au-delà de tout changement et de toutes aspirations au changement dans la mesure où parmi les partis d’opposition, on en trouve qui sont pour le fédéralisme et ceux qui en sont contre, voire pour une décentralisation effective et poussée telle que les textes en vigueur l’établissent aujourd’hui malgré le frein que des pontes du régime imposent à son implémentation.

Ainsi donc trois possibilités de choix seules sont présentées au camerounais.

Soit la continuité avec le parti en place depuis plus de deux décennies, voire trente-quatre si l’on considère que le RDPC est le fils de l’Union National Camerounaise (UNC) né en 1985 au Congrès de Bamenda,

Soit encore choisir un candidat de l’opposition qui est pour une République unitaire décentralisée,

Soit enfin porter son choix à un parti qui a pour projet de société le fédéralisme avec ses conséquences légales.

Ce que l’électeur doit avoir en esprit dès ce jour c’est que l’on ne choisit pas un président de la république parce que ce dernier est issu de sa tribu ou de sa ville, mais parce que celui qui sollicite sa voix est porteur des valeurs qu’il croit bonnes pour la société toute entière.

Dans le premier choix, il n’est pas trop de commentaire à faire car tout le monde connait son champion, ses possibilités, ses limites et sa position quant à la forme de l’Etat et ce qu’il a proposé jusqu’ici pour la redistribution des richesses de la communauté nationale. Ce choix est porté par le RDPC qui est le parti au pouvoir et qui a avec lui aujourd’hui une coalition de presque vingt-huit partis satellitaires parmi lesquels vingt, dès le vendredi, 20 juillet 2018 à Yaoundé, ont annoncé leur soutien au candidat Paul Biya avec pour justificatif du ralliement, le contexte sécuritaire et l'absence d'une candidature unique de l'opposition.

Les plus connus restent les mêmes qui hier encore faisaient partie de la majorité présidentielle issue de la présidentielle d’octobre 2011. On parle ici de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) de l’honorable Bapooh Lipot pour qui « au regard des enjeux, en attendant que l’opposition camerounaise puisse proposer à son peuple une alternative structurée, nous disons que nous ne pouvons pas porter notre choix sur l’aventure », le Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC) de Issa Tchiroma, le ministre de l’information et porte-parole du gouvernement pour qui le Président Paul Biya est le meilleur leader en ce moment de crise, l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) de Bello Bouba Maïgari, l’actuel ministre d’Etat en charge du tourisme et des loisirs, le Mouvement pour la Défense de la République (MDR) de Dakolé Daïsala, pour ne citer que ceux-là.

Deux nouveaux poids, transfuges de l’opposition radicale ont également rejoint le camp de la majorité contre toute attente.

Il s’agit du Nouveau Mouvement Populaire (NMP) de Banda Kani un ancien du Manidem et les Patriotes Démocrates pour le Développement du Cameroun (Paddec) du l’avocat Jean de Dieu Momo, beaucoup plus connu comme l’opposant le plus radical contre le régime en place.

Dans le deuxième choix, nous tombons dans l’opposition qui est pour la continuité de la forme actuelle de l’Etat, mais avec une accélération de la mise en place des institutions de la décentralisation, voire une régionalisation effective. Nous pouvons citer l'Alliance pour la Démocratie et le Développement (ADD) dont les capacités réelles à diriger sont énormes vu le parcours politique de son champion en la personne de Garga Haman Adji qui serait, selon certaines indiscrétions, le seul vrai politicien expérimenté, si l’on prend
en compte l’expérience et les postes de gestion occupées, à même de faire le poids face à Paul Biya dans cette présidentielle 2018.

Nous y avons aussi le Peuple Uni pour la Rénovation Sociale (PURS) du jeune Serge Espoir Matomba, le mouvement UNIVERS du professeur Nkou Mvodo qui présente Cabral Libii, le plus jeune candidat de cette échéance.

Dans le troisième et dernier choix, nous avons le Social Democratic Front (SDF) de Ni John Fru Ndi qui présente Joshua Osih, le MRC de Maurice Kamto qui dit en être favorable sans en prendre clairement position, le Mouvement NOW qui présente Akere Muna, le MNCC de Franklin Afanwi, qui tous déclarent changer la forme actuelle de l’Etat pour le fédéralisme, si jamais l’un d’eux est porté à sa tête.

Ainsi, contrairement au choix apparent d’alternance posé entre le RDPC et un candidat issu de l’opposition, le vrai choix des urnes serait plutôt celui à faire entre les unitaristes et les fédéralistes. Ce sera soit à l’un, soit à l’autre que le peuple aura à remettre le Cameroun pour une destinée que la majorité aurait choisi au soir du 07 octobre 2018.

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