Cameroun, «Man no run»: Pour que le rêve devienne réalité!
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La nouvelle lettre du ministre d’État Marafa Hamidou Yaya aux Camerounais: «Faire de 2018 une année utile pour le Cameroun»... a commencé par son euphémisme habituel « certains veulent me sortir du débat politique ». Le ministre d’état, Hamidou Yaya, fait sans aucun doute allusion à l'approche « Sun Tzu'esque» de M. Paul Biya pour dégager du champ politique toute alternative politique crédible à son régime improductif et délabré des 35 dernières années.

En effet, le ministre d’État Marafa Hamidou Yaya est doté d’un curriculum vitae, d’une intégrité et d’une expérience impeccables. Il a été ministre conseiller spécial, secrétaire général de la présidence du Cameroun et ministre d’État chargé de l'administration territoriale et de la décentralisation du Cameroun (2002-2011). Il est depuis cinq (05) ans arbitrairement détenu dans un cachot de Paul Biya, en violation totale des conventions internationales et même des recommandations des Nations Unies. Il ne fait aucun doute que le sacrifice du ministre Marafa est tient uniquement au fait qu'il est considéré comme le successeur potentiel le plus crédible et donc le plus craint au dictateur de Yaoundé.

Soyons honnêtes pour une fois. Aucun Camerounais ou homme ordinaire n'apprécie vraiment la manière dont le régime de Biya traite ses citoyens, mais nous avons fait semblant de l'ignorer ou ne pas le voir (c'est tout comme) au fil des années pour «éviter des ennuis». Mais l'échec dramatique du régime de Biya a maintenant atteint des proportions telles que, même son plus fervent apparatchik n'hésiterait pas à reconnaître que le Cameroun est bel et bien devenu un de ces «pays de merde» auxquels le Président Trump a fait allusion; ce d'autant que c'est comme ça que ce pays traite ses propres citoyens: comme de la merde.

Pour être encore honnête une fois de plus, nous ne sommes même pas sûrs que Biya pense pouvoir nous sortir de ce bordel, ou s'il le veut vraiment?

N'oublions pas, être né camerounais est une bénédiction et une malédiction. Pour la majorité, la vie commencera et ne se terminera avec rien, rien tout le long. Beaucoup d’entre nous n’aurons ainsi eu droit à rien. Par exemple, comme le souligne le ministre Marafa, le taux de chômage des jeunes camerounais est supérieur à 50%. Donc, il ne s'agit pas d'avoir une attitude dystopique, les chances d'une écrasante majorité des Camerounais ordinaires de réussir au Cameroun restent nulles.

La meilleure chance du Cameroun de s’émanciper depuis un siècle, ou plus, a été gaspillée. Pourquoi? Ce n'est pas que les Camerounais ordinaires aient manqué d’intelligence et de tripes. Malheureusement, beaucoup d'entre nous, pour beaucoup de raisons, se sont résignés devant la dictature. Une corruption matérielle qui a, en retour, génère une corruption spirituelle.

Les caractéristiques distinctives de notre black-out spirituel sont triples:

- Premièrement, nous normalisons le mensonge et nous naturalisons la criminalité. Nous faisons de nos mensonges l'ordre normal des choses. Et nous faisons que nos crimes ressemblent à l'ordre naturel des choses.

- Deuxièmement, nous encourageons la collusion ou compromission et récompensons l'indifférence. Nous faisons paraître la méchanceté comme un signe d’intelligence et de virilité. Et nous faisons du cœur froid et dur l’exemple même du triomphe, de la réussite, et de la victoire.

- Troisièmement, le manque d'âme. Quand vous pensez à la liberté humaine du point de vue de l'âme, l'âme aspire à la liberté et à la justice sans limite, pas seulement dans un endroit isolé mais dans l'expérience humaine toute entière. L’âme ne peut s’accommoder de la dictature.

Par conséquent, pas besoin de chercher de faux «leaders» ou «hommes providentiels» qui promettent de nous sauver de ce « marais » de la pauvreté, de la corruption et d'autres dangers, car ces «leaders» s'appuient sur des images exagérées pour leur propagande. La tactique des systèmes totalitaires est d'attiser la peur et de se proclamer simultanément comme sauveur devant ses adeptes captivés et encensés. Ces messieurs passent le temps à se tordre de tous les côtés pour se présenter comme des «victimes», et inciter ainsi davantage d'indignation parmi leurs adeptes pour installer encore plus de dictature.

Les Camerounais ordinaires doivent exiger davantage de notre processus électoral. Nous comprenons qu'avec un système aussi corrompu que de nombreux électeurs soient littéralement démoralisés. Par contre, «Man no Run», parce que les changements nécessaires pour l'amélioration et l'élévation de la société doivent provenir uniquement des Camerounais ordinaires et non des politiciens du RDPC.

Le concept de "Man no run" sert de validation tangible à l'un des dictons préférés du Dr Martin Luther King Jr. - "L'arc de l'univers moral est long, mais il penche irréversiblement vers la justice" - cela doit motiver de millions de camerounais ordinaires pour honorer la vie et la vision de ce militant des droits civiques, tous pleins d'espoir, mais avec la compréhension unanime qu'un résultat juste n'est jamais garanti, mais plutôt fonction du travail persistant de tous les humains unis malgré les différences perçues.

Comment les gens - en tant qu'individus, membres d'une communauté camerounaise diverse mais à plusieurs égards encore disparates, peuvent-ils continuer à contribuer à la réalisation du rêve du Dr. King? Nous avons tous besoin d'un esprit d'unité, tout le monde se rassemblant pour notre démocratie et nos droits civiques. Tout le monde livre évidemment sa propre bataille, mais si nous ne joignions nos forces, nous allons inévitablement continuer à nous effondrer.

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