Alors que l’Ong tient pour responsable l’armée camerounaise, le Mincom parle de «Fake news».

Une vidéo largement partagée et commentée sur les réseaux sociaux montre des hommes armés, vêtus aux couleurs de la tenue de l’armée camerounaise, exécuter deux femmes et leurs enfants accusés d’être complices de la secte terroriste Boko Haram. Un acte odieux qui a poussé l’organisation non gouvernemental (Ong) Amnesty international a menée une enquête. Les investigations des experts de cette Ong rapportent que les soldats camerounais sont responsables de ces actes de barbarie.

En effet,  dans un communiqué daté du 12 juillet, Amnesty international a affirmé avoir des « preuves crédibles » au regard des uniformes portées par des hommes dans les images. «Les uniformes que portent les hommes dans la vidéo sont communément portés par des personnels de l’armée camerounaise», affirme l’Ong. L’enquête révèle aussi que «la vidéo a pu être filmée dans la zone du Mayo Tsanaga, région de l’Extrême-Nord du Cameroun». Car, ajoutent ces experts, il y a une base militaire camerounaise non loin, à Mozogo. L'info claire et nette. En appelant à une enquête impartiale pour que les militaires présumés responsables soient punis, Samira Daoud, directrice du bureau Afrique de l’Ouest affirme que «certaines personnes sont clairement identifiables dans la vidéo».

Pourtant, dans une déclaration faite le 11 juillet dernier, le ministre de la Communication (Mincom), Issa Tchiroma Bakary a qualifié ladite vidéo de «Fake news» et «d’horrible trucage». D’après le Mincom, l’armée camerounaise est une fois de plus victime d’ «une manoeuvre de désinformation grossière, dont les faits projetés n’ont aucun rapport avec l’action menée par les forces de défense et de sécurité dans le cadre des missions qui leurs sont confiées».

L’analyse effectuée par les experts lors des procédures d’authentification en première instance emmène Issa Tchiroma Bakary à observer que, «les militaires qui sont impliqués dans cette opération présentent visiblement le même phénotype. Or, l’armée camerounaise réunit en son sein toutes les composantes sociologiques de la nation. De plus, il est d’usage dans les protocoles d’interventions de notre armée que les opérations s’exécutent sans aucune considération d’appartenance ethnique ou sociologique».

«L’élément vestimentaire étant fondamental  dans l’identification d’une armée en rapport d’ailleurs avec l’environnement géographique, on note, à l’examen de cette vidéo que les hommes concernés arborent des uniformes bariolés pour certains de type «forêt», alors que le paysage et le relief indiquent clairement  que l’on se trouve en zone sahélo-saharienne. En pareille circonstance, il est constant que les tenues de combat utilisées par l’armée camerounaise sont toujours de type sahélien… » poursuit le Mincom.