M. Conte n'a pas précisé quand le navire serait autorisé à accoster à Malte.
Epousant la ligne dure représentée par son ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite), M. Conte a ajouté que le Lifeline "sera soumis à une enquête pour s'assurer de sa nationalité et du respect des règles du droit international de la part de son équipage".
Le Lifeline est un navire d'une trentaine de mètres de long de l'ONG allemande du même nom mais il bat pavillon néerlandais.
"De manière cohérente avec le principe clé de notre proposition sur l'immigration selon laquelle qui débarque sur les côtes italiennes, espagnoles, grecques ou maltaises débarque en Europe, l'Italie fera sa part et accueillera une partie des migrants qui sont à bord du Lifeline", poursuit le chef du gouvernement italien.
M. Conte n'a pas précisé non plus combien de migrants l'Italie accueillerait, exprimant simplement le souhait que "d'autres pays européens fassent la même chose".
Deux autres navires humanitaires, l'Aquarius des ONG françaises SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF) et l'Open Arms de l'ONG espagnole Pro Activa, se trouvaient lundi au large de la Libye mais sans possibilité d'intervenir, faute de demande en ce sens de la part des garde-côtes libyens.
Car, ce sont eux désormais qui ont la haute main sur les opérations de secours au large de la Libye, les autorités maritimes italiennes, qui assuraient jusqu'à ce week-end la coordination principale de ces sauvetages, leur ayant cédé cette responsabilité.
"Centres d'accueil" en Libye?
M. Salvini, qui s'est rapidement imposé comme l'homme fort du nouveau gouvernement italien, a effectué lundi une visite éclair à Tripoli où il a rencontré le vice-Premier ministre libyen du Gouvernement d'union nationale (GNA) Ahmed Meitig, et remercié les garde-côtes libyens.
Au cours d'une conférence de presse commune, M. Salvini, qui est aussi le patron de la Ligue (extrême droite), a indiqué que l'Italie allait proposer l'installation de "centres d'accueil et d'identification" au sud de la Libye lors du sommet de l'Union européenne jeudi à Bruxelles.
"Nous soutiendrons, d'un commun accord avec les autorités libyennes, la mise en place de centres d'accueil et d'identification (de migrants) au sud de la Libye, à sa frontière externe, pour l'aider autant que l'Italie à bloquer la migration", a déclaré M. Salvini.
M. Meitig a pour sa part indiqué que son pays refusait "catégoriquement l'installation de camps pour migrants en Libye". M. Salvini a pris acte et annoncé lundi soir à Rome qu'une mission technique serait mise sur pied dès cette semaine avec la participation de l'Italie, du Niger, du Tchad et du Mali.
La crise migratoire devrait par ailleurs figurer au menu des discussions mardi au Vatican entre le pape François - qui multiplie les appels à la "solidarité" - et le président français Emmanuel Macron - à couteaux tirés sur ce dossier avec le nouveau gouvernement italien.
Cette crise est "ridicule" aux Etats-Unis, mais elle est aussi "brutale" et "horrible" ailleurs dans le monde, a commenté de son côté l'actrice américaine Sharon Stone. "C'est un problème de manque d'humanité, quel que soit l'endroit où l'on se trouve", a dit lundi l'actrice de 60 ans.