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© Baromètre : Philippe Nsoa
- 20 Apr 2018 15:07:16
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CAMEROUN :: Fonction publique : L'insupportable masse salariale de l'Etat :: CAMEROON
Le ministère des Finances vient de lancer un dénombrement des agents publics en vue de la maitrise des effectifs du personnel de l’Etat. Le FMI prévient depuis 2010 que la masse salariale de l’Etat est au-delà de ce que les ressources publiques peuvent supporter.
De 393 milliards de FCFA en 2006, la masse salariale de l’Etat est passée à 974,6 milliards de FCFA en 2017 pour un effectif qui est passé de 163 000 à 322 000 agents de l’Etat dans le même temps. Le problème, c’est que les parents sont obligés de « recruter » des maîtres, du fait du déficit du personnel enseignant. De même, infirmière, sages-femmes, et autres personnels médical sont parfois la ressource la plus rare dans les formations sanitaires.
Où sont donc ces enseignants, médecins, ingénieurs et autres agents publics, est-on tenté de se demander ? Toutes choses qui font croire que certains de ces « agents de l’Etat » ne seraient en réalité que de « simples » matricules, qui ne travaillent nulle part. C’est la raison d’être de l’opération de comptage physique des personnels de l’Etat (Coppe).
Jusqu’à fin juin 2018, le ministère des Finances (Minfi) veut voir clair dans le fichier solde de l’Etat. Le Minfi précise que « ce dénombrement a pour but d’identifier et d’expurger du fichier solde de l’Etat tous les agents publics y émargeant irrégulièrement, du fait d’une absence non justifiée, d’une démission ou d’un décès non déclaré. »
Les agents publics ayant perçu au moins un salaire entre janvier et mars 2018 doivent se présenter physiquement aux agents du Minfi et du Minfopra qu’ils trouveront auprès des banques, établissements de microfinance et postes comptables assignataires. Les citoyens désireux de dénoncer les agents fictifs pourront également appeler ou faire des SMS aux numéros de téléphone 242 942 413 ou 663 170 104. Il est également possible d’adresser un courriel à l’adresse denonciation.coppe2018@minfi.cm.
Cette année, la loi des Finances 2018 a prévu une enveloppe de 1024 milliards de FCFA pour les dépenses du personnel soit 22,69% du budget de l’Etat (4513,5 milliards de FCFA) et 6,29% du PIB projeté (16 288 milliards de FCFA). Or selon le FMI, les meilleures pratiques internationales plafonnent ce ratio à 5% du PIB ou 20% du budget. Au sein du ministère des Finances, l’on reconnait que la masse salariale a été un sérieux problème macroéconomique et budgétaire dans le passé puisqu’elle réduit fortement l’enveloppe budgétaire à affecter à d’autres secteurs.
Mauvaises pratiques
La masse salariale est ainsi en train de redevenir un problème alors que n’est pas traitée la question capitale du rôle incitatif des rémunérations relatives au sein de l’administration, entre l’administration et les établissements publics ou le secteur privé. Les choix budgétaires courants sont ainsi réduits par la lourde charge des dépenses récurrentes ou à termes échus que sont les salaires, le service de la dette publique et les pensions.
De 2010 à 2017, les dépenses en personnel ont augmenté de 63,5% contre une hausse de 60,24% du PIB et seulement 58,76% pour le budget de l’Etat. En clair, les charges deviennent de plus en plus lourdes au niveau des principales rubriques de dépenses de l’Etat, notamment les salaires.
La « réforme de la Fonction Publique » et notamment la maitrise de la solde fait partie des mesures préalables pour l’appui budgétaire que la Banque mondiale a accordé au Cameroun dans le cadre du Programme de réformes économiques et financières signées avec le FMI en juin 2017. Afin d’améliorer la transparence et l’efficacité dans la gestion de la solde et contrôler la masse salariale, Le gouvernement s’est engagé à « prendre un texte portant sur les modalités de création des commissions, comités et groupes de travail et règlementant la tenue de leurs sessions et la rémunération de leurs membres ; mettre en œuvre le nouveau système de gestion de la solde, Sigipes II, dans dix ministères.
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