Cstar au Cameroun : Akere Muna dénonce une nouvelle spoliation des hydrocarbures
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Cstar au Cameroun : Akere Muna dénonce une nouvelle spoliation des hydrocarbures :: CAMEROON

La création de CSTAR, présentée comme un Dépôt de sécurité stratégique pour les réserves de carburant au Cameroun, suscite une vive controverse. Akere Muna, avocat et candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2024, dénonce une « nouvelle manœuvre de spoliation des ressources énergétiques camerounaises ». Ce projet, porté par la Société nationale des hydrocarbures (SNH), la Tradex et le consortium marocain Ariana Rcg, cristallise les inquiétudes sur la transparence énergétique et la gouvernance publique.  

Un projet stratégique aux zones d’ombre  
Officiellement lancé le 25 avril 2024 à Dubaï, CSTAR ambitionne de stocker 250 000 tonnes métriques de carburant au Port autonome de Kribi. Adolphe Moudiki, directeur général de la SNH, défend une initiative « vitale pour sécuriser l’approvisionnement régional ». Pourtant, la nomination de Nathalie Moudiki (son épouse) à la tête du conseil d’administration et l’absence d’appel d’offres public alimentent les suspicions.  

Akere Muna, figure de la lutte anticorruption, rappelle le précédent du scandale Glencore : « Des responsables ont vendu notre pétrole à prix bradés contre des pots-de-vin, privant l’État de milliards. Aujourd’hui, CSTAR reproduit ce schéma opaque. » Le choix d’Ariana Rcg, consortium marocain méconnu dans le secteur énergétique, interroge. « Qui sont les bénéficiaires réels ? Pourquoi aucun audit indépendant ? », s’insurge-t-il.  

Gouvernance opaque et risques de détournement  
Le modèle de CSTAR illustre selon lui une gestion désastreuse des hydrocarbures, où « les fonds publics profitent à une élite affairiste ». La SNH, entreprise publique, est accusée de fonctionner comme une « caisse noire » pour des intérêts privés. Tradex, filiale de la SNH, amplifierait ce système en contournant les règles de transparence. « CSTAR risque de devenir un nouveau véhicule de détournement, comme Glencore », alerte Muna.  

Cette affaire survient dans un contexte de pénuries de carburant et de flambée des prix, exacerbant le mécontentement populaire. Pour l’opposant, la priorité devrait être une réforme radicale de la gouvernance énergétique, avec des appels d’offres transparents et un contrôle citoyen.  

Alors que le Cameroun traverse une crise socio-économique aiguë, CSTAR symbolise les dérives d’un système miné par la corruption. La mobilisation d’Akere Muna et de la société civile pourrait faire de ce projet un enjeu clé de la présidentielle d’octobre, test décisif pour la transparence dans la gestion des ressources nationales. 

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